Magazine

Samba - un modèle pour les entreprises du Net

Publié le 13 janvier 2008 par Christophe Benavent
La métaphore musicale est assez courante dans la littérature du management. Le chef d’orchestre est une figure courante, que l’on emploie pour souligner le rôle fondamentale des dirigeant pour coordonner des activités multiples de l’organisation et leur donner un tempo. Plus récemment le Jazz a fait l’objet de publications novatrices qui soulignent l’importance de l’improvisation dans l’adaptation des organisations à un environnement inconstant. Nous voudrions introduire une troisième métaphore, celle de la samba. La métaphore du chef d’orchestre est relative au problème de la planification. Quand l’organisation se caractérise par un plan intelligent, une répartition des ressources optimum, un calendrier idéal, une anticipation parfaite, quand la stratégie est géniale et son devenir déterminé simplement par la qualité de sa mise en œuvre, le problème de gestion consiste à réduire les incertitudes que chacun des éléments du plan suscite par l’aléa de sa réalisation. Le talent du chef vise à mettre au même rythme les différents éléments de la partition, et plus encore de donner à l’exécution une qualité, une couleur, un timbre unique qui fera applaudir debout, et consacrera le succès du projet. Le chef d’orchestre est un grand directeur général qui réduit les incertitudes internes, pour donner une âme à la vision du stratège. C’est ainsi que le chef d’orchestre donne vie à la partition en dirigeant les exécutants, de grands musiciens. La métaphore du Jazz a été employée pour décrire comment dans une grande incertitude externe et interne, l’orchestre peut produire l’émotion. Il faut un art pour celà : celui de l'improvisation et le sens de l'ajustement mutuel. Cet art de l’improvisation ne s’appuie pas sur le génie, mais sur la culture des musiciens, qui ayant accumulé dans leur mémoire milles riffs, milles standards, ont cette aptitude exceptionnelle de rendre à l’instant, soumis à la stimulation de leur collègues, la phrase musicale idoine, qui dans l’instant produit la plus belle émotion. Le modèle organisationnel est bien différent du précédent. La hiérarchie disparaît, l’interaction domine, le plan se réduit à une esquisse, et son exécution tient moins au respect de la succession des notes, qu’à l’émotion du public. La Samba est d’un autre ordre. Pour bien la comprendre, établissons d’emblée qu’elle est un projet. Elle se définit dans un but. Ces 45 mn de défilé programmé un an à l’avance. La samba se construit sur un thème, puis un appel d’offre aux compositeurs et aux auteurs. Elle se fait sur une chanson choisie par concours, puis développe pour chacun ces thèmes, dans une multiplicité de métiers, des prolongements qui requiert l’interversion de centaines et finalement de milliers de personnes qui vont défiler. Les costumes, l’architecture du char, la chorégraphie, la musique, la bateria, la publicité... Une année pleine est nécessaire pour donner à première idée la perfection d’un extraordinaire spectacle. Tout y est structuré sans être plannifié, toute souplesse est donnée à la réalisation par le fait de laisser des personnes, et non des individus, à prendre place et s'ajuster, dans toutes leur diversité à une trame rigoureuse. Le phénomène de l'école de Samba est sa capacité à concilier un principe classique de spécialisation des tâches avec la liberté d'engagement choisie par les participant. A ce stade de la description, la métaphore pourrait être celle du cinéma. Mais il est un élément supplémentaire que l’on doit absolument souligner : la majeure partie de ceux qui participent à la réalisation finale ne sont pas des professionnels, des employés, des esclaves, des subordonnés, mais quiconque souhaite participer au spectacle indépendamment de ses compétences. La Samba n’est pas une programmation orchestrée, on ne trouve que des professionnels dans les symphoniques, elle n’est pas non plus une improvisation. Elle est un système social, qui répartit des tâches, définit des compétences, et laisse à chacun la chance de

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Christophe Benavent 205789 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte