Magazine Côté Femmes

Puisque désormais je possède Les fiancées du Diable -Enquête sur...

Publié le 24 décembre 2011 par Mmepastel

Puisque désormais je possède Les fiancées du Diable -Enquête sur les femmes terrifiantes- (ce que femme veut… -et je suis diaboliquement rusée), je comprends une chanson de PJ Harvey : Sheela Na Gig.

Camille Laurens, lorsqu’elle s’intéresse aux mères, ne s’attarde pas spécialement sur le cas de Marie dont le travail sera célébré ce week-end, symbole de la mère-vierge, pure, douce et tendre. Car soyons bien clair, c’est une exception.

La figure maternelle, précisément puisqu’elle n’est pas vierge ni pure, est largement controversée et ambivalente dans nombre de cultures.

Lorsque la jeune PJ, à 17 ans, composait cette chanson rageuse aux paroles brutes de décoffrage, elle faisait référence à la divinité celte Sheela Na Nig (ou Gig), qui désigne selon Camille Laurens “une déesse mère dévoreuse” ; en tous cas, une femme dont la simple possibilité d’être mère :

“Look at these my child-bearing hips” et à ses autres attributes féminins non dénués de vigueur et de féminité mêlées,

“Look at these my ruby red ruby lips
Look at these my work strong arms and
You’ve got to see my bottle full of charm”

suffit à effrayer et à repousser l’homme, dans sa peur d’être souillé par la réalité femelle :

“He said “Wash your breasts, I don’t want to be unclean”
He said “Please take those dirty pillows away from me”“

Il lui demande d’aller se laver. Dans la gargouille datant du XIème siècle (située en Irlande) que j’ai choisie pour illustrer la chanson, on voit bien ce qui est exagéré : le sexe de la femme, exhibé comme un trou béant, qui se rapproche donc de la figure de la Méduse dans lequel Pascal Quignard explique : “Le sexe de la femme est le piège dont la souris est le sexe de l’homme”. Sheela Na Nig, exhibe sa fertilité -la jeune femme de la chanson se fait traiter d’exhibitionniste), mais par ce pouvoir, effraie l’homme.

C’est le talent de PJ Harvey, à dix-sept ans, d’avoir senti cela, cette ambiguité de la féminité et de ce qu’elle suscite de fantasmes chez l’homme, ce dont parle sans détour à peu près tout son premier remarquable album : Dry. (Devinez ce qui est sec ?)


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Mmepastel 1077 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine