Melbourne Rebels, l’an II

Afin de bien préparer le Super Rugby 2012, retrouvez régulièrement la présentation détaillée des 15 franchises engagées dans cette compétition. On commence aujourd’hui avec les Melbourne Rebels, bons derniers de la précédente édition. Les présentations se feront sur la base du dernier classement en partant du dernier pour terminer par les premiers classés. Les franchises Sud Africaines seront cependant traitées en dernier leurs effectifs complets n’ayant toujours pas été officialisés contrairement aux Australiennes ou aux Néo Zélandaises.

Les Melbourne Rebels ont intégré le Super Rugby l’an passé avec de grandes ambitions et un coach sorti d’une retraite de 10 ans après avoir remporté successivement la Coupe du Monde 1999 et la tournée des Lions Britanniques 2001. Malheureusement entre stars sur le déclin, joueurs surcotés et jeunes prometteurs, la mayonnaise n’a pas pris et les observateurs ont compris dès la première rencontre contre les Waratahs (défaite 43 à 0 à Melbourne) que cette première saison serait longue. Malgré quelques coups d’éclat comme une victoire face aux Brumbies ou aux Hurricanes, les Rebels ont surtout brillé par leur porosité défensive avec 570 points encaissés. Bons derniers de cette édition 2011, les Victorians espèrent faire mieux. Pour cela ils pourront se baser sur les quelques satisfactions de l’an passé et sur un recrutement “bling bling”.

James O'Connor & Kurtley Beale, les deux recrues "star" des Rebels - Crédits Michael Dodge (Herald Sun)

Damien Hill seul aux commandes

LE STAFF

Apparemment prévu dès la création de la franchise, Rod MacQueen laisse la place à son ancien adjoint Damien Hill. Bien que méconnu internationalement, Hill est connu du petit milieu du rugby Australien pour avoir emmené Sydney University vers plusieurs titres consécutifs en Shute Shield. Il sera secondé cette année par l’ancien gourou de la défense des Wallabies champions du monde, John Muggleton, de retour au pays après avoir coaché la Géorgie et les gallois de Llanelli. Trois anciens internationaux font également partie du squad. Nathan Grey, l’an passé en charge des skills se voit confier l’entraînement des arrières; Matt Cockbain, implanté dans l’état de Victoria depuis 2007 sera en charge des avants alors que Ben Darwin reste consultant en charge de la mêlée.

LES STARS

A défaut d’avoir des stars, pourquoi ne pas les acheter? Les Rebels se sont donc montrés très généreux en offrant des contrats juteux (complétés par des contreparties elles aussi très généreuses) à James O’Connor (en provenance de la Western Force) et Kurtley Beale (en provenance des NSW Waratahs). Avec les deux wonderkids du rugby Australien faisant désormais partie de leur effectif, les Rebels gagnent donc en crédibilité même si à eux deux ils ne risquent pas de révolutionner l’équipe. Il sera tout de même intéressant de voir O’Connor fixé à un poste de second centre qui devrait désormais devenir le sien avec les Wallabies. Avec Danny Cipriani, présent pour la seconde saison, ils devraient former un triangle d’attaque dynamique et assez imprévisible, aussi bien sur le terrain que dans les discothèques de Melbourne et des 14 autres villes de la compétition.

LES VALEURS SURES

Jarrod Saffy a un gros coup à jouer cette saison

Stirling Mortlock n’a plus son niveau d’antan! Sa saison dernière l’a démontré à ceux qui croyaient encore aux miracles, les mêmes qui pensaient que Matt Giteau aurait du être l’ouvreur des Wallabies ou que Lote Tuqiri n’aurait jamais du être renvoyé. Il n’est pour autant pas un danger pour son équipe et son capitanat a d’ailleurs été renouvelé. Il apportera beaucoup d’expérience et de sureté défensive à une ligne de trois quart qui en a bien besoin. Idem pour Mark Gerrard que l’on croyait perdu pour le haut niveau après son transfert dans un club de D2 japonaise. Après sa bonne saison 2011 il a retrouvé les Wallabies et fait toujours partie des plans de Robbie Deans. Sa polyvalence est un atout. Et enfin, la troisième ligne composée de Jarrod Saffy, Michael Lipman et Gareth Delve a été conservée. Sa complémentarité et son efficacité seront une nouvelle fois décisive afin de hausser le niveau de jeu des Rebels. Jarrod Saffy est également fortement pressenti pour intégrer les Wallabies la saison prochaine en concurrence avec Scott Higginbotham (Reds) et Rocky Elsom (Waratahs).

ILS DOIVENT CONFIRMER

Hugh Pyle, l'étoile montante de la seconde ligne Australienne

Quelques jeunes ont su tirer leur épingle du jeu lors de l’exercice 2011, particulièrement Nick Phipps qui fût le seul Rebel à représenter les Wallabies au cours de la Coupe du Monde 2011. Avec le départ de Luke Burgess vers Toulouse, il a donc un boulevard devant lui pour s’affirmer comme le back up de Will Genia en vert et or. Il devra tout de même faire attention à Richard Kingi qui, baladé à l’arrière et à l’aile l’an passé, souhaite avoir sa chance à la mêlée, son poste initial. Hugh Pyle a également une carte à jouer en seconde ligne avec les probables retraites internationales de Nathan Sharpe et Dan Vickerman. Devenu titulaire l’an passé, il doit désormais confirmer tout le bien que Robbie Deans pense de lui! On sait que le pilier Australien est tout sauf une valeur sûre mais Laurie Weeks en est un sur lequel les australiens fondent de grands espoirs. Après avoir quitté les Reds l’an passé et parfait sa formation de droitier aux côtés de Greg Somerville, il devrait selon tout logique être titulaire cette saison suite à la retraite du All Black. Damien Hill attend également beaucoup de Mitch Inman, recrue en provenance de la Western Force où il avait un temps de jeu limité, qu’il a formé et lancé avec Sydney University. Un centre de plus de 100kg! Et enfin Cooper Vuna, arrivé avec une réputation de treiziste, a montré de bonnes dispositions l’an passé sans toutefois mériter un appel avec les Wallabies. Après avoir annoncé son départ sur twitter (surement une soirée arrosée) il doit se faire pardonner et réellement s’imposer.

LES PETARDS MOUILLES

Lloyd Johansson, pari très risqué

Que penser d’Adam Freier qui semble être plus concentré sur l’écriture de ses chroniques pour Fairfax medias que sur la pratique du rugby. Il est certes fréquemment blessé mais avec seulement 3 matchs comme remplaçant l’an passé et encore moins d’apparitions avec Randwick en Shute Shield, on se demande s’il est encore une solution réaliste au talonnage pour Melbourne. La présence de quatre talonneurs au sein de l’effectif du club semble confirmer que non. A ses côtés en première ligne on retrouve un Rodney Blake, plus impressionnant par son poids que par sa tenue en mêlée. A l’époque des piliers mobiles, il fait figure de vieux briscard et Rodzilla ne fait plus peur à grand monde. En même temps qui se souvient de son passage à Bayonne? Bien que polyvalent, Julian Huxley n’a pas été d’une grande aide l’an passé. De retour après avoir combattu une tumeur au cerveau, il n’a visiblement plus le niveau pour espérer être aligné régulièrement en Super Rugby. Mais la palme revient à Lloyd Johansson, de retour en Australie après un exil de trois ans en Italie puis au Japon! Né à Melbourne, il a peut être été embauché comme caution marketing du club pour prouver que des locaux ont leur chance. Mais le joueur dont le QI est proche de celui de Frank Ribéry avait surtout perdu sa place après avoir enchainé des prestations calamiteuses avec les Reds de l’époque pré McKenzie (12e puis 14e en 2006 et 2007, jamais aligné en 2008). Difficile de comprendre le recrutement de ce joueur qui semble techniquement hors du coup!

Paul Alo-Emile, enfin un bon pilier Australien?

A SUIVRE

Luke Jones est le premier avant Australien à avoir intégré une franchise professionnelle en étant encore lycéen (le premier arrière étant James O’Connor). C’était en 2010 quand il a rejoint la Western Force en provenance de Sydney. Bien qu’il ait signé aux Rebels l’an passé, il n’a porté qu’une seule fois le maillot de la franchise de Melbourne, sa sélection avec les Wallabies -20 ans l’ayant empêché de terminer la saison avec son club. Luke est un grand espoir national tout comme Paul Alo-Emile, pilier originaire du Queensland et passé l’an passé par la Western Force sans toutefois jouer en Super Rugby. Il compte bien obtenir du temps de jeu cette saison, la concurrence à son poste étant moins rude à Melbourne qu’à Perth. Nommés au sein de l’Extended Playing Squad, le demi de mêlée Nick Stirzacker, formé en partie en Angleterre, et le très jeune arrière polyvalent Isiah Moese dont on dit le plus grand bien mais qui est encore méconnu, espèrent avoir assez de temps de jeu pour montrer leurs qualités.

EFFECTIF COMPLET ET DETAILLE

Tous les squads des franchises du Super Rugby sont disponibles dans la section “Effectifs – Super 15″ ou directement sur ce lien.

TRANSFERTS

Arrivées: Kurtley Beale (NSW Waratahs) / James O’Connor, Paul Alo-Emile & Mitch Inman (Western Force) / Lloyd Johansson (Honda Heat, JPN) / James King (Blues, NZL)
Départs: Greg Somerville, Kevin O’Neill & Sam Cordingley (Retraite) / Peter Betham, Hoani MacDonald & Afusipa Taumoepeau (Libres) / Luke Rooney (RC Toulon, FRA) / JP du Plessis (Western Province, RSA)
Extended Playing Squad: Eddie Aholelei (Manly) / Luke Holmes (Warringah) / Isiah Moese (Nudgee College) / Caydern Neville (Manly) / Nick Stirzacker (Sydney University)

A SUIVRE (OU RETROUVER) DANS CET ORDRE

1- Rebels (Melbourne – AUS) / 2- Brumbies (Canberra – AUS) / 3- Force (Perth – AUS) / 4- Chiefs (Hamilton – NZL) / 5- Hurricanes (Wellington – NZL) / 6- Highlanders (Dunedin – NZL) / 7- Waratahs (Sydney – AUS) / 8- Blues (Auckland – NZL) / 9- Crusaders (Christchurch – NZL) / 10- Reds (Brisbane – AUS) / 11- Lions (Johannesburg – RSA) / 12- Cheetahs (Bloemfontein – RSA) / 13- Bulls (Pretoria – RSA) / 14- Sharks (Durban – RSA) / 25- Stormers (Cape Town – RSA)