Alexandra Leaving

Publié le 23 décembre 2011 par Polyphrene

Résigné, sincère, lucide, humble et réaliste, Léonard Cohen, lorsqu'il chante le départ d'Alexandra ? La situation qu'il décrit peut éveiller bien des échos au fond du puits de la mémoire, et faire revivre des épisodes vécus ou imaginés, dont chacun a pu être acteur ou témoin.

Résigné ? Ou plutôt respectueux de la liberté de ne pas (ou plus) aimer, sans laquelle ce sentiment perdrait toute sa valeur ?

Sincère ? Certainement, lorsqu'il reconnaît le trouble et la souffrance qu'occasionne ce départ.

Lucide ? Sans doute, dès lors qu'il admet qu'il savait, dès le début, ce qu'il ne pouvait attendre ni espérer.

Humble ? Ou défaitiste, s'il pense ne pas être à la hauteur de celle qu'il considère comme étant d'une autre essence, supérieure par l'affirmation-même de sa liberté ? D'autres ne se poseraient pas de telles questions, et ne s'imagineraient pas indignes d'un avenir.

Réaliste ? Peut-être même pragmatique, ou sachant par expérience ce qu'il faut savoir faire ou dire, ne pas faire ou ne pas dire en la circonstance (" Il faut savoir ", chantait Charles Aznavour).

Fort, aussi, du plus grand amour : celui qui respecte et s'efface, ne cherche pas de prétexte et ne se réfugie pas dans de faux-semblants, ; celui qui se garde de manœuvres dilatoires, et ne tombe pas dans le piège du ressentiment (" Retenir les cris de haine qui sont les derniers mots d'amour " dit Aznavour ).

" Fifty ways to leave your lover ", dit Paul Simon ... et mille façons de rester fidèle à ses sentiments.

Les sentiments les plus forts ne sont pas les plus violents, mais cela, c'est le temps qui nous l'apprend !

(Traduction - Adaptation : Polyphrène)