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Pourquoi la "démission" de Makoun et Angbwa ne veut rien dire

Publié le 28 décembre 2011 par Atango

Deux joueurs camerounais ont envoyé à la FECAFOOT, par leur avocat interposé, une lettre dans laquelle ils affirment qu'ils "n'entendent plus répondre de [leur] présence à l'équipe nationale" tant que les sanctions infligées à Samuel Eto'o et à son vice (sic) Eyong Enoh ne sont pas levées.

Cette missive, si elle s'inscrit bien dans l'atmosphère passionnelle dans laquelle baigne cette histoire, est, de par ce fait, un non sens juridique, une aberration lexicale, mais une merveilleuse nouvelle sur le plan sportif.

D'abord, sur le plan juridique, affirmer que l'on n'entend plus répondre de sa présence à l'équipe nationale, c'est juste donner un grand coup d'épée dans le fleuve (le Nyong, la Sanaga, voire la Bénoué, au choix). En effet, les convocations aux regroupements de l'équipe nationale relèvent de la décision unilatérale du sélectionneur. D'une part, il n'attend pas que les joueurs lui adressent un quelconque CV, et d'autre part, le joueur qui oserait ne pas se présenter encourrait les sanctions de la FIFA.

Ainsi, on ne peut pas démissionner de son équipe nationale. La seule chose qu'on peut faire, c'est de déclarer urbi et orbi qu'on prend se retraite internationale. Les manchettes des journaux, interviews et autres vidéos prises pendant un éventuel jubilé pourront ainsi faire foi devant une juridiction de la FIFA. En clair, si Denis Lavagne convoquait Makoun et Angbwa pour le prochain regroupement, ils feraient bien de s'y présenter, car dans le cas contraire, la FECAFOOT serait en droit de porter l'affaire devant la FIFA, attendu que ces deux joueurs ne sont ni retraités, ni suspendus, ni blessés.

Ensuite, sur le plan lexical, cette lettre parle très bizarrement d'Eto'o et de son vice. On savait que le pensionnaire de l'Anzhi, comme tout mortel, n'avait pas que des qualités. Mais de quel vice parlent donc nos deux mousquetaires ? S'il s'agit du vice-capitaine, Eyong Enoh, il faudrait qu'on dise "vice-capitaine", puisque nous avons affaire à un mot composé. D'ailleurs, Eyong n'est pas le vice-capitaine d'Eto'o, mais celui de l'équipe. Maître Ebenezer Paul MAH, qui a pourtant truffé sa lettre d'un jargon juridique digne du pédant notaire de l'Ecole des Femmes (Molière), aurait pu mieux mériter ses 20 000 CFA d'honoraires.


La seule bonne nouvelle, c'est donc que sur le plan sportif, deux joueurs, dont l'apport dans le jeu et dans les résultats était devenu franchement moyen, se mettent volontairement sur la touche. Ils éviteront ainsi à Denis Lavagne de commettre à nouveau l'erreur majeure de les sélectionner. Et qu'ils se rassurent : on trouvera des joueurs pour les remplacer.

D'ailleurs, tous les membres de la bande de Marrakech peuvent envoyer leur propre lettre bourrée de vices de forme. On trouvera toujours, au Cameroun, 23 bonshommes pour jouer les matches de foot avec le maillot vert sur le dos, quitte à sélectionner l'équipe B du lycée de Nanga-Eboko. 

Et je doute que l'équipe B du lycée de Nanga-Eboko fasse moins bien que celle qui nous a couverts de honte en Afrique du Sud, en terminant 31e sur 32 nations.


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