Des chercheurs de Genentech (Californie) ont développé un anticorps capable de réduire des taux élevés de sucre dans le sang. Ces anticorps sont facilement produits et restent longtemps actifs dans l'organisme, ce qui en fait des candidats prometteurs pour de futurs essais cliniques chez des patients en proie au diabète de type 2. Une voie prometteuse, expliquée dans l'édition du 14 décembre de Science Transational Medicine vers de nouveaux médicaments contre le diabète de type 2.
Le diabète de type 2 est la forme la plus courante du diabète, il apparaît quand l'organisme devient insulino-résistant, c'est-à-dire, cesse de répondre à l'insuline. Il devient alors incapable d'évacuer le sucre du sang vers les cellules où il leur sert de source d'énergie. L'accumulation du sucre dans la circulation sanguine entraîne des dégâts sur le cœur et les vaisseaux sanguins, les nerfs, les yeux et même la peau.
Diabète et facteurs de croissance du fibroblaste (FGF) : Au niveau moléculaire, le diabète de type 2 est lié à une famille de facteurs de croissance du fibroblaste, ou FGF, et à ses récepteurs. Certains de ces facteurs apparaissent prometteurs pour faire reculer l'obésité et d'autres maladies liées au diabète. Dans de précédentes études, par exemple, des souris diabétiques et en surpoids traitées avec le facteur appelé FGF21 ont pu retrouver un métabolisme normal et perdre du poids sans passer pour autant des heures à courir dans une roue. Les essais chez l'homme pour utiliser cette protéine capable de faire brûler les graisses ont toutefois échoué car l'utilisation clinique de facteur de croissance fibroblastique 21 (FGF21) pour le traitement du diabète de type 2 et d'autres troubles liés à l'obésité a été tenté, mais son développement clinique a été difficile en raison de sa pharmacocinétique pauvre.
Dans cette étude sur la souris, le Dr Ai-Luen Wu et ses collègues ont produit des anticorps (R1Mab) qui qui imitent les effets métaboliques de FGF21 en se liant à FGFR1, un récepteur du facteur de croissance présent dans le pancréas et les tissus adipeux.
Une seule injection de R1MAb dans des souris diabétiques obèses a induit une amélioration aiguë et soutenue de l'hyperglycémie, avec une amélioration marquée de l'hyper-insulinémie et de l'hyperlipidémie. En une semaine, la glycémie des souris diabétiques qui avaient reçu des injections de l'anticorps est revenue à des niveaux quasi normaux sans effets indésirables, contrairement aux souris qui avaient reçu comme contrôle un anticorps non spécifique. Ce traitement a aussi aidé les souris à perdre du poids, ce qui montre que le FGFR1 joue un rôle à la fois dans le diabète et l'obésité.
Selon les chercheurs, FGF21 est une cible « irrésistible » pour le diabète de type 2 et d'autres troubles associés à l'obésité.
Source: Sci Transl Med 14 December 2011 Vol. 3, Issue 113, p. 113ra126 DOI: 10.1126/scitranslmed.3002669 « Amelioration of Type 2 Diabetes by Antibody-Mediated Activation of Fibroblast Growth Factor Receptor 1 »