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[#Ozmarathon] 1x08, you animals

Publié le 20 décembre 2011 par Ladytelephagy

Tout ce qui suivent notre Ozmarathon, une fois parvenus au final de la première saison, passeront probablement par un stade similaire à un état de choc ; le contraire semble impossible.
A l'heure où je tape ces mots, j'ai une méchante envie de vomir, par exemple ; seuls Oz et le roman Arrachez les bourgeons, tirez sur les enfants sont capables de déclencher pareille réaction physique à une "simple" oeuvre de fiction.
Alors je ne sais pas. Là tout de suite, tandis que je tente de respirer calmement et que je sens bien que j'ai les nerfs en pagaille, j'ai l'impression que je me suis sérieusement ramollie, que je l'ai vécu plus mal que la fois précédente, et la fois d'avant, et même la toute première fois. Je suis peut-être fatiguée. Je suis peut-être plus sensible que d'habitude. Ou bien peut-être que chaque fois que je regarde le final de la première saison de Oz, j'ai envie d'agripper tout ce qui bouge en hurlant de terreur, mais que je l'oublie en me disant que j'avais probablement mieux pris la fois d'avant. Là, je suis dans tous mes états, ce qui est précisément ce que j'étais venue chercher dans ce marathon si on y pense, on ne revient pas à Oz sans une petite pointe de masochisme, mais ce qui n'est tout de même pas la configuration idéale pour écrire une review.
Défi relevé.
Mais il est impossible pour moi, ce soir, après pareil visionnage, de vous sortir un compte-rendu circonstancié de mes impressions personnage par personnage, axe par axe, chapitre par chapitre. Je suis, à l'image d'Em City, bien trop en état de siège pour pouvoir penser posément de la sorte...

Ozmarathon-1x08

On y est donc. On le savait depuis le pilote que la tension montait. On a senti chaque petite barrière tomber, une à une, c'était prégnant, quasiment à chaque épisode un peu plus. La colère était palpable et les digues se rompaient une à une. Tout était en place pour l'apocalyspe. Les signaux ont été nombreux, les avertissements, les prophéties auto-réalisatrices, les mises en garde, et pourtant Em City sombre, implacablement. Le désespoir est total.
Et il est total parce qu'en retirant, une à une, les petites poussières d'humanité dans les prisons de verre d'Em City, en aspirant leur âme un peu plus à chaque interdiction, l'administration a fait de ses prisonniers des animaux. Alors, les animaux ont agi comme tel.
A bien y réfléchir, il y a des quantités de choses que nous avons vues se dérouler pendant la saison, que nous avons tenues pour acquises, si ce n'est normales. Tenez, par exemple, plusieurs personnages ont été jetés en isolation, et pas un de nous, dans nos commentaires au cours de ce marathon, n'a relevé la dégradation que cela représentait pour eux d'être non pas enfermés seuls, mais d'être enfermés seuls ET NUS. Comme des animaux. Et à chaque petite humiliation, c'est l'animal qui se révèle, et c'est normal, que pourrait-il en ressortir d'autre ? Beecher en est la preuve vivante, atroce, la révélation que la prison prend des criminels, et les transforme en bêtes. Alvarez soulignera indirectement ces dégradations permanentes en tendant un seau aux ex-gardiens devenus otages. Ils ont tous été rabaissés au stade d'animal, on ne peut attendre d'eux qu'ils se comportent totalement en êtres humains.
Ce n'est pas vraiment la faute d'Em City. Ce n'est pas la faute d'Oz. C'est la faute du système. Si notre idéaliste McManus avait pu partir sur une île et créer sa prison de rêve, loin des médias, loin de la hiérarchie, loin de l'opinion publique, et des interactions entre cette trinité du chaos, peut-être, je dis bien peut-être que son expérience aurait eu une chance. A condition d'écouter les prisonniers qui lui parlaient vraiment, à condition de laisser sa queue à l'entrée, à condition de ne pas être un petit employé frustré. Oui, dans d'autres conditions, peut-être.
Mais la messe était dite dés le début, du moment où il a eu à répondre devant un politicien de ses décisions, du moment où les journalistes ont commencé à camper devant la prison, et implicitement quand le reste des citoyens, les "bons" citoyens, a commencé à regarder ce cirque.
Alors, le final de la première saison, bien plus que l'épisode précédent qui en portait pourtant le titre, c'est véritablement la ferme des animaux, sans ferme à exploiter. C'est sa majesté des mouches, sans l'ombre d'un palmier. C'est la préhistoire, mais entre quatre murs dont deux de verre. Quelles que soient les exigences des prisonniers, ils n'échapperont jamais à cette vérité : ils sont des animaux parqués dans Em City. Ils ont peut-être pris possession de l'espace, mais il est confiné. Ils n'ont peut-être plus de surveillants, mais ils n'ont pas la liberté. Et surtout, ils y sont ensemble.
Certains personnages s'accrochent désespérément à leur humanité, du moins ce qu'il en reste. Ce sont ceux pour lesquels on se fait le plus de soucis : Rebadow, Hill, Alvarez... Plus que jamais, la moindre hésitation, le moindre scrupule, peuvent les mener à leur perte.
La prison n'appartient pas à ceux qui préservent leur âme, pendant l'émeute. Elle n'appartient pas non plus aux animaux : les animaux ne possèdent rien, après tout. Elle appartient aux rares prisonniers d'Em City qui ont la faculté de garder la tête froide. Et on sait très bien de qui il s'agit : Kareem Saïd, Ryan O'Reily, peut-être Scott Ross. Vern Schillinger, aussi, dans un bon jour, sauf que celui-ci est sous le coup d'une terrible révélation personnelle : il a besoin de sa libération sous parole pour sauver ses fils de la drogue. Il ne reste donc bel et bien que Saïd et O'Reily, vaguement Ross bien qu'il ne se soit jamais imposé jusque là comme autre chose qu'un conspirateur, et ils vont tenter d'organiser le chaos et gérer les égarements du reste du bétail, les bêtes déchaînées qui piétineront tout même si ça doit les conduire à leur perte, tel le colosse Adebisi dont l'addiction est l'argile. Leurs tentatives de se concerter en bonne intelligence sont vouées à l'échec d'emblée. Leur révolte est le fruit de la colère mais ses conséquences n'ont, pour la même raison, pas totalement été mesurées. Les émeutiers n'ont aucune carte dans leur jeu...
Dans l'épisode, l'émeute ne dure en elle-même qu'une dizaine de minutes avant de passer à ses conséquences. Mais dés cet instant où tout bascule, il est très clair que plus rien ne sera jamais comme avant, que chacun prend le risque de mourir tant que de tuer (certains avec les mains plus propres que d'autres, cependant, pas vrai Saïd ?), et qu'il n'y a pas de retour possible.
Et aussi sûrement que l'émeute était prévisible, que dis-je, était prévue, dés le pilote, son issue est tristement écrite d'avance. Comme le parfait petit connard qu'il est, Devlin ne pense qu'à son image dans les médias, à la posture qu'il doit tenir sans même préter attention aux demandes des prisonniers, à la réaction marquante et pro-active qu'il doit absolument lancer dés que possible. Et il donne l'assaut.
Il donne l'assaut.
Je ne sais pas si vous mesurez bien la portée de cet acte avant de le voir se dérouler sous vos yeux. Moi-même je l'ai déjà vu plusieurs fois et je ne m'y suis toujours pas faite.
Le sort de chacun reste une inconnue à la fin de ce final sinistre. Ce n'est qu'en saison 2 que nous saurons l'ampleur de la boucherie.
Le plus fou, c'est qu'il me tarderait presque d'y être. Et de me remettre à Capadocia, accessoirement.


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