Magazine Société

Des projets de développement pour une planète solidaire

Publié le 04 mars 2008 par Raymond Viger
happy families

Chronique préparée en collaboration avec le magazine Les Débrouillards

Le karité, l’arbre à beurre

Qu’y a-t-il de commun entre du chocolat et une crème pour le visage ? Le beurre de karité, qui aide des milliers de familles du Burkina Faso.

Le karité est un arbre sacré qui pousse en Afrique occidentale. En Afrique, les femmes fabriquent du beurre avec les fruits du karité depuis toujours. Elles s’en servent pour cuire leurs aliments, faire du savon et en enduisent leur peau pour l’hydrater et la guérir.

De l’amande au beurre
De juin à septembre, les fruits mûrs du karité tombent par terre. On en mange la pulpe. Les femmes collectent les noyaux et en retirent les amandes. Elles les lavent, les trient, les sèchent au soleil et les cuisent à feu vif. Elles en font ensuite une pâte, semblable à du chocolat, mais sans son odeur sucrée.

Cette pâte est barattée pour séparer le beurre des autres composantes. Une fois bouilli et filtré le beurre est prêt pour la vente. Dans les villages, les productrices de beurre font tout manuellement. Mais lorsqu’elles travaillent au sein d’associations, comme l’ASY, elles utilisent des appareils qui leur facilitent la tâche : concasseur, moulin, etc.

S’associer pour tripler son salaire
Honnore Ilbouldou est productrice de beurre de karité. Cette mère de quatre enfants fait partie de l’Association Songtaab-Yalgré (ASY), un regroupement de femmes du Burkina Faso qui produit surtout du beurre de karité biologique pour les cosmétiques

Grâce à ce travail, Honnore gagne 100 $ par année. C’est peu, mais trois fois plus que lorsqu’elle fabriquait du beurre conventionnel chez elle et le vendait au marché. Ses consœurs de l’ASY, qui collectent des amandes, étaient dans la même situation qu’elle. S’associer, ça rapporte !

Dur, le marché du chocolat!
Dans le monde, le beurre de karité est surtout utilisé par les fabricants de chocolat car il est un bon substitut au beurre de cacao. Or, les fabricants s’approvisionnent auprès de sociétés européennes, qui transforment eux-mêmes les amandes de karité. L’ASY ne peut donc pas percer ce marché. Il est difficile de trouver des clients.

Malgré tout, les femmes de l’ASY sont optimistes. Et Honnore Ilbouldou, elle, aime retrouver ses consœurs, chaque jour, dans le bâtiment de production de l’Association.

* L’Association Songtaab-Yalgré, nom qui signifie « s’entraider largement », en langue moré, est soutenue par le CECI, un organisme canadien de coopération. L’ASY compte 2 000 membres.

Cet article est publié avec la collaboration de l’Agence canadienne de développement international (ACDI).

Crédit photo : Eva Schuster/Stock Exchange


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