Sur la ligne blanche…
Il marche, sur la ligne ou presque. Pas après pas, il suit le ruban blanc qu'un homme a tracé, cette frontière de carrefour, ce couloir pour piéton… Au prochain pas, il va poser son pied de l'autre côté de la ligne, du côté du territoire des voitures. Un minuscule franchissement de ligne blanche, comme une résistance à marcher “dans les clous”, un “pas de côté” comme l'expression de son libre-arbitre, de son individualité, dissoute dans le croisement des piétons qui ne se regardent pas, se frôlent, s'évitent, suivent leur route, muets et pensifs, tous étanches aux autres et parfois à eux-mêmes.
“I walk the line “
(Titre d'une célèbre chanson de Johnny Cash)