Pour la sixième année consécutive, McKinsey a interrogé près d'un millier de cadres dirigeants, dont une moitié de DSI (ou équivalent) et une moitié occupant des postes fonctionnels, pour évaluer les utilisations, les budgets et les attentes des entreprises vis-à-vis des technologies de l'information.
Sans changement par rapport aux années précédentes, les premières exigences exprimées concernent l'amélioration de l'efficacité et de la productivité des processus d'entreprises. Plus surprenant, la réduction des coûts informatiques, qui reste la préoccupation principale des DSI, n'est plus autant partagée par leurs pairs dans les organisations.
Cette distorsion s'accompagne d'un renversement progressif de tendance sur les budgets, dont la croissance (ou la stabilité) est attendue par 60% des répondants, avec un accent de plus en plus fort mis sur de nouveaux investissements, ciblant notamment la communication, la collaboration, l'innovation et les capacités analytiques. Les infrastructures et les systèmes "cœur de métier" risque donc tout de même de continuer à pâtir des restrictions budgétaires.
En parallèle, cette volonté d'investir s'accompagne de nouvelles attentes auxquelles les DSI doivent faire face. L'une des plus flagrantes, puisqu'elle arrive en deuxième position des priorités "idéales" des répondants, est de participer à la création de nouveaux produits et services.
Conséquence logique, les entreprises commencent à adopter "sérieusement" les technologies émergentes pour atteindre cet objectif, ainsi que pour améliorer l'engagement client : outils décisionnels avancés, plates-formes sociales d'entreprise, médias sociaux publics, cloud computing, mobile... Les cas de généralisation sont encore minoritaires mais toutes progressent rapidement.
Les mêmes attentes s'expriment aussi au niveau des comités exécutifs : pour les responsables interrogés, ceux-ci devraient dépasser le stade actuel, limité à l'approbation des très grands projets informatiques, pour prendre un rôle actif dans l'inscription des technologies au cœur de la stratégie et l'évaluation des impacts sur l'organisation des tendances majeures à venir.