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American Horror Story [1x 10 & 1x 11]

Publié le 17 décembre 2011 par Lulla

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Smoldering Children // Birth

2 540 000 tlsp. // 2 590 000 tlsp.

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  American Horror Story a été nommée cette semaine aux Golden Globes dans la prestigieuse catégorie du "Best Drama" de 2011 aux cotés de Homeland, Boardwalk Empire, Boss et Game Of Thrones (mais pas The Good Wife et Breaking Bad... étrange). Sur le moment, j'ai trouvé que les votants avaient été drôlement indulgents envers la série, qui est excellente par bien des aspects mais bancale aussi par tant d'autres. Et puis j'ai vu ces deux nouveaux épisodes, les derniers avant le grand final, et là j'ai compris. En réalité, la série de Ryan Murphy et Brad Falchuck possède absolument TOUTES les qualités requises pour prétendre à recevoir un tel prix (même si elle ne le gagnera probablement pas) : elle est originale dans sa thématique et atypique dans sa construction et elle apporte indéniablement quelque chose qui manquait au paysage télévisuel américain, lorgnant en plus du coté du cinéma à travers de nombreux hommages et références; elle est tout aussi amusante qu'addictive, ne rejetant pas l'aspect divertissant qu'une telle oeuvre est censée développer; elle offre à ses acteurs fantastiques des partitions complexes et subtiles, on est d'ailleurs vraiment pas étonné que Jessica Lange fasse partie des nommées dans la catégorie du "Meilleur Second Rôle Féminin dans un Drama" tant elle est magnétique et impressionnante; et elle repousse certaines limites du câble basique en "osant", comme l'avait fait Nip/Tuck en son temps (le sexe est montré sous son aspect le plus répugnant et déstructeur, à travers le viol de l'héroïne notamment; le traumatisme américain du mass-murderer adolscent est plus qu'explicité à travers le personnage de Tate...). Bref, American Horror Story est une oeuvre différente (provocante, perturbante, inquiétante) et profonde, comme le laissait présager avant le pilote avant que les pistes ne soient brouillées, et elle méritait bien une reconnaissance des professionnels de la profession.

   Maintenant que j'ai (re)déclaré ma flamme à la série, laissez-moi vous parler plus en détails de ces deux épisodes de grande qualité. Le premier, Smoldering Children, a bénéficié d'un recentrage sur quelques personnages plutôt que de présenter à nouveau un récit éparpillé et schizophrénique. L'histoire de Larry nous a ainsi été contée avec plus de précisions. Il était nécessaire d'éclaircir les choses car il a tellement menti qu'on ne savait plus au final ce qui était vrai et ce qui ne l'était pas dans ce qu'il avait raconté à Ben. Ses brèves retrouvailles avec sa femme et ses enfants étaient très émouvantes même si l'on peut dire à ce stade que Denis O'Hare est peut-être le seul acteur de la distribution à ne pas avoir eu la chance de voir son talent exploité à fond. Cette scène-là, sans doute, était sa meilleure, même si toutes celles qu'il a partagé avec Jessica Lange étaient bonnes aussi (mais surtout grâce à elle). Les auteurs n'avaient visiblement pas tant de choses à dire que ça sur Larry, si ce n'est qu'il aura été toute sa vie un homme faible. Ils sont en revanche insatiables au sujet de Constance et on les comprend : s'il ne fallait retenir qu'un seul personnage, ce serait elle. Sans aucun doute. Le reste de l'épisode est surtout consacré à Violet afin de nous amener doucement vers LA révélation : elle est morte il y a quelques épisodes de sa tentative de suicide. Tate n'a pas pu la sauver et elle erre en fantôme depuis. Je ne l'avais pas vu venir, je suis donc resté choqué. On peut dire que les scénaristes auront profité à fond de toutes les possibilités que la trame de départ leur offrait. 

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   Le second épisode, Birth, nous plonge, comme son nom l'indique, au coeur de l'accouchement douloureux de Vivien jusqu'à son agonie. Je ne m'attendais pas du tout à une noirceur aussi extrême. L'un des deux jumeaux se fait littéralement dévorer par l'autre, celui qui est le fruit du viol, l'antéchrist donc. Et ce dernier détruit même son hôte, sa mère. Vivien rejoint ainsi Violet dans le monde des morts condamnés à rôder indéfiniment entre les murs de la demeure maudite. La dernière scène, qui réunit la mère et la fille, est absolument bouleversante. A ce moment-là, la série a atteint l'excellence, la perfection. Je crois qu'il faut souligner à quel point le pari était pourtant difficile à relever : on parle quand même d'une bande de fantômes qui assistent à la naissance d'un démon. Combien de films d'épouvante peuvent se targuer d'avoir une telle profondeur et de dégager une telle émotion ? Charles Montgomery qui aide Vivien à enfanter, les morts qui s'affairent tout autour pour récupérer le bébé (Chad, Nora, Hayden...)... la boucle semble doucement se boucler avec pertinence et maestria !

   Mais que va-t-il bien pouvoir se passer dans le final de 90 minutes (avec les pubs) ? Il ne reste plus que deux vivants : Ben, qui se retrouve totalement seul, plus perturbé que jamais; et Constance, qui a réussi à survivre au fil des années et des drames. C'est elle qui a "volé" le bébé des Harmon. Je ne vois pas le patriarche sortir vivant de sa confrontation avec la vieille dame. Il y a de fortes chances que la saison se termine par ses retrouvailles dans l'au-delà avec sa femme et sa fille. Et encore, je ne suis vraiment pas sûr de ça. Mais tout le reste est en tous cas totalement imprévisible et, là encore, peu de séries peuvent se vanter de nous laisser à ce point dans le noir quant au dénouement... A mon avis, beaucoup de réponses vont être données à travers Billie Dean (jouée par Sarah Paulson), la médium, dont le lien avec Tate n'a pas été explicité d'une part alors qu'il est clairement sous-entendu qu'il s'est passé quelque chose entre ces deux-là mais nécessairement d'ordre amoureux ou sexuel; et qui semble savoir encore beaucoup de choses d'autre part, notamment quand elle évoque cette "force" de la maison, bien plus puissante que n'importe lequel des individus qui l'habitent. Il nous manque une pièce du puzzle. Rien qu'une. Et c'est celle-là qui va tout expliquer. Au-delà du final, on peut aussi émettre beaucoup de doutes quant à la suite de la série. Le décor va-t-il changer en saison 2 ? Ce serait préférable puisque tout semble avoir été dit sur le manoir et ses habitants passés et présents. Peut-être qu'une dernière révélation nous aménera vers une toute autre histoire et donc un tout autre décor. L'option Ben meurt et une nouvelle famille emmènage ne m'excite pas du tout et je suppose que c'est pareil pour tout le monde...

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// Bilan // Je crois que le bon gros pavé que je viens d'écrire -dont un premier paragraphe sous forme de déclaration d'amour- suffit à prouver que American Horror Story déchaîne les passions comme peu d'autres séries aujourd'hui. Elle a tout d'une grande.


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