Dans un récent communiqué, la maison d’édition Hachette vient de déclarer vouloir procéder à la surveillance de son catalogue numérique. Pour cela, elle a fait appel à une société américaine, Attributor (fonctionnant selon le même principe que TMG), qui aura pour but de surveiller la Toile et repérer le partage illégal des œuvres dont est propriétaire le groupe français.
Selon les estimations, cela représenterait pas moins de 15 000 livres qui sont publiés chaque année. La tâche s’annonce des plus difficiles donc pour Attributor, qui dit cependant posséder une technologie avancée pour balayer le Net à la recherche des fraudeurs. « Spécialisée dans le le tri et l’analyse des données transitant par Internet », avec une « vérification manuelle 24 heures sur 24″. Une solution automatisée est donc privilégiée, avec notifications envoyées aux fraudeurs et demandes de retrait des fichiers litigieux.
Malgré les déclarations du SNE (Syndicat National des Editeurs) il y a peu, qui ne souhaitait pas envisager de coopération avec la Hadopi (le marché de l’eBook en France ne représente environ que 1% des ventes), les éditeurs préférant se concentrer sur l’offre numérique qui explose avec les ventes de tablettes, dont le succès est croissant.
Camouflet pour Hadopi ?
Hachette, premier groupe français à s’en prendre aux pirates du Web, juge-t-il probablement que la Hadopi n’est pas en mesure de lui apporter les résultats espérés en terme d’infractions constatées et de sanctions ? Au regard de son bilan 2010, on comprend les raisons qui poussent l’éditeur à prendre le problème à bras le corps. Même si la Haute Autorité annonce une montée en puissance du nombre d’adresses IP relevées en 2012, il semblerait que cela ne soit pas suffisamment convaincant. De là à reconnaitre indirectement l’inefficacité de cette loi, il n’y a qu’un pas !