Certains dressaient des chemins de table
Préparant une belle soirée de festivités
Tandis que nous installions un train de table
Surprenant tambour battant nos invités.
A la gare du père Noël, les wagonnets se chargeaient
D'amuse-gueule en tous genres : sucrés, salés
Accusant une légère secousse au coup de sifflet
Du chef de gare déjà tout hilare de l'effet escompté.
Tout comme les enfants pêchent les canards à la foire
Chaque hôte tentait de piquer au passage un bout de lard
Sans faire dérailler notre convoi qui bien pénard
Cheminait sur la nappe, imperturbable et gourmet.
Une vague, un tsunami de vin blanc au goût miellé
Heurté tel un pylône lors de la course effrénée
Désarçonna les attelages et cristallisa les rouages.
Nous avions heureusement déjà mangé tous les bagages.
La morale eut voulu que désormais nous demeurions sages
Mais quelques poêlons croustillants nous prirent en otages
De joyeux poêlons en forme de coeur et au contenu suave.
Cette année, le réveillon de Noël ressemblait à un mirage.