Alors que les différentes institutions de santé, la Food and Drug Administration (FDA) aux Etats-Unis et l'Afssaps en France conseillent l'IRM soit comme examen principal soit comme examen complémentaire dans l'évaluation d'une rupture possible de la prothèse mammaire, une méta-analyse de 21 études publiée dans Plastic and Reconstructive Surgery, la revue officielle de la Société savante American Society of Plastic Surgeons (ASPS) –qui travaille aux nouvelles évaluation des implants mammaires avecla FDA- révèle que l'IRM n'est pas si infaillible, en particulier en cas de rupture asymptomatique. Un doute supplémentaire pour chirurgiens et patientes, sur la bonne détection des effets indésirables liés aux implants mammaires.
Point sur les différents examens : Ce diagnostic de rupture est indispensable pour les cliniciens et les patientes et doit pouvoir contribuer non seulement à une prise de décision chirurgicale éventuelle mais aussi à la tranquillité d'esprit des patientes implantées. C'est pourquoi, cette étude qui montre les limites de l'IRM a son importance. Si d'autres types d'examen sont possibles, échographie, tomodensitométrie (scanner) et mammographie – peu sensible et dont les résultats sont jugés non spécifiques dans la détection des ruptures-, l'IRM est l'examen d'imagerie jugé aujourd'hui le plus précis pour l'évaluation des ruptures, même si coûteuse et sujette à de longs délais d'attente. L'échographie est assez précise et plus accessible que l'IRM, mais est fortement dépendante de la capacité d'interprétation de l'opérateur, explique la FDA. Le scanner peut apporter des résultats similaires à l'IRM, mais se pose le problème des rayonnements ionisants. La FDA recommande donc que les femmes avec implants mammaires remplis de gel de silicone passent un IRM 3 ans après l'intervention puis chaque 2 ans.
L'IRM bien moins susceptible de détecter les ruptures silencieuses : Cette étude menée à l'Université du Michigan montre que les données disponibles peuvent surestimer la capacité de l'IRM à détecter ces ruptures silencieuses à partir de l'analyse de 21 études évaluant l'IRM et / ou l'échographie pour détecter ces ruptures d'implants mammaires en silicone.
Les données combinées suggèrent que l'IRM est assez précise dans la détection des problèmes liés à l'implant mais beaucoup plus susceptibles de détecter des problèmes chez les femmes qui présentent des symptômes liés, soit 14 fois plus que chez des femmes sans symptômes. Et pour l'échographie, les taux de précision apparaissent très variables.
Pour la principale Société savante dans le monde, l'American Society of Plastic Surgeons (ASPS) cette étude, commentée sur leur site, soulève d'importantes questions sur l'exactitude de l'IRM, en particulier chez les femmes sans symptômes. Au-delà de la question de la précision, les auteurs notent que les tests de dépistage sont généralement effectués pour détecter les maladies aux symptômes connus, alors que les risques sanitaires liés aux implants de silicone rompu, le cas échéant, sont encore largement inconnus.
Un âge moyen de l'implant de plus de 10 ans à la rupture : Les chercheurs notent également que dans des cas déclarés de rupture de l'implant, l'âge moyen des implants est de plus de 10 ans. Le Dr Song, un des auteurs de l'étude commente : «Les avantages du dépistage dans les 10 premières années ne sont pas clairs, et l'efficacité d'un tel programme de dépistage justifie une étude plus approfondie." Et d'autres études sont nécessaires pour évaluer les effets sur la santé à long terme de la rupture des implants mammaires en silicone.
La Haute Autorité de Santé, dans un avis de mai 2009, indique, pour la France, que l'IRM peut pallier au manque de sensibilité de l'imagerie conventionnelle, les techniques d'imagerie classique ne permettant pas d'identifier ni de diagnostiquer, avec une grande fiabilité, les complications des implants en silicone et notamment les ruptures extra et intracapsulaires. Il subsiste de grandes incertitudes, sur les effets néfastes sur la santé des implants mammaires, sur les effets néfastes à long terme des ruptures de ces implants et cette étude suggère, que nous sommes dans l'incapacité, à l'heure actuelle, de détecter ces risques avec exactitude. Rappelons enfin que sur la base de rapports reliant les implants rompus aux maladies auto-immunes, la FDA avait interdit les implants de silicone en 1992, puis levé l'interdiction en 2006 à la lecture de nouvelles études.
Source: Plastic and Reconstructive Surgery Volume 127 - Issue 3 - pp 1029-1044 doi: 10.1097/PRS.0b013e3182043630 The Effect of Study Design Biases on the Diagnostic Accuracy of Magnetic Resonance Imaging for Detecting Silicone Breast Implant Ruptures: A Meta-Analysis et American Society of Plastic Surgeons “Do Women with Silicone Breast Implants Need Follow-Up MRI Scans?”- - HAS “Place de l'IRM mammaire dans le bilan préthérapeutique du Cancer du sein » (mai 2009) et « EVALUATION DES IMPLANTS MAMMAIRES, PROTHÈSES D'EXPANSION TISSULAIRE ET PROTHÈSES EXTERNES DE SEIN » (Visuel FDA « Implant intact »)
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