Magazine Humeur

Lectures pour tous.

Publié le 03 janvier 2012 par Ep2c @jeanclp

Pour ce début d’année, une jolie moisson de nouveautés, parues ou à paraître en janvier (et même des publications antérieures mais qui font écho aux centres d’intérêt de ce blog). J’imagine que nul ne m’en voudra de ne pas surfer sur la vague du mainstream et de ne pas alimenter le buzz organisé par l’auteur lui-même autour du « sarkozysme culturel ».

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Commençons donc par les choses sérieuses, le ministère de la culture lui-même. Ou plutôt le (futur) ministre :

Comment parler simplement des enjeux de la culture, de l’indispensable utopie qui guide nos projets comme des contradictions qui nous assaillent ? Jean-Gabriel Carasso emprunte, avec humour et perspicacité, le fauteuil du ministre de la Culture pour imaginer les principales interventions qu’il aurait à faire : au Conseil des ministres, à l’Assemblée nationale, dans la presse, devant les élus, face aux professionnels...

Quarante textes, discours et communiqués, totalement imaginaires et pourtant si vraisemblables, tracent un portrait singulier de notre époque. L’auteur propose, en plus d’une analyse et d’une vision sur la politique culturelle, des initiatives, des idées et des pistes de travail pour tous ceux qui agissent dans le domaine culturel : élus, artistes, enseignants, professionnels... Partagez les pensées d’un ministre de la culture volontariste et visionnaire, tel que vous en rêvez.

Jean-Gabriel Carasso imagine les principales interventions qu’il aurait à faire s’il était ministre de la Culture ? Quarante textes, discours et communiqués, écrits en situation, par un ministre de la Culture plus visionnaire que gestionnaire de la crise. Avec le style toujours inspiré de Jean-Gabriel Carasso, alliant sagacité et impertinence.

Editions de l’Attribut.

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CULTURE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE 

La culture : un droit à développer durablement

Dans cet ouvrage, l’auteur interroge le secteur culturel sur les incohérences liées au fait de se soumettre aux lois du marché au risque de devenir « épiciers culturels ». Il alerte sur les écueils de la démocratisation de la culture et propose d’autres pistes de réflexion et de perspective politique sur la « volonté collective de déterminer les bonnes attitudes culturelles nécessaires pour construire un avenir commun à l’humanité durable ». Alors, la culture doit-elle contribuer au développement durable humain ou en être une condition ? Jean-Michel Lucas pousse son analyse jusqu’à proposer une nouvelle écriture de l’Agenda 21 de la culture qui assumerait des dispositifs de débats « libres, ouverts et documentés », en lien avec des dispositifs d’action publique notamment au niveau européen.

Avec l’approfondissement de la crise économique, la « culture » a changé de rôle : elle est devenue espoir d’un futur meilleur, au point d’être considérée comme le quatrième pilier du développement durable pour l’Agenda 21. Certes, sous le chapeau des industries culturelles et créatives, l’illusion semble parfaite puisque la culture génèrerait plus de 600 milliards d’euros et représenterait 14 millions d’emplois dans l’union européenne. Mais, face à ce constat, Jean-Michel Lucas pointe la perte de sens de ce nouveau rôle attribué au secteur culturel. Après avoir analysée la place qui lui est accordée dans les textes fondateurs du développent durable humain (de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement de Rio en 1992 jusqu’à l’Agenda 21 de la culture), il montre l’impasse dans laquelle se trouvent actuellement les professionnels de la culture qui n’ont plus qu’une position de « fournisseurs de services » et troquent leur public fidèle contre de bons clients. L’auteur s’emploie à démontrer qu’une autre perspective politique, ouverte initialement par Jon Hawkes, est nécessaire et possible ; elle prend acte des accords internationaux sur la diversité culturelle et affirme la primauté des enjeux de reconnaissance de la dignité des personnes dans leur identité culturelle toujours mouvante. La culture, dans l’esprit de la Déclaration de Fribourg sur les droits culturels, n’est plus un chiffre d’affaires de champions nationaux, mais une éthique, pour faire ensemble société, ou mieux encore, faire humanité commune et durable. L’auteur préconise de réécrire, en ce sens, l’Agenda 21 en estimant qu’il est vraiment temps d’organiser la palabre !

L’auteur, Jean Michel Lucas, universitaire, est engagé de longue date dans l’action culturelle et particulièrement la valorisation des musiques actuelles. Il a occupé des fonctions de responsabilité dans l’administration culturelle (Drac et conseiller de Jack Lang). Ses travaux de recherche portent sur la critique des politiques culturelles et, sous le pseudonyme du Doc Kasimir Bisou, il plaide pour la prise en compte des enjeux éthiques dans la conduite des politiques de la culture.

Éditeur : Irma, collection ®evolutic • Édition : Janvier 2012 •

Format : 15 x 20 cm • Pagination : 128 pages •

Sur le thème Culture et développement durable, lire aussi l’article de Romain Bigay sur le site de l’Irma.

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Sylvain Barone (dir.), Les politiques régionales en France, Paris, La Découverte, coll. « Recherches », 2011, 324 p., ISBN : 978-2-7071-7063-7.

L'ouvrage Les politiques régionales en France sous la direction de Sylvain Barone rassemble une série de contributions qui interrogent la place occupée par les régions dans l'évolution de l'action publique. Ces contributions s'inscrivent dans une perspective comparative, à l'échelle nationale et européenne. Jean-Pierre Gaudin résume ainsi l'ouvrage : « peut-on dire que les régions existent véritablement comme acteurs politiques, alors que leur statut reste toujours incertain et que leur lisibilité démocratique apparaît précaire, au moment où l'on veut fusionner leurs élus avec ceux des départements ? » (p.279). Les régions françaises sont-elles devenues des lieux politiques du point de vue des représentations et des attachements identitaires locaux ?

(…)

La seconde partie aborde les compétences régionales développées en marge dans les secteurs de l'enseignement supérieur (Jérôme Aust, Cécile Crespy, Audrey Vézian), de la culture (Emmanuel Négrier et Philippe Teillet) et de l'aménagement du territoire (Anne-Cécile Douillet). La première contribution met en avant la progression des formes régionales de pilotage des politiques universitaires. Les auteurs montrent comment les régions, l'État et l'Europe s'opposent et se coordonnent pour construire des politiques publiques en matière de recherche. Ils analysent également les rôles des élus dans la construction de ce domaine de compétence qui peut apparaître comme un moyen pour renforcer une identité régionale. Dans le domaine culturel, Emmanuel Négrier et Philippe Teillet expliquent que « par-delà leurs objectifs affichés (accès du plus grand nombre aux œuvres et pratiques culturelles, régulation des industries culturelles, soutien à la création, conservation du patrimoine, préservation de la diversité culturelle, etc), il s'agit aussi de favoriser l'intégration d'individus et de groupes sociaux, d'entretenir et de développer des sentiments d'appartenance, de légitimer des autorités politiques et d'entretenir la croyance en l'effectivité de leurs « pouvoirs », de nourrir certains réseaux clientélaires ou de faire exister des espaces de production de politiques publiques ». Anne-Cécile Douillet replace le développement des contrats territoriaux dans le mouvement de territorialisation de l'action publique. Les régions n'élaborent pas les mêmes stratégies puisqu'elles tendent à répondre aux demandes du territoire.

Extraits de Joachim Benet, « Sylvain Barone (dir.), Les politiques régionales en France », Lectures [En ligne], Les comptes rendus, 2011, mis en ligne le 28 décembre 2011, consulté le 03 janvier 2012. URL : http://lectures.revues.org/7098

  

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POUR UNE AUTRE POLITIQUE CULTURELLE Institution et développement Georges Bertin, Danielle Rauzy
chez L'Harmattan collection Educations et Sociétés, 234 p

L'ouvrage s'ouvre sur un manifeste utopien conçu au sein de la section Utopia 49 et propose, après état circonstancié des lieux, dans sa troisième partie, une alternative utopienne aux politiques actuelles, il prend notamment en compte, pour partie, les réflexions de notre Mouvement (i.e. le mouvement Utopia).

Alors que les pouvoirs centraux politiques et économiques tendent à assujettir les citoyens réduits au rang de consommateurs ou d'agents parfaitement passifs devant la puissance publique, cette réflexion débouche sur ce que pourrait être une politique culturelle alternative. Ceci n'est pas sans poser la question de la relation de la culture à l'éducation, prise dans son sens large.

Les auteurs :
Danielle Rauzy, professeur de lettres, ex directrice du pôle d’activités animation et développement territorial au CNAM/IFORIS d’Angers, a enseigné dans divers établissements de formation et à l’Université d’Angers, elle est aussi secrétaire de UTOPIA 49 et membre du Cercle d’Etudes Nouvelle d’Anthropologie (CENA).
Georges Bertin, docteur HDR en sciences sociales a dirigé nombre d’organismes culturels puis universitaires à divers niveaux, du local à l’international. Coordinateur de la recherche en sciences sociales au CNAM des Pays de la Loire, il est aussi directeur exécutif de la revue en ligne « Esprit Critique », membre du CRI, co-président de l’AFIRSE, délégué UTOPIA 49.

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Façons de lire, manières d'être
Marielle Macé
éd. Gallimard, « NRF Essais », 268

Vous appréhendez la lecture comme une expérience mais aussi comme une conduite. Qu’entendez-vous par là ?

La lecture est en effet une expérience : c’est quelque chose qui arrive à un individu, qui le transforme. En parler en termes de «conduite», c’est y voir en outre un certain genre d’activité, une pratique qui prend sens auprès d’autres pratiques, d’autres gestes de la vie. On s’intéresse alors à la façon dont les lecteurs se conduisent «dans» les livres, cheminent dans des formes de langage, se laissent déplacer par elles ; mais surtout à la façon dont ils se conduisent ensuite «avec» les livres dans la vie, à la façon dont ils en font usage, dont ils rapatrient ce qu’ils ont lu dans leur propre existence, dont ils se réapproprient ces formes de langage. La lecture n’est pas un moment totalement à part, elle nous saisit au cœur de notre quotidien, avec nos questions, nos attentes, et les livres attendent eux aussi que nous leur répondions, que nous fassions quelque chose avec eux.

Lire l’entretien de Marielle Macé avec Sylvain Bourmeau, Libération 22 décembre 2011

 

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Entre public et privé, vers un nouveau secteur social.

Tony Andréani 

Est-il possible d’envisager, dans un pays capitaliste développé comme la France un secteur « socialisé », c’est-à-dire reposant sur l’association des travailleurs, avec un financement appuyé sur l’épargne des ménages et totalement déconnecté, au moins directement, des marchés financiers ?

C’est la conviction de Tony Andréani, qui en propose ici l’architecture, les objectifs, les relations avec le secteur capitaliste et l’intersection avec l’économie solidaire.

Quand, de presque tous les côtés, citoyens et salariés sont priés de se plier aux dogmes et aux exigences des marchés financiers, réputés « indépassables » le travail, de Tony Andréani invite au contraire à la réflexion pour leur opposer des alternatives neuves et crédibles.

Les propositions qu’il développe dans cette note de la fondation Gabriel Péri sont donc soumises au débat, dans un moment – crise financière, crise politique, crise de la dette et de la construction européenne – où le besoin de perspectives pour en sortir ne cesse de grandir.

Tony Andréani est professeur émérite de Sciences politiques à l’université de Paris VIII. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le socialisme, notamment Le socialisme est (a)venir (2 volumes, 2001 et 2004, Éditions Syllepse).

60 pages - ISBN 2-916374-39-6

Prix : 4.00 €

Notes de la Fondation Gabriel Péri.

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