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Dunkan vs OBESITÉ: L’Etat devrait-il s’inspirer des pros du régime ? – Santé publique

Publié le 02 janvier 2012 par Santelog @santelog

Dunkan vs OBESITÉ: L’Etat devrait-il s’inspirer des pros du régime ? – Santé publiqueL'Etat n'a-t-il pas quelques bonnes idées à glaner du côté des pros du régime ? Alors qu'un citoyen sur deux est en surpoids, choisir l'obésité pour interpeler le chef Etat peut être une bonne idée, mais pas forcément lorsqu'on vend des produits, des programmes et des livres pour mincir et que ces régimes sont responsables de nombreux effets néfastes dont des perturbations psychologiques et des troubles du comportement alimentaire. Mais, avec sa « Lettre ouverte au futur président de la République », publiée aux éditions Le Cherche-Midi, le médecin nutritionniste Pierre Dunkan fait des propositions et ouvre au moins le débat, déjà ouvert au Royaume-Uni, sur l'urgence de développer de nouvelles mesures anti-obésité.


Alors que le régime Dunkan, hypocalorique, fait partie des régimes jugés, par le dernier rapport de l'Anses, à risque de

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dysfonctionnement du corps, pour les os, le cœur et les reins, ainsi que de perturbations psychologiques et notamment de troubles du comportement alimentaire et, enfin, à risque levé de reprise de poids, on considèrera surtout ici l'initiative de communication sans la prendre au sérieux. Le régime Dunkan a également été qualifié d'inefficace et sans fondement scientifique, dans toute la presse anglaise, condamné par la British Dietetic Association : « Ce régime alimentaire restrictif et complexe comporte des phases de consommation exclusive de protéines en évitant un certain nombre d'aliments. Pourtant, aucune donnée scientifique ne justifie un tel régime et la suppression de certains groupes d'aliments n'est pas conseillée ». La British Dietetic Association met même en avant les effets secondaires tels que la constipation, le manque de souffle ou la baisse d'énergie.


Plus de 6 millions d'obèses en France : Le surpoids et l'obésité touchent respectivement 32 % et 15 % des personnes de plus de 18 ans en France. C'est certes moins que dans certains autres pays (comme aux Etats-Unis par exemple, où la prévalence de l'obésité oscille entre 20 et 35% selon les états) mais ce taux est en augmentation régulière et a quasiment doublé en 12 ans et en particulier, au sein des populations défavorisées et sous ses formes graves (4% de la population adulte). En France, 1 enfant sur 6 présente un excès de poids ou une obésité.


4 PNNS, un Plan Obésité, un bilan de l'Anses et une Reco Haute Autorité de Santé: Depuis juillet dernier, un Plan Obésité est venu compléter le Programme National Nutrition santé, le 4è depuis sa création en 2001, qui prévoit de réduire par des actions de prévention, en nutrition, les inégalités sociales de santé, développer la pratique de l'Activité Physique et Sportive (APS), limiter la sédentarité, organiser un véritable dépistage de l'obésité mais aussi de la dénutrition, enfin valoriser l'ensemble des différents acteurs concernés. Des progrès sont nécessaires dans l'organisation de soins (accessibilité, lisibilité, cohérence de la chaîne de soins), la formation des professionnels de santé et l'adaptation des équipements pour améliorer la qualité et la sécurité des soins. La recherche doit aller plus loin, à la fois sur les déterminants biologiques de l'obésité, l'approche des maladies liées à l'obésité et toujours dans la prévention en tentant d'amplifier l'effort en milieu scolaire. Tous ces axes sont prévus au Plan Obésité du Ministère.


Du côté des patients, il y a certes une responsabilisation nécessaire de chacun, aux niveaux de l'approche individuelle et collective (excès, gaspillage) et chacun peut suivre les recommandations de la Haute Autorité de Santé et ne pas céder à la facilité.


Du côté des industriels, il y a certainement beaucoup à faire, comme l'écrit Monsieur Dunkan, car ils ne sont « tenus », à ce jour, que par une charte de 2009, destinée à promouvoir une alimentation et une activité physique favorables à la santé dans les programmes et les publicités diffusés à la télévision, engageant les différents signataires pour une durée de 5 ans sur des objectifs de rappel des règles hygiéno-diététiques, de rigueur dans la mise en scène des messages publicitaires, de rappel des équivalences avec les fruits et légumes…


Sur le fardeau financier de l'Obésité, alors que c'est l'un des axes de propositions du Dr. Dunkan, on ne peut nier une politique plutôt incisive ces derniers temps de l'Etat avec la récente taxe sur les boissons sucrées ou les sodas. Resterait une taxe sur les produits gras ?


L'Etat devrait-il s'inspirer de certaines initiatives commerciales ? On peut ici rappeler quelques études scientifiques sérieuses, qui, du côté britannique pousseraient les autorités sanitaires à aller voir du côté des programmes commerciaux. En effet, par deux fois, les programmes anti-surpoids de Weight Watcher ont été reconnus efficaces, dans une première étude de septembre 2011, publiée dans le Lancet, puis de novembre 2011, dans le British Medical Journal. Des programmes, qui, pour le coup, montrent l'urgence de développer –et de s'inspirer – de nouveaux modes de prévention de l'obésité.


Sources : Ministère de la Santé, Anses, HAS, British Dietetic Association


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