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La tentation de la droite populaire

Publié le 27 décembre 2011 par Alex75

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Le collectif des députés de la droite populaire, soit l’aile droite de l’UMP, a publié récemment des propositions pour 2012. Ils sont quarante-deux députés. Ils proposent notamment la taxation des riches, la fin du collège unique, la lutte contre la fraude et d’autres propositions. Ce qui a été l’occasion pour le Front National de lancer un nouvel appel de pied à ce collectif, fondé par Thierry Mariani et Lionel Luca, tel l’analysait le truculent journaliste au Figaro, Eric Zemmour. Un mouvement qui doit se faire une place entre la droite et l’extrême-droite, sur le plan de l’échiquier politique.

Au début, on les a moqués, vilipendés, ridiculisés. Ils n’étaient forcément, que le degré zéro de la pensée. Il est vrai que l’on a l’habitude en France, de considérer que l’intelligence est forcément de gauche. La droite ne saurait être que la plus bête du monde. Sauf si elle a honte d’elle-même, qu’elle ne s’assume pas. Mais si elle affiche la couleur, elle aggrave son cas. Et puis elle a inquiété. Traité de stupidement « populiste« , il est vrai qu’elle a aussi été usée juqu’à la corde. Les centristes se sont inquiétés de leur influence, un temps, dans l’euphorie de l’après 2007. Les médias ont évoqué avec « des trémolots dans la voix, la droitisation de l’UMP« , comme si le sort de la République était en jeu, en dépit du caractère indéniablement électoraliste du positionnement escompté et vitupéré. En vérité, la droite populaire tente -- et elle en est encore loin -, de revenir à la synthèse politique, qu’avait opéré le RPR, dans les années 80, à savoir un mélange d’autorité et de libéralisme, de patriotisme et d’ouverture sur le monde. Synthèse qui a explosé en décembre 1986, dans les manifestations contre la loi Devaquet.

Depuis lors, l’UMP a été formé par les Chiraquiens, sur la soumission des consignes de la bien-pensance médiatique et aux positions des centristes. Paradoxalement, la droite populaire est une des rares réussites du parti unique de la droite, créé par Alain Juppé dans le brouhaha médiatique de l’après 21 avril 2002. S’y mêle anciens du RPR et du parti républicain qui se retrouvent selon des affinités idéologiques et non plus sur des affiliations aux anciens partis, dans un positionnement plutôt gaulliste. La droite populaire en s’ouvrant aux citoyens, aimerait devenir l’aile conservatrice au sens aglo-saxon du terme, d’un grand parti républicain à l’américaine (selon tous les analystes, compte tenu de l’américanisation, certes, non inéluctable, mais constatable, pour le meilleur et pour le pire, de la vie politique hexagonale). Pour la candidature de 2017, au cas où l’UMP aurait des primaires, la Droite populaire aurait ainsi probablement son candidat, qui affronterait celui des centristes et des libéraux. Alors le peuple de droite trancherait. Mais l’UMP est déjà en équilibre instable, et la droite populaire peut aussi annoncer la destruction du grand parti majoritaire de la droite. Si elle prend trop d’ampleur, trop d’influence, si son ouverture aux citoyens marche trop bien, si les centristes refusent de les cotoyer, alors l’UMP serait morte. Le scénario serait sans doute favorisé par une défaite de Sarkozy en 2012. Et surtout si la gauche introduisait la proportionnelle dans le mode de scrutin aux législatives. Alors une recomposition politique pourrait bien s’engager, qui pourrait bien rassembler, membres de la Droite populaire et membres du Front national.

Une nouvelle alliance, sans doute eurosceptique, anti-mondialisation, qui utiliserait comme arme politique absolue, l’une des propositions-phares de la Droite populaire, le référendum d’initiative populaire à la suisse, qui révolutionnerait la vie politique nationale. Déjà le FN appelle la Droite populaire à le rejoindre. Mais pour les amis de Marine Le Pen, la Droite populaire n’est qu’un nouveau faux-semblant sarkozyen, pour attirer l’électorat populaire et concurrencer le FN sur ses terres, comme en 2007 (manipulé tel une marionnette et servant en sous-main des intérêts tactico-électoralistes). Dans la réalité des faits, entre le FN et l’UMP, chacun parie que c’est l’autre, qui explosera / implosera le premier…

   J. D.


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