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Quel modèle économique pour la presse ?

Publié le 17 décembre 2011 par Leunamme

On a beau être de gauche et être énervé par certains papiers de la presse dite de droite, la fin de la version papier de "France-soir" n'est pas un évènement anodin, et on ne peut s'en réjouir. Avec "France-soir", c'est un quotidien historique qui disparaît de nos kiosques, c'est surtout un pan de la liberté d'opinion qui s'envole, et la démocratie qui en pâtit.

La situation est alarmante, car le nombre de quotidiens nationaux s'est déjà réduit comme peau de chagrin, et derrière "France-soir" la plupart des autres quotidiens sont mal en point. "La Tribune" risque dans les jours qui viennent de subir le même sort, "L'Humanité" ne survit depuis des années que grâce au soutien de ses lecteurs, quant à "Libération" et "Le Figaro", ils ne tiennent le coup que parce qu'ils se sont vendus à des grands groupes, lesquels notamment dans le cas du "Figaro" influent énormément sur la ligne éditoriale.

On pourrait cependant se réjouir de l'explosion de sites d'information sur le web, et du fait que jamais nous n'avons été autant informé. Sauf que cette abondance-ci pose un certain nombre de questions. Tout d'abord quelle qualité d'information ? Chacun sait que sur le net on y trouve le pire et le meilleur, mais comment faire la différence ? Ensuite, quel modèle économique ? La quasi-totalité des site d'information sont en déficit, la publicité, leur seul source de revenus, la plupart du temps ne suffit pas. Enfin, quelle indépendance face aux pouvoirs économiques ? C'est bien l'aléa principal d'un modèle basé uniquement sur la ressource publicitaire, le commanditaire d'espace de réclame influe qu'on le veuille ou non sur le contenu. Ce n'est pas un hasard si la plupart des grands scandales de ces dernières années impliquant des grandes entreprises sont sortis par "Le Canard enchaîné".

 Justement, "Le Canard" ! Certes, ce n'est pas un quotidien, mais en France, c'est une institution, et surtout un modèle économique qui fonctionne. La raison principale ? Avoir le choix de l'indépendance totale des pouvoirs politiques et économiques en ne vivant que de la vente des journaux. Pas de pub donc. Mais il y a une autre raison, là où la plupart des journaux ont choisi le mélange des genres en créant des sites internet, "Le Canard" est lui complètement absent de la toile. Et ça fonctionne.

L'absence de publicité ! c'est le point commun avec un autre organe de presse économiquement en bonne forme, mais qui a fait lui le choix du net : "Médiapart". Là où d'autres, comme "Rue 89" en sont réduits à créer une version papier pour subsister, "Médiapart" devrait annoncer des bénéfices pour la première fois en 2012. 

 Mais "Médiapart" a un autre point commun avec "Le Canard enchaîné" : c'est dans ces deux organes que sont parues tous les grands scandales actuels. Affaire Bettencourt, Karachi, etc. Indépendance des pouvoirs économiques rime donc avec liberté d'expression.


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