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Fondu au blanc

Publié le 01 mars 2008 par Joachim
J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé
Couché avec ton fantôme
Qu'il ne me reste plus peut-être,
Et pourtant, qu'à être fantômeParmi les fantômes et plus ombre
Cent fois que l'ombre qui se promène
Et se promènera allègrementSur le cadran solaire de ta vie.
Film : Brown Bunny (Vincent Gallo 2003)Poème: J'ai tant rêvé de toi (Robert Desnos 1930)
***Sans doute le film de Vincent Gallo tient-il tout entier dans ce seul plan séquence, tant du point de vue esthétique (un film hanté par la tentation du monochrome) que du point de vue narratif : la fuite éperdue comme palliatif au saut dans le vide, la fuite comme disparition et dissolution, et pourtant la persistance du chagrin qui nous transforme en fantôme, l'impossibilité d'oublier, l'appel naturel à revenir hanter le désert des souvenirs, le plus paradoxal des paradis perdus.***Pour entendre le poème de Desnos, il faut voir ce film...Elle a passé tant d'heures sous les sunlights (Philippe Garrel 1984)
... film sans doute aussi bêtement taxé de nombrilisme que celui de Gallo, mais film là aussi tout entier hanté non seulement par les fantômes de l'amour, mais aussi, de ci, de là, par la naissance de l'amour (finalement, tous les films de Garrel pourraient porter ce titre) au travers de moments épars aussi magiques que celui-là. Et en plus, le film est offert.

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