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« Produisons français » : un poison violent

Publié le 22 décembre 2011 par Npa_le_havre @NPA_Havre
Délégation coréenne manifeste sur les Champs-Elysées (Photothèque Rouge/JMB)

Délégation coréenne manifeste sur les Champs-Elysées (Photothèque Rouge/JMB)

Depuis quelques semaines, presque tous les candidats à la candidature défendent leur version du nationalisme industriel : produisons français, achetons français, faisons travailler les Français, Le Pen, Bayrou, Sarkozy, Hollande se passent et repassent le témoin bleu blanc rouge.

Pour Sarkozy et son gouvernement, il s’agit d’essayer de faire oublier leur politique : Hausse du chômage, augmentation de la pauvreté, liquidation du secteur public et notamment de l’Education Nationale avec 14 000 nouvelles suppressions de postes. Pour espérer grimper un nombre suffisant de marches dans les sondages à l’approche de l’échéance présidentielle, le chef de la bande du Fouquet’s tente d’éviter l’affrontement sur une autre répartition des richesses. Il rempile donc sur le terrain le plus labouré, le nationalisme, dans sa version « préservation de nos emplois ». La concurrence est sévère car la plupart des candidats espèrent, en rivalisant de propos nationalistes, gagner ou regagner l’oreille et les voix de l’électorat « populaire »

Arguments bidons

Si l’emploi industriel est passé de 5,3 millions en 2001 à 3,4 millions en 2011, il faut prendre en compte les profondes mutations des entreprises et de la société avec notamment le développement des services. Moins de10% des suppressions d’emplois seraient la conséquence des délocalisations. L’essentiel des suppressions d’emploi est la conséquence directe de l’augmentation de la productivité du travail et des restructurations des entreprises. Il faut moins de temps pour fabriquer une voiture ou un lave-linge ? Alors travaillons moins ! L’essentiel du déficit commercial de l’UE provient des échanges sur l’énergie et les matières premières avec les pays du Sud. Quant aux produits « français », qu’il faudrait privilégier, bien difficile d’y retrouver ses petits dans l’automobile, par exemple, où la plupart des composants sont fabriqués par des sous traitants, avec des matières premières issues des marchés mondiaux et le tout souvent seulement assemblé en France.

Nos exigences

Des mesures protectionnistes, qu’elles s’affichent sociales, écologiques ou monétaires par la France ou l’Union européenne, entraîneraient des mesures de rétorsion de la part des autres pays et une guerre commerciale généralisée. Elles aboutiraient à un renforcement de la concurrence entre les Etats, au Nord comme au Sud, au nom de laquelle de nouveaux sacrifices seraient demandés aux salariés. Il s’agirait d’opposer les salariés entre eux, suivant leur nationalité nourrissant ainsi le nationalisme et la xénophobie et non d’aller vers une coopération entre les peuples.
Il s’agit pour les patrons, les gouvernements et politiciens à leurs ordres ou complices, de faire des travailleurs chinois, indiens ou brésiliens la cause de tous nos maux, de faire croire que nous aurions des intérêts communs avec les classes dirigeantes de nos pays et d’esquiver ainsi leurs responsabilités.
La réduction massive du temps de travail, l’interdiction de tous les licenciements avec des choix de productions répondant aux besoins, aux exigences sociales et écologiques sont plus que jamais d’actualité. Évidemment ce ne sont pas les choix des Moody’s, Standart and Poor’s pour qui les élèves bien notés sont les cancres des droits sociaux.


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