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Ll2t 9

Publié le 17 février 2008 par Thywanek
Nous ne mesurerons pas l’age d’Urbicande.
Chronos est immobile et c’est nous qui passons.
Tout dur de sureté même dans Samarcande,
Follets chétifs sous les buildings que nous lassons.
Plus écrans double face que décors factices,
Chacun peut s’y filmer, pointé par tous les yeux
Des formats consentis dont les fois subreptices
Distillent les molécules des nouveaux dieux.
Quel miroir jalousé dans nos paumes crispées
Pourrait encore espérer des beautés cruelles,
Dans des mythes glacés sans plus s’en s’extirper,
Ou sans grâce raclant au fond des écuelles.
Demeure seulement, terrible alternative,
Sauvegarde, l’éloignement dans l’intérieur,
Inverser la tendance de penser captive
La conscience qui plonge au dessous des erreurs.
Nous semons la poussière dont les mortes traces
A nous fuir éperdus, animent les prétextes,
Car de l’Histoire entière aux tutélaires crasses,
Nous poussons, sans savoir, tout au dehors des textes.
Je t’embrasse ô pavé que je ne verrai plus,
Puisque demain déjà d’autres t’auront usé,
Et je ris de ton rien dans l’utile reclus
Objet inanimé dont on croit s’amuser.
Et pourtant, tout à coup, vacillant, hoquetant,
Je tombe sous un porche, le cul sur la pierre,
Je me serre pour m’assurer d’être existant,
Secoué de sanglots comme un sac de volière.
Folle d’elle la vie, barbare qui se moque,
Lâcheté fière et tenace, obsédant hybris,
Autant ce qui attache que ce qui provoque,
Boueuse tentation, capricieuse matrice.
Cependant qu’Urbicande ingénie ses trafics,
Que Samarcande couronne l’éternité,
Au mieux nous échassons des rêves mirifiques,
Au pire nous longeons des plateaux d’agités.
Entre il se réfléchit à laisser des jachères,
Sans idoles et sans les obscènes totems,
Hideuses concrétions et holdings délétères
Dont les autels écrans vomissent les items.
Des jachères mises en abîme engrangées,
Pour lorsque nous seront du redécouvrement,
Et qu’au bout d’épuisé nous serons obligé
De sortir des prières pour faire autrement.
Le désert est tout ce que l’être humain déserte,
Les sables qui s’étendent, le sentiment nu,
Les cités d’anonyme, irrémédiable perte,
Sauf à s’admettre alors front contre l’inconnu.

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