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Les plis du jour se gonflent appuyés au socle
Du levant qui repousse le grand smoking noir
Où la lune saoulée glisse comme un monocle,
Et les volutes pendantes dans ton fumoir,
Achèvent de dissoudre leurs acres senteurs,
Dans l’abysse bleuté où sont noyés tes pleurs.
Assis dans un fauteuil et le regard filtrant,
Sous mes blanches paupières, l’encre dont je couvre
Tes figures bercées de musique montrant
Ton repos qui se double d’une âme qui s’ouvre,
Je distingue ta voix au sein des partitions
Et je bois dans les stances de tes intuitions.
Je veille depuis que, dans le soir épuisé,
J’ai franchi le seuil de ta fumerie florale.
Dans les épaisseurs fluides aux drogues puisées,
D’un souffle j’ai frôlé ta fosse temporale.
Dans tes cheveux tu as laissé passer ma main.
Et j’ai pris ton sourire jusqu’à ce demain.
Les toxiques exhalaisons ont délié,
Toute la nuit, nos vagues de pages écrites,
Enserrées dans l’étonnement d’ailes pliées
Où se tenaient nos vols par effraction proscrites.
Et je t’ai pu sentir jusqu’à moi sommeiller,
Tes songes survolant mes pensées éveillées.
Qu’allons nous voir ici quant alors pâliront
Les fonds marins où planent nos sphinx vêtures,
Quand de l’obscurité les servants s’en iront,
Dans les restes rougis de nos yeux en blessures ?
Peut-être il y aura, que nous reconnaîtrons,
Un bout d’ambre excavé, serti dans la grisure.
Précieuse concrétion d’une aube originelle,
Et sur nos plaies onguent de clarté aurifère,
Et liqueur sous nos fronts pour nos noires prunelles,
Et timide présent dont nous puissions nous faire
Un semblable entre les profondeurs où je couche,
Et les maux qui tournent sans sortir de ta bouche.