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Critique Ciné : Carnage, du cinéma-théâtre moderne amplement réussi

Publié le 21 décembre 2011 par Delromainzika @cabreakingnews

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Carnage // De Roman Polanski. Avec Jodie Foster, Kate Winslet, Christopher Waltz et John C. Reilly.


J'ai eu peur, car je connais Roman Polanski pour ce qu'il sait faire de meilleur (The Ghost Writer) et ce qu'il peut faire de pire (Oliver Twist). J'avais donc de nombreux doutes sur le potentiel d'un film en huit clos, presque un vrai hommage au cinéma français et notamment celui de Ozon qui n'a pas à rougir de Carnage. Loin de là. La réussite elle tient surtout grâce au cast de ce film, véritable boule d'énergie, avec au centre de tout ça une Jodie Foster qui n'a pas perdue de son charme. Cette actrice est tout simplement toujours aussi époustouflante et généreuse, aussi bien dans des scènes humoristiques où elle jouera la femme responsable et sérieuse que dans des scènes de drame où elle sera au bord de la crise d'hystérie. Carnage réussi à allier un genre assez désuet de nos jours à la modernité du cinéma d'aujourd'hui, l'exercice de style est là, et c'est réussi. J'étais vraiment parti à reculons, sauf que j'en suis sorti conquis. Ce film a juste un petit problème : il n'est pas mémorable et c'est sûrement le seul truc qui pourrait bien me faire grincer des dents.
Dans un jardin public, deux enfants de 11 ans se bagarrent et se blessent. Les parents de la "victime" demandent à s'expliquer avec les parents du "coupable". Rapidement, les échanges cordiaux cèdent le pas à l'affrontement. Où s'arrêtera le carnage ?
L'histoire de ce film part d'une bagarre entre deux enfants et des parents de ces fameux enfants qui décident de se rencontrer afin de discuter ou plutôt de seller de destin de leur vie. Un peu à l'instar de ce genre de film, Polanski utilise les quiproquos et l'humour sobre (notamment avec les surnoms, le coup du vomi certes too-much mais au final on rit bien surtout ce Kate Winslet n'hésite pas à briser son image dans ce film, tant que la crise de rire finale face à un téléphone mort, en passant par quelques bons moments de moquerie général). Carnage ne manque pas de piment non plus, car de l'énergie les quatre actrices et acteurs de ce font : ils en ont, et pas qu'un peu. On a envie d'en voir plus, et surtout d'en profiter pleinement. Carnage parvient à allier parfaitement le scénario sympathique au jeu d'acteur parfois exagéré pour l'occasion. Je dirais même que j'ai adoré la prestation de Foster, brillante.
Polanski donne au spectateur de quoi écarquiller ses mirettes, avec une mise en scène au poil qui ne fait pas dans la transparence et qui arrive à nous montrer les points de vue des divers personnages. Mais il permet aussi de donner la parole à tout le monde. Une fois le film terminé, on reste sur notre faim (comme toujours dans ce genre de film qui n'a jamais de fin très explicative) mais le propos était bien tourné et personne n'a gagné finalement. Car aussi bien les femmes, que les hommes et que les deux couples, ils ressortent bredouille de tout cet amas de conversation. Tout débute calmement pour monter ensuite crescendo et c'est ce qui rend le film d'autant plus attachant. Tout débute tellement simplement qu'on pourrait au fond être très déçu, et puis les scènes s'enchaîne et puis l'on découvre des personnages, des personnalités, des histoires, et tout d'un coup c'est comme si nous aussi on assistait aux diverses scènes. Excellent.
Note : 9/10. En bref, excellent du début à la fin, passant par tous les états, la renaissance du cinéma-théâtre.


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