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Sarkozy: "le nain" s'échauffe contre le "petit"

Publié le 23 décembre 2011 par Juan
Sarkozy: nain « Combatif » «déterminé», «offensif comme jamais»,  «Extraordinairement mobilisé», « conscient de la difficulté du moment »... Les qualificatifs ne manquent plus pour décrire Nicolas Sarkozy en pleine vraie-fausse campagne de réélection. Sarkozy était Rocky, Nicolas était Balboa. Au début de son mandat, il pratiquait l'insulte ou la raillerie faciles. On se souvient de son incroyable visite au Salon de l'agriculture en 2008 (« pov'con »), ses altercations avec des pêcheurs, ou son inhabituelle conférence de presse de janvier 2008.
Ses communicants lui ayant suggéré de faire plus présidentiel, il s'était calmé depuis. Désormais, la raillerie se fait en coulisses, en « off » comme disent les journalistes, mais toujours devant suffisamment de témoins pour être certains que ses propos seront rapportés, amplifiés, commentés.
Mardi
Il se reprend donc à railler François Hollande. Mardi soir, devant une quinzaine de députés des plus sarkozystes invités à l'Elysée, il a qualifié son opposant socialiste de « petit ». Hollande le Petit. L'expression prête à sourire, émanant de l'un des plus petits présidents que la République ait connu. Devrait-on nous aussi tomber dans la caricature physique ? Faudrait-il donc à nouveau traiter notre Monarque de ... nain ?
«Son problème, c'est qu'il fait la même campagne après la primaire que pendant. Ce n'est pas lui qui a changé, c'est la lumière. Quand on est candidat à la présidentielle, on est dans une lumière où la moindre peluche sur le costume se voit.»
Nicolas Sarkozy est transparent depuis presque 4 ans. Il s'agace des maigres chiffres des adhésions à l'UMP. Depuis 2007, le parti présidentiel a été déserté, malgré des maquillages en tous genres, récemment dévoilés par un ancien fidèle...
Agacé ou inquiet, l'homme du scandale des sondages de l'Elysée dériva : «Celui qui regarde les sondages, il est comme un serpent devant une clarinette ». Rappelez-vous. En 2008, l'Elysée finançait de façon occulte environ un sondage politique tous les deux jours, ensuite publié par certains médias complaisants. En 2009 et après, il a continué, mais plus discrètement. La Cour des Comptes l'avait épinglé. Les sondages ont désormais été éparpillés dans les ministères.
Pour rassurer ses proches du jour, Sarkozy leur a promis d'aller « beaucoup plus loin, plus fort ».
Fantastique !
Il faudrait seulement qu'il ose s'afficher candidat.
Le courage est une qualité importante d'un candidat qui se prétend « capitaine ».
Mardi, bis
Quelques heures avant, mardi midi, un rendez-vous non mentionné dans son agenda officiel, Nicolas avait invité quelques ténors de la majorité à déjeuner à l'Elysée. Il s'est énervé contre « les candidatures solitaires ». Il ne cite personne mais s'énerve beaucoup.
La scène s’est déroulée mardi, dans les salons de l’Elysée. En plein déjeuner de la majorité, Nicolas Sarkozy s’en prend à Dominique de Villepin et Hervé Morin, sans jamais les citer. "Les candidats solitaires : faudrait que ça s’arrête !", lance t-il fermement. Le discours n’est pas nouveau, mais le ton solennel.
Source: LCP
Il s'adressa même à l'un des représentants du Nouveau Centre à l'Assemblée: « Il serait temps qu’il arrête de m’attaquer ». Rooooo... Le Monarque ne supporte pas cette multitude de candidats à droite qui le critiquent. Donc Sarkozy menace de le débrancher, lui aussi. Lisez cette confidence, incroyable de cynisme: «  On ne peut pas avoir été ministre pendant trois ans. S’il continue, on prendra les mesures nécessaires ». De l'Elysée, il sait comment faire.   « Il est physiquement fatigué, mais psychologiquement très en forme » commenta quand même un autre des visiteurs.
Curieuse confidence.
Mercredi
Mercredi soir, un proche de François Hollande confiait que la campagne 2012 serait sale. Elle l'est déjà, mais en coulisses. Sarkozy perd ses nerfs ou joue les fiers-à-bras en coulisses. Ou les deux.
Mercredi 21 décembre, l'agenda officiel ne mentionnait pas non plus ce déjeuner avec des sénateurs UMP à l'Elysée. Nicolas Sarkozy rinçait encore aux frais des contribuables. Il fut encore critique contre François Hollande. Tirer caché, quel courage ! Le Grand Homme se planque, vrai trouillard. Il se cache des critiques mais critique la « lente érosion» de François Hollande, son «patrimoine virtuel», son absence de projet. Parlait-il de lui ? Lui fallait-il convaincre ses proches de sa solidité ? Ses troupes ont la trouille. Il n'a pas non plus de projet puisque celui de l'Ump ne l'engage pas: «Le pire danger dans une campagne, c'est de ne pas avoir de projet». Sans rire ?
Le projet de Nicolas Sarkozy est 5 ans d'agitation immobile.
«Il est conscient de la difficulté du moment, mais il sait où il va et comment» confia un participant. Nicolas Sarkozy a promis «quatre ou cinq propositions fortes» sur l'emploi d'ici le sommet pour l'emploi qu'il a promis pour le 18 janvier. « Emploi : Sarkozy promet des mesures fortes » a renchéri Sophie Huet, journaliste au Figaro. Et de nous annoncer des mesures sur « le temps de travail et le travail «moins cher», l'indemnisation du chômage, la modernisation de la formation professionnelle, la compétitivité des entreprises, les charges patronales et la protection sociale ». Fichtre ! On est impatient ! Après bientôt 5 ans d'immobilisme, voici que le Monarque se réveille telle la princesse d'un mauvais remake d'un conte à la Disney.
L'électoralisme sarkozyen est à son comble. Jeudi après-midi, Nicolas Sarkozy allait caresser quelques pauvres diables bénéficiaires des Restos du Coeur. « En 5 ans, l’ancien maire de Neuilly, ville la plus riche de France, a considérablement réduit son train de vie. Alors que le 6 mai 2007 Nicolas Sarkozy dînait au Fouquet’s, il fréquente désormais les Restos du cœur. » commenta Najat Belkacem, porte-parole de Hollande. Comparaison cruelle. Son ministre des Transports a déboulé dans un aéroport avec quelques gendarmes et CRS. Il fallait montrer que Nicolas Sarkozy était partout.
Jeudi
Et à l'Assemblée, un hémicycle parsemé votait une loi élargissant la sanction des négations de génocides en général. Il faudra ensuite patienter jusqu'au vote du Sénat.  Depuis quelques jours, le gouvernement turc s'échauffe sur le sujet. Dès le vote par les députés, il a quasiment rompu ses relations diplomatiques avec la France, et rappelé son ambassadeur. Ce n'était pourtant pas la reconnaissance du génocide arménien, perpétré entre 1915 et 1917, mais la légalisation de sanctions. Comment ne pas penser à une instrumentalisation politique ? A Ankara, un journal turc titrait: « Sarkozyan joue avec le feu »
Après son tour du Caucase début octobre, Nicolas Sarkozy a donc attendu quelques mois avant l'élection pour satisfaire une promesse de ... 2007. S'il l'avait satisfait voici 4 ans, la polémique aurait été aussi forte, mais gérée à froid. En choisissant d'attendre la dernière ligne droite de son (premier) mandat, Nicolas Sarkozy a évidemment sciemment voulu jouer sur le sujet et provoquer une tension internationale forte pour s'attacher les faveurs de la communauté arménienne de France, quelques 500.000 personnes. Quel coup de maître ! Et quel cynisme...
Jeudi matin, l'Elysée était furax. La veille, ARTE avait diffusé un documentaire sur le Monarque vu par des journalistes étrangers, de prestigieux médias: les conservateurs Der Spiegel ou The Economist, les irréprochables New York Times ou The Independent, les vénérables BBC ou ZDF. Deux fidèles, Lionnel Luca et Nadine Morano se lachèrent contre cette propagande qualifiée de « soviétique » par l'un deux. Normal... Sarkozy était décrit comme ignoble, dégueulasse, populiste, instable, ridicule, presque obscène. « Sarkozy c'est un gros rien avec une énorme affiche ».
A l'étranger, notre Monarque a donc une piètre image. Y compris et surtout chez Angela Merkel.
Ami sarkozyste, où es-tu ?
Looking for Nicolas Sarkozy par ARTEplus7

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