Actions en devises étrangères et risque de monnaie (3/4)

Publié le 03 janvier 2012 par Chroom

Nous avons vu dans notre dernier article que l’on pouvait restreindre le risque de monnaie en diversifiant son portfolio en monnaie locale, mais que cette méthode était limitée et pas aussi évidente qu’elle ne pouvait l’apparaître de prime abord. Dans tous les cas cette stratégie ne peut suffire à elle seule. Il convient donc de dénicher d’autres approches permettant de s’affranchir des fluctuations des devises. L’une d’entre elles consiste à jouer sur le marché des changes. C’est une solution efficace pour qui maîtrise ce type de placement et qui permet, tout comme les obligations, de diversifier le genre d’actif dans lequel on investit.

Le Forex a gagné en popularité durant les années 2000-2010, grâce aux performances médiocres de la bourse. Ce marché à l’avantage d’être ouvert 24/24, d’être très liquide, de pouvoir jouer à la hausse comme à la baisse, d’être décorrélé du marché des actions, et donc de pouvoir dégager théoriquement une performance absolue. De plus il permet d’actionner un effet de levier, en jouant sur plus que ce qu’on a investi, et donc d’amplifier les gains (mais aussi les pertes). Beaucoup ont même décidé de se passer complètement des actions pour ne jouer que sur les devises, ce qui peut expliquer aussi les fluctuations accrues des monnaies et les spéculations sur le CHF.

Pour se protéger contre le risque de monnaie, il suffit de prendre une position inverse à celle de l’actif étranger en possession. Par exemple, pour se couvrir complètement d’une baisse du dollar, on devrait jouer contre le billet vert pour un montant équivalent en dollars aux actions en possession. L’avantage, si c’en est un, c’est que grâce à l’effet de levier il n’est pas nécessaire de posséder tous ces dollars. Il est aussi possible de ne se couvrir que partiellement contre ce risque, en ne spéculant que contre une partie de la valeur en dollars du portfolio.

La popularité grandissante du marché des devises (et des matières premières) nous rappelle un peu celui des brokers Internet à la fin des années ’90, lorsque presque tout le monde ouvrait un compte pour acheter des actions liées aux sociétés dotcom. Certains y trouveront leur compte, mais il semble qu’il y a trop d’enfants dans cette cour de récréation qui y jouent en même temps actuellement.

De plus, on couvre le risque de monnaie en y ajoutant un autre risque, celui de l’effet de levier, qui permet de mettre sur le marché une somme jusqu’à 500 fois supérieure à celle que le courtier possède.  Un effet de levier trop important est d’ailleurs la cause de ruine de beaucoup de particuliers alors que le Forex est pourtant 2 à 3 fois moins volatil que le marché des actions. Il convient donc de rester très prudent si l’on souhaite emprunter cette voie.

Dans notre prochain article, nous aborderons une dernière méthode originale pour se couvrir contre le risque de monnaie.