Magazine Amérique du nord

Maroc : Arrivée dans l’enfer de Tanger !

Par Grégory Gossellin De Bénicourt @benicourt81

A peine arrivé à la zone d’embarquement, plusieurs personnes essayent de nous rediriger vers des zones pour nous revendre des places, en se faisant plus ou moins passer pour des officiels. Ayant déjà nos tickets, nous arrivons à passer. La traversée s’est fait correctement, nous avons embarqué sur un ferry rapide (hauteur max : 3.20m). Il a fallu mesurer le véhicule pour être certain qu’on passe. Nous étions les seuls à passer avec un camping-car. A l’arrière du camping-car, nous avons une sorte de renfort métallique qui doit soutenir la soute et qui a touché à l’embarquement car l’angle était trop important. J’espère que cela n’aura pas d’incidence sur l’intégrité structurelle de la soute – je remarque toutefois que c’est assez fragile.
Arrivé à la frontière, c’est le souk ! Les photos sont interdites, il nous faut vider l’appareil car un policier nous a vu prendre des photos compromettantes. Mais ce qui se passe là-bas est une volonté manifeste d’organiser le bordel ! En fait, plusieurs personnes sont là pour vous faire bouger de droite à gauche, les officiels changent régulièrement de cabine et font trainer les choses. Pourquoi ? A cause des « pourboires »… Je perçois, sans en avoir une preuve formelle toutefois, qu’on laisse faire ces gens parce qu’à la fin, les pourboires sont partagés avec les officiels. Cela nous coutera 2€ pour passer, même si les gens faisaient la gueule parce qu’on ne voulait pas leur donner plus. J’ai dit à l’un que j’avais donné tout ce que j’avais en monnaie à l’autre et vice et versa pour semer le doute. Ils se battront peut-être à la fin, ce n’est pas mon problème. Cela reste assez écœurant comme pratique vu de l’occident, mais il semble qu’ici tout cela fonctionne ainsi. Il nous faudra nous adapter sans être requêté à chaque coin de rue.
Ouf, on finit par passer au bout d’1H30 de « fausses » démarches, pour valider nos fiches blanches (pour le séjour) et notre feuille verte pour le camping-car. Nous obtenons tout de suite, un droit de résidence de 6 mois pour le véhicule. Rien n’est indiqué sur nos feuilles blanches. Le problème, c’est que j’ai voulu faire des économies de bout de chandelle – je n’avais presque pas mis de gasoil en Espagne, car le différentiel est important : 1.30€/L en Espagne, contre 0.7€ au Maroc. Oui, mais nous n’avons pas de dirham, et peu de monnaie en euros (ayant dû payer les 180€ de Ferry AR en espèce). Bref, nous avons quand même 40€ qui nous permettront de faire du change au péage de l’autoroute. Ici, tout le monde semble vouloir échanger ses dirhams contre des euros… Ils profitent ainsi d’un taux de change qui n’est pas à notre avantage (10 contre 1) – En même temps, je préfère le donner à des gens qui en ont besoin plutôt que de le filer à ma banque…

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Hier, j’ai vécu l’expérience de conduite la plus stressante de ma vie : conduite dans Tanger. Non seulement, il n’y a aucune règle sur la route : c’est-à-dire que les autochtones conduisent comme des fous, n’importe comment, et à une vitesse qui reste déstabilisante pour nous français, même habitué aux grandes villes. Mais en plus, ils n’allument pas forcément leurs feux, et des passants surgissent de partout. C’est comme si on roulait dans une zone piétonne de Paris un jour de marché… Mais ce qui est stressant, c’est qu’à peine arrivé à Tanger, nous avons servi de cible pour des bandes d’adolescents qui ont profité des embouteillages pour tenter de décrocher nos vélos. Etant au rouge, et voyant une dizaine de gamins secouant l’arrière du camping-car en tentant de décrocher les vélos avec les voitures de derrière qui klaxonnent pour nous avertir, je prends l’initiative de griller le rouge, mais 3 gamins réussissent toutefois à grimper à l’arrière. Mais comme on ne voyait pas ce qui ce passait, nous ne l’avons pas tout de suite su. Ce sont des voitures qui nous ont avertis (des français). Je ne pouvais pas descendre du véhicule, les voitures zigzaguaient de partout à bonne allure – cela m’a fait l’effet d’une zone de guerre… je me sentais attaqué. En faisant quelques à-coups, nous avons réussi à nous débarrasser des gamins qui avaient commencé à voler les vélo : résultat, ils sont partis avec nos selles… mais il l’a fallu 1H30 pour sortir de Tanger et pouvoir m’arrêter pour constater les dégâts. Si nous n’avons pas 100 fois évité l’accident, nous ne l’avons pas fait !
Un bon conseil : Il n’y avait aucun camping-car en ville – Fuyez les villes ! Tanger, un vendredi soir vers 19H, c’est Mad Max version Moyen Orient. Nous sommes arrivés au camping non sans mal (très mal indiqué) et nous avons pu décompresser un peu, mais j’avais le corps qui tremblait. 3 camping-car sur tout le camping, mais une forte animation à cause du café du camping où un match se déroulait à la TV semble-t-il. Par chance, notre voisine est une française de Saint Gaudens. Elle traverse le Maroc, seule avec ses deux enfants. Elle nous dit que nous n’avons vraiment pas eu de chance, que cela ne ressemble pas du tout au Maroc, qu’ils ne sont pas des voleurs. Mais en même temps, elle ne laisse jamais son camping-car sans surveillance et ne fait que des Campings, et n’est JAMAIS rentrée dans une ville avec son véhicule… Pour illustrer nos propos, cela fait une semaine qu’elle est coincée car un marocain ayant perdu le contrôle de son véhicule l’a percutée de face, puis à retapé l’arrière du camping-car. Elle ne semblait pas traumatisée pour autant… Elle adore le Maroc et songe même à s’y installer (pré-retraite). Très gentille, elle voulait nous prêter une carte pour la soirée et nous a même proposé sa clé 3G pour accéder à Internet.
Cette nuit, il a beaucoup plu. Ce matin, il y avait 2 centimètres d’eau tout autour de nous… Mais vers 11H, cela commence à sécher. J’espère que la journée sera meilleure…

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