Magazine

La semaine de tous les dangers

Publié le 13 février 2008 par Rogerroger
Tiens y’a eu un tremblement de terre hier dans la nuit. Pas gros gros : 5.5 sur l’échelle de Richter. Comme j’ai vaguement saisi, depuis le temps, que l’on se situait plutôt sur la fin, en queue des ondes sismiques, qui démarrent généralement côté pakistanais, chez Musharraf et Ben Laden, je suis resté dans mon lit. (Après googélisation suivie d’une wikipédia-isation : « Les médias grand public l'indiquent souvent sur l'échelle de Richter. Ces terminologies sont impropres : l'échelle de Richter, stricto sensu, est une échelle dépassée et uniquement adaptée aux tremblements de terre californiens ». Merde alors : voilà les « médias grand public » ( ?)… qui racontent des conneries… aux cons).
En arrivant dans ce paradis, l’Afghanistan, voilà cinq interminables années, j’ai pris mon premier tremblement de terre pour une explosion nucléaire (comme j’ai longtemps pensé – aujourd’hui encore – que ma demi-douzaine de maladies chroniques étaient la conséquence d’irradiations supérieures à la moyenne tolérée, genre uranium enrichi saupoudré en douce par les GI’s Joe…)
Je suis satisfait du chemin parcouru, de mon adaptation psychologique aux événements de toutes sortes. La semaine écoulée, par exemple, les doigts dans le nez.
Ce séisme d’amplitude allez savoir combien – l’échelle étant impropre – est la jolie ponctuation d’une semaine toute en légèreté: descente commando au Serena Hotel ; froid de canard et neige de loup ; mes investissements dans la restauration de qualité en perte de vitesse – suite au premier point ; les tuyauteries d’Altayara méchamment attaquées par le gel (conséquence positive : sans eau, René arrête quelques heures de se brosser les dents)… Sans évoquer les habituelles histoires de corruption au Ministère des Finances (le MoF – ô ma joie !)
Un calme inquiétant règne sur la maison. Primevère écrit son guide touristique, de saison (il me tarde de lire le chapitre sur le Serena). Elle rate la messe du dimanche. Je l’aime bien, Primevère. Beaucoup de fraîcheur et une lucidité précoce (si elle savait).
Nasser, frétillant réalisateur de Lahore toléré dans notre maison parce que Sophie-Anne a craqué pour ses poils (poils qu’il abandonne généreusement dans le lavabo – ce qui agace Ludovic, presque autant que les mégots de Philomène dans les tasses à café), ou je ne sais quoi, alors qu’il ne parle pas français et que moi j’aime bien me marrer en français avec des Français… (Sophie-Anne, si, comme je le soupçonne, tu lis en douce mon journal le soir quand je vends mes pâtes au saumon à 25 dollars sans les taxes, comprends moi bien : je l’aime, ton Nasser, cet exotisme directement dans notre salon, ce basané circoncis sans explosif, qui nous permet de dépasser les clichés… )Là, en ce moment précis, j’écoute du Léonard Cohen, j’aperçois Primevère penchée sur son ordi, vantant les joies pures des balades à dos de chameau dans l’Hindu Kush, notre hardi panjâbi peinant sur le scénario de son prochain (premier) court-métrage… Toute cette créativité alors que les allumés d’Altayara célèbrent de l’autre côté de la rue le travail cher à leur cher Sarko… Nous avons de l’électricité et donc des Nespresso à tire-larigot, et j’aime tout le monde. Mauvais signe.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Rogerroger 1 partage Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte