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Chômage: lamentations publiques

Publié le 03 janvier 2012 par Copeau @Contrepoints

Le problème du chômage, récurrent en France, découle des politiques socialisantes menées par la fausse droite ou la vraie gauche.

Par Michel de Poncins

Chômage: lamentations publiques
Le drame du chômage revient à la une des journaux avec les lamentations publiques auxquelles se joint le Président lui-même par ses vœux. Les mauvais chiffres s’accumulent. En novembre, il y eut trente mille demandeurs d’emploi supplémentaires et les perspectives sont sombres ; les jeunes sont particulièrement touchés. Avec un taux de chômage « officiel » de 10 % la France est très mal placée. De ce fait, le pouvoir réagit en convoquant un sommet à l’Élysée, autrement dit une parlotte. L’une des idées est de simplifier et d’accélérer les procédures de chômage partiel. Il est envisagé aussi des « accords compétitivité-emploi » pour les entreprises connaissant un trou d’air provisoire.

L’enchaînement des faits récents est le suivant : chômage récurrent, aggravation, parlottes officielles, interventionnisme étatique, syndicats embusqués, bricolage d’urgence, de nouvelles usines à gaz en perspective.

Rien de nouveau

Rien de tout cela n’est nouveau. En avril 2009, le Président Sarkozy présentait un plan d’urgence destiné prétendument à atténuer le taux de chômage. Il visait à faciliter le recrutement de jeunes dans les entreprises par le biais de l’apprentissage et de contrats aidés. Selon la coutume, ce plan était imprégné de dirigisme, ce qui embarrassait fort les socialistes ! Le plan coûtait 1,3 milliards d’euros et générait à due concurrence le chômage dans toute la population, jeunes et vieux, à cause des impôts nécessaires. Il était promis 320.000 contrats d’apprentissage en un an, grâce à une exonération de charges et à une prime ; de l’argent a été déversé dans une campagne d’information sur l’apprentissage.

Des sortes de nouveaux fonctionnaires, sous le nom de « référents », devaient faire la promotion de l’alternance. Une mission de promotion et de développement de l’alternance incitait les entreprises à signer une charte d’apprentissage contenant des objectifs d’embauche ; c’était du temps perdu, sauf bien entendu pour l’heureux « missionnaire » ; il existe des « Hauts » commissaires : aurons-nous bientôt des « Hauts » missionnaires ? Les référents et le missionnaire existent-ils toujours ? Mystère.

Un nouveau contrat de travail était créé : le « contrat accompagnement formation », s’ajoutant à la nuée de contrats de travail possibles. La liberté des employeurs était de nouveau réduite par l’obligation de rémunérer les stages de plus de deux mois alors que jusqu’alors l’obligation ne survenait qu’à partir de trois mois.

À l’époque l’élection de 2012 était lointaine et le Président avait une totale liberté d’action. Il pouvait en abandonnant ses idées socialisantes résoudre le problème du chômage. Il ne l’a pas fait et la patate chaude lui retombe dessus pendant sa campagne présidentielle déjà ouverte bien que non déclarée.

Le 4 juillet 1977, Raymond Barre avait lancé le premier « pacte national pour l’emploi des jeunes ». Ses successeurs à Matignon ont inventé une kyrielle de dispositifs : contrats de qualification, stages d’insertion dans la vie professionnelle, travaux d’utilité collective, contrats emploi-solidarité, emplois-jeunes, contrats jeunes en entreprise, contrat d’insertion dans la vie sociale, contrat de professionnalisation. Dominique de Villepin  avait aussi mis en œuvre un « plan d’urgence pour l’emploi des jeunes ». Selon le principe des calamités, chaque dispositif nouveau est une autre calamité prétendant corriger les précédentes.

L’explication du chômage

Les causes du chômage sont multiples. Elles peuvent être énoncées, sauf erreur ou omission, en notant que leurs effets sont cumulatifs : désindustrialisation, impôts destructeurs des entreprises, Smic en accroissement constant, code du travail et son incroyable complexité des multiples contrats de travail, extrême difficulté des licenciements, grèves permanentes chassant les investisseurs hors de France, nuée d’organismes publics souvent immortels et prétendant s’occuper de la calamité.

Toutes ces causes découlent de la politique socialisante de la fausse droite ou de la vraie gauche. Le chômage est bien fils du socialisme. Dans l’impossibilité d’agir sur la totalité des causes, que faudrait-il pour remettre au plus vite les Français au travail ? Il y a deux leviers essentiels : les entreprises et le code du travail.

Libérer les entreprises devrait être au cœur de l’action. Elles sont les seules, aptes à faire décoller la croissance en créant de la richesse et des emplois.

Il est nécessaire de supprimer un ou deux impôts parmi les plus destructeurs. Soulignons un point important : réduire un impôt ne sert à rien ; même réduit, l’impôt génère des frais, des fonctionnaires et des contentieux et quelle que soit le niveau de la réduction, il renaîtra un jour. La suppression totale implique la suppression des bureaux, des déclarations, des formulaires et de l’incertitude.

Le code du travail, en croissance perpétuelle, compte plus de 2600 pages, il pèse 1 kilo et demi. De nombreux organismes et personnages parasitent à son abri ; ils sont embusqués et n’entraînent que la destruction des entreprises et de l’emploi. Or la vraie garantie des salariés est l’existence de nombreuses et prospères entreprises. Pour contourner le puissant pavé, la seule solution est de permettre des contrats de travail entièrement libres ; employeurs et employés contracteraient à partir de projets bâtis par des avocats.

Une solution à minima serait de faire disparaître deux ou trois des dispositifs qui empêchent les entreprises d’embaucher ; cela déclencherait un cercle vertueux. La possibilité de licencier facilement pourrait ouvrir le cycle des embauches. On se souvient de la loi de 1948 qui en organisant le maintien dans les lieux a détruit le marché du logement pendant de longues années. Dans le domaine de l’emploi, il existe une sorte de maintien dans les lieux qui gèle toute possibilité d’évolution rapide. Le projet actuel « d’accords compétitivité-emploi » en vue de gérer les trous d’air reflète bien cette situation.


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