Quand on écoute la teneur des débats à l’occasion des présidentielles en France ou aux États-Unis, on peut avoir la quasi-certitude que 2012 y verra l’amplification des crises.
Par Emmanuel Martin
Article publié en collaboration avec UnMondeLibre

La première question, qui concerne essentiellement les démocraties sera : poursuit-on dans une démocratie dysfonctionnelle qui ne représente plus qui que ce soit si ce n’est les lobbies, depuis longtemps ? Continue-t-on dans la voie d’un modèle dans lequel l’administration ne fait face à aucun contre-pouvoir réel, n’a aucune imputabilité, et dont les incitations dans un système électoraliste sont, à tous les étages, de toujours dépenser plus ? Dans cette perspective, sans réforme du fonctionnement même de la démocratie, la crise ne pourra que s’aggraver. Quand on observe l’enterrement de rapports gênants en France ou les débats budgétaires aux USA et que l’on sait qu’il y aura des élections présidentielles dans ces deux pays, on peut avoir la quasi-certitude que 2012 y verra l’amplification de la crise des finances publiques. Et ce d’autant qu’un pays comme la Chine, bailleur principal de la dette US, voit sa bulle, créée par les politiques « keynésiennes » de relance il y a 3 ans, éclater au grand jour. En Europe, si la « solidarité » se renforce, un étage supplémentaire dans le système de déresponsabilisation du politique va se créer.
Il n’est pas très difficile de prévoir l’avenir d’un tel système – les règles d’or, qui existaient de toute façon déjà dans le traité de Maastricht, n’y feront rien : il se crashera. On ne peut repousser indéfiniment les problèmes. La procrastination a fait son temps. Et si les dirigeants refusent de prendre le taureau par les cornes, c’est parce qu’ils comptent se servir de la monnaie (de singe) pour se sortir de ce mauvais pas. Après avoir taxé, endetté, voilà qu’ils vont abuser de l’outil monétaire pour financer leur course folle dans l’irresponsabilité. La Fed fait du Quantitative Easing depuis 3 ans et la BCE, quoi qu’elle en dise, fait à peu près la même chose désormais. L’inflation ne tardera pas à émerger, laminant les revenus des plus faibles, déstructurant l’économie comme elle l’a fait dans les années 70.
