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Test de Need for Speed : The Run (XBOX360)

Publié le 22 décembre 2011 par Meidievil @gamerslive

Test de Need for Speed : The Run (XBOX360)Need for Speed est une série caméléon. Elle ne cesse de changer de forme, cherchant (souvent en vain) le bon filon, à la recherche de sa gloire d’antan. Pour maximiser ses chances de tomber à nouveau nez à nez avec le succès, EA n’hésite pas à mettre le paquet, surtout lorsqu’il s’agit de sa série automobile phare : ainsi deux studios travaillent sur la licence. L’année dernière Criterion, le papa de la série Burnout, nous avait proposé un petit retour aux sources avec Hot Pursuit, aujourd’hui EA Black Box quitte le chemin de la nostalgie pour créer son petit film d’action bourré de testostérone : The Run. Prêt pour vivre la course de votre vie ? Test d’un épisode qui aurait pu atteindre la lune, mais qui se contente de passer autour.

Black Box Games est un studio fondé en 1998 basé à Burnaby au Canada. C’est en 2000 sur Dreamcast que le développeur fait ses premiers pas avec une licence de hockey nommé NHL 2K, la même année le studio sort NASCAR 2001. Son avenir semble à partir de là tout tracé, les années qui suivent le prouve bien : en 2002 il sort un titre de foot fantaisiste, Sega Soccer Slam puis Need for Speed : Hot Pursuit 2 pour Electronic Arts. EA, intéressé par le résultat obtenu, décide de sortir son chéquier et d’acheter l’année de la sortie du titre le développeur, le renommant ainsi EA Black Box.
De 2002 à aujourd’hui, neuf Need for Speed virent le jour : la série de tuning Underground, les sympathiques Most Wanted et Carbon, le plus sérieux ProStreet, le décevant (mais jouable) Undercover, le free-to-play World et enfin le petit dernier The Run.
Voyons ensemble ce qu’il a dans le ventre !

Test de Need for Speed : The Run (XBOX360)
New York, me voilà !

Vous êtes Jack Rourke, un jeune américain au destin un peu particulier : vous êtes sur le point de mourir écrasé dans une casse attaché au volant de votre voiture. L’aventure ne faisant que commencer, vous ne pouvez mourir et c’est pour ça qu’après avoir arraché le gros scotch qui vous retenait prisonnier de votre ex-cercueil, vous vous échappez avec la voiture de votre ennemi. Une course poursuite s’ensuit, les balles fusent, mais la chance semble être de votre côté : un train passe juste après vous.
Il vous faut de l’argent pour payer votre dette car la mafia ne compte pas lâcher l’affaire. Une amie vous appelle alors, elle vous propose une course risquée, longue, mais payante : 25 millions de dollars à la clé. Une coquette somme pour un trajet dantesque, votre point de départ est San Francisco, votre destination New York. 4500 kilomètres durant lesquels vous allez devoir dépasser 200 concurrents, affronter la police et survivre à la mafia. Autant dire que vous n’allez pas vous ennuyer !

Enfin peut être un peu quand même… car si le scénario de ce The Run promet une aventure forte en rebondissements et autres galipettes scénaristiques, dans la pratique le résultat fait un peu peine à voir malheureusement. La trame respecte son contrat : on va bien de San Francisco à New York, cependant les développeurs n’ont pas été au bout de leur idée, faute de temps probablement. Les retournements de situations sont peu fréquents, prévisibles et donc peu inspirés. L’univers est grossièrement travaillé, les personnages sont creux et pourtant le titre ne comptabilise que deux personnages ! The Run se contente de nous montrer une image des concurrents de temps en temps lors des chargements avec une petite explication sur leurs motivations. C’est maigre, mais après tout Need for Speed n’a jamais été une licence à scénario, mais plutôt à situation. On regrette quand même que le tout soit aussi peu poussé car l’idée est vraiment bonne et les possibilités nombreuses. C’est du gâchis et ce n’est pas la première fois avec EA Black Box, il nous avait déjà fait le coup avec Undercover en promettant plus qu’il ne pouvait offrir. Heureusement, le gameplay s’en sort mieux.

Test de Need for Speed : The Run (XBOX360)
On ne perd pas les bonnes habitudes

Comme toujours avec la série des Need for Speed (sauf exception), la maniabilité est simple à prendre en main. Déraper est un jeu d’enfant à condition de savoir doser le frein. Nous retrouvons la bonne vieille bonbonne de nitro qui se remplit principalement en circulant dangereusement ainsi que la jauge d’inspiration qui augmente lorsqu’on reste sagement derrière un concurrent. Le nitro est très utile dans les virages serrés, il permet de repartir rapidement après avoir serré le frein à main. Pas de grosse surprise en ce qui concerne le gameplay, il est très proche des anciens volets. The Run tire quand même son épingle du jeu en proposant des scènes innovantes pour ce type de titre : des QTE viennent de temps à autre bouleverser votre aventure. Peu nombreuses, mais bien sympa, ces petites cinématiques interactives vous propulsent dans des situations stressantes, poursuivis par des policiers ou la mafia. Vous pourrez ainsi frapper un agent de police, sauter d’un toit, éviter un camion qui passera par la suite au dessus de vous, sauver votre peau en fait. L’idée est bonne, elle brise la routine et même si on pourrait reprocher au titre d’être vraiment avare en cinématique, on ne peut que saluer l’effort du développeur d’avoir essayé de proposer quelque chose de nouveau.

The Run possède au total dix étapes, il vous faudra à peu près quatre à cinq heures pour aller de San Francisco à New York. Chaque étape est l’occasion de découvrir un nouveau type de décors : entre les villes, les forets, les routes enneigées, les petites bourgades et le désert, on peut dire que le titre sait varier les plaisirs. À chaque étape, vous devrez réussir différents objectifs : dépasser les concurrents avant la fin de la course, rattraper le temps perdu, battre un pilote en particulier, échapper à la police ou éviter les balles. Les objectifs ne varient pas autant que les décors, finalement on ne fait que deux choses dans le jeu : rattraper le temps et dépasser les concurrents. D’ailleurs comme vous pouvez vous en douter, on ne dépasse pas réellement 200 concurrents, on joue juste quelques moments de la course.

Pour prolonger un peu la durée de vie, les développeurs ont rajouté des défis (au nombre de 54) que l’on débloque en finissant chaque étape. Un mode en ligne est également disponible permettant à huit joueurs de concourir pour la première place. Le menu Autolog présent dans Hot Pursuit est aussi de la partie, il permet de comparer son temps à celui des autres joueurs présents dans votre liste d’amis et de voir votre progression via un système de niveau. On gagne des points en terminant les courses, en n’utilisant pas ses flash-back… d’ailleurs parlons-en. Lors de chaque course, vous aurez le droit d’utiliser cinq flash-back qui vous permettent de revenir au précédent check point, ce qui est plutôt pratique lorsque vous ne voulez pas recommencer le course à cause d’un simple accident. Dans ce NFS, autant dire que sans les flash-back vous recommenceriez les tracés souvent tellement le jeu est strict et restrictif. La moindre sortie de route est pénalisée par un retour au check point. Si on peut comprendre que lorsqu’on quitte trop la route, le jeu nous remette sur le droit chemin, on ne peut par contre pas accepter que celui-ci nous replace au point de passage juste parce qu’on a mordu la ligne après un dérapage. Frustrant. La police, lunatique, sera aussi agressive que stupide : parfois il vous feront sortir de la route (sans que vous puissiez y revenir de vous même) ou chercheront à juste se mettre devant vous pour ralentir votre voiture. Quant aux concurrents de la course, ils ne devraient pas vous poser trop de problèmes tant ils ont le pied sur le frein. Dans l’ensemble, si on oublie les quelques défauts liés à la trop grande rigidité du titre face à la sortie de terrain, le gameplay de ce The Run fait mouche.

Test de Need for Speed : The Run (XBOX360)
Frostbite 2

Cette dernière monture de la licence Need for Speed tourne sous le moteur de Battlefield 3, le Frostbite 2. Celui-ci est bien utilisé, le jeu ne subit pas de ralentissement et se montre toujours aussi bluffant, surtout avec les arrières plans qui font moins carton que d’habitude. Les décors, variés, sont travaillés et donnent vraiment l’impression de voyager à travers le pays. Dommage que les tracés dégagent une impression de déjà-vu, parfois c’est flagrant au point que l’on se demande si on n’est pas déjà passés par là. Mise à part ça les voitures sont bien modélisées et nombreuses (de marque en plus !), tout comme les personnages bien qu’ils n’expriment jamais vraiment de sentiment. À croire qu’action et testostérone ne rime jamais avec sentiment ! Autre petit point regrettable, le titre ne propose aucune vue interne.
Enfin musicalement le titre fait bien son travail, les thèmes sont prenants et le doublage de qualité.

Conclusion : 6.5/10

Need for Speed : The Run laisse un terrible goût d’inachevé. Pourtant le titre de EA Black Box possède bien des atouts dans sa poche : un moteur graphique satisfaisant, un gameplay dynamique, des scènes intenses (l’avalanche !) et un postulat de départ alléchant. Malheureusement cela ne suffit pas à masquer le manque de profondeur du jeu qui souffre d’une forte linéarité, d’une IA décevante et d’un système de flash-back qui est plus utilisé contre notre gré qu’autre chose. C’est vraiment dommage, l’idée est là, le potentiel est bien présent, mais le travail a été fait trop vite. The Run est la preuve que d’un jeu sorti trop vite ne naît que de la frustration. Ce dernier Need for Speed reste malgré tout un bon divertissement qui plaira aux fans de jeux d’arcade.


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