Parvenir à bloquer une forme particulière de mort cellulaire (nécroptose) protège contre l'inflammation mortelle liée au choc septique. C'est la nouvelle approche, vérifiée sur l'animal, développée par ces chercheurs belges du VIB. Ces résultats publiés dans l'édition du 23 décembre de la revue Immunity, ouvrent de nouvelles perspectives pour le traitement des maladies inflammatoires mortelles telles que la septicémie.
L'exemple récent le plus fameux de choc septique est celui de ce joueur de foot brésilien, Socrates, mort des conséquences d'un choc septique. Le choc septique ou sepsis sévère est une réaction inflammatoire extrême, souvent fatale et fréquente en unités de soins intensifs. Dans une septicémie, une inflammation aiguë est accompagnée d'une pression artérielle basse et de caillots sanguins, empêchant les organes de fonctionner normalement. Toute infection peut être à l'origine d'un sepsis mais les infections broncho-pulmonaires (40 %), abdominales (30 %) et urinaires (10 %) sont les plus fréquemment responsables. Le sepsis est la première cause de décès dans les unités de soins intensifs et tue tous les ans plus de personnes que la septicémie. Le SIRS (syndrome de réponse inflammatoire systémique) peut être causée par une infection, telle que la septicémie, ou par des blessures physiques tels que des brûlures graves ou d'un grave accident. Le SIRS « englobe » donc le sepsis.
Peter Vandenabeele (Photo ci-contre) et ses collègues du VIB expliquent «En bloquant la nécroptose, nous avons trouvé une cible thérapeutique nouvelle pour prévenir le choc septique. » Les chercheurs ont étudié le rôle du TNF ou facteur de nécrose des cytokines tumorale dans le SIRS. La présence de ce facteur TNF peut causer l'inflammation des cellules et programmer la mort cellulaire. L'inflammation est une réponse nécessaire dans le corps générée pour prévenir ou de réparer les dommages en cas de blessures et d'infections soutenues. La mort cellulaire programmée peut survenir soit via l'apoptose ou via la nécroptose qui provoque habituellement une forte réaction du système immunitaire alors que l'apoptose passe inaperçue.
RIPK, une cible thérapeutique potentielle: Les chercheurs ont découvert chez les souris que si supprimer l'apoptose n'a aucun impact sur le SIRS, supprimer la nécroptose apporte une protection complète contre la maladie. Les scientifiques sont parvenus à bloquer la nécroptose en éliminant un récepteur, RIPK déjà connu pour son rôle crucial dans le SIRS et le sepsis.
Cette molécule pourrait donc constituer une cible thérapeutique potentielle pour le traitement du SIRS et sepsis.
Sources : VIB « Targeted blocking of necroptosis prevents fatal condition septic shock” et Immunity, 2011Dec 23;35(6):908-18.RIP Kinase-Dependent Necrosis Drives Lethal Systemic Inflammatory Response Syndrome (Vignette NIH “Staphylococcus epidermidis bacteria”)
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