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Lions Indomptables : et maintenant ?

Publié le 21 décembre 2011 par Atango

Samuel Eto'o a décidé de ne pas faire appel des 15 matches de suspension que la FECAFOOT lui inflige. Cette décision est aussi ahurissante que la sanction elle-même, d'autant que le capitaine, revenu au pays, a donné une interview dans laquelle il déclare vouloir continuer à jouer pour l'équipe nationale après avoir purgé sa peine.

Or, avec un calcul très simple, on se rend compte que la chose sera très compliquée, car à la fin de la période de suspension, Eto'o aura au moins 32 ans, et l'équipe aura appris à se passer de lui.

Pourquoi, s'il souhaite continuer, ne pas faire appel ? Est-ce parce qu'il refuse à la fédé l'honneur qu'il lui ferait ainsi en reconnaissant sa légitimité à le punir, tout capitaine qu'il est ?

Si cette hypothèse était avérée, elle serait tout à la fois conforme au mauvais côté de la personnalité d'Eto'o, et hasardeuse, très hasardeuse.

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Le côté obscur d'Eto'o, c'est ce grand charisme mal canalisé qui l'a trop souvent amené à franchir la ligne jaune et à oublier qu'il n'est qu'un joueur parmi d'autres. Le formidable cocktail constitué par son talent phénoménal et sa fortune sans limite (à notre échelle) lui est souvent monté à la tête, et les signes de cette ivresse des grandeurs sont nombreux : jets privés, traitement de faveur, vocabulaire limite (il a parfois dit "mon peuple" en parlant des Camerounais), etc.

L'affaire de Marrakech n'en finit pas de partir en dérapage incontrôlé, et la posture adoptée par les deux parties est clairement celle de l'affrontement. Sur ce terrain, si Eto'o semble avoir gagné la bataille d'une opinion publique amnésique et manichéenne (comme toute bonne opinion publique qui se respecte), la FECAFOOT, incompétente comme il n'est pas permis de l'être, va pourtant gagner la guerre.

En effet, l'instance faîtière du football camerounais a pour elle le droit et le soutien de la toute-puissante FIFA, d'une susceptibilité extrême dès que l'on essaie de toucher à l'indépendance de l'une de ses filiales. Or, n'importe qui sait que même l'ONU ne peut rien faire contre la FIFA, à plus forte raison un PPTE comme le Cameroun !

On entend ici et là des vélléités de révolte populaire, voire de Révolution, rien que ça. Ou comment transformer en affaire politique un conflit d'egos, fût-il maquillé par accident en croisade pour l'assainissement de la gestion du football au pays.

Soyons clair : il faut espérer vivement que le football camerounais soit nettoyé de fond en comble, cela aurait dû être fait avant-hier, et le plus tôt sera le mieux. Mais la séquence que nous vivons depuis Marrakech n'a rien à voir avec cette noble cause, et il faut vraiment être dans les tréfonds du désespoir pour ne pas s'en rendre compte.

En tout cas, dans le bras de fer qu'il a choisi d'engager, Samuel Eto'o sera forcément perdant, non pas que ses adversaires soient plus vertueux que lui, mais juste parce qu'ils ont la force de l'inertie de leur côté.

A moins que, par une opération acrobatique, la FECAFOOT ne soit obligée de revenir sur sa décision sans qu'Eto'o n'ait fait appel, ce qui constituerait une victoire pour lui, mais un vrai trou noir pour le football camerounais, qui y perdrait le peu de crédibilité qui lui reste.

Alors, la question : et maintenant ?

Voici mes propositions :

- Patrick Mboma nommé coordinateur des équipes nationales de football, avec un vrai pouvoir de médiation ;

- Nicolas Nkoulou nommé capitaine des Lions Indomptables ;

- Le bureau de la FECAFOOT poussé à la démission d'une façon ou d'une autre, et remplacé par une autre équipe ;

- Les anciens Lions Indomptables, au lieu de chercher à tout prix à entrer à la FECAFOOT, prennent en main les équipes de football des MTN Elite 1 et 2, et se forgent une réputation à ce niveau ;

- Et last but not least, Denis Lavagne signe enfin son contrat !


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