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Erreur de casting à l'Elysée: Un Président n'est pas un DG

Publié le 04 janvier 2012 par Pierrehk

A l'inverse des PME où le PDG assume à la fois  les fonctions de Président et Directeur Général, dans les tres grandes entreprises, la fonction de Président est la plupart du temps distincte de celle du Directeur Général.

Le Président fait le lien entre l'entreprise et le Conseil d'Administration; il est responsable de fixer le cap à Long Terme de l'entreprise et de faire appliquer la stratégie qu'il a élaborée par le Directeur Général qu'il nomme en fonction des impératifs à suivre pour le bon fonctionnement de l'entreprise. De la même façon, il est le porte-voix de l'entreprise à l'extérieur, en particulier auprès des Pouvoirs Publics et il porte l'image de l'entreprise en général, da,s les médias ou envers l'opinion publique.

On peut facilement faire une comparaison avec l'Etat Français où le Président de la République ferait office de Président et le Premier Ministre de Directeur Général.

Malheureusement, notre Président actuel, traitant la France comme une simple PME, a décidé d'endosser l'habit de PDG de la société France en combinant les deux rôles sur sa seule personne, et en rabaissant à un simple directeur des Ressources Humaines le Premier Ministre. C'est ainsi qu'on voit notre hyper Président s'occuper de tout, depuis les affaires internationales jusqu'au sauvetage de Seafrance, sans même se rendre compte que ses fréquentes volte-faces obligent souvent les ministres à manger leur chapeau.

Quand François Hollande dit que Nicolas Sarkozy est le Président de la parole, il est fort proche de la vérité; nous sommes saoulés de ces discours, parfois contradictoires selon qui l'a écrit (Henri Guéno ou un autre...) qui ne sont pas suivis d'effet et qui sont perçus par l'opinion comme des gesticulations ou rodomontades dignes d'un matamore. Ce n'est pas ce qu'une grande société attend de son Président et nul doute que si l'Etat Français était dirigé par un Conseil d'Administration, il y a belle lurette que l'hôte de l'Elysée aurait été renvoyé dans ses pénates, probablement avec un beau parachute doré.

En revanche, il serait malhonnête de ne pas reconnaitre que Mr Sarkozy se comporte en bon Directeur Général de la Société France, ne ménageant pas ses efforts et son énergie à trouver des solutions aux problèmes du quotidien. C'est pourquoi, le lendemain d'un assassinat d'enfant, il réclame une nouvelle loi de fermeté , ou que le lendemain d'une fermeture d'entreprise, il est prêt à courir au chevet des malheureux ouvriers, sans se soucier de déjuger ses subordonnés qui pronaient une issue opposée.

Mais où est le cap dans tout cela? Vers quels rivages le capitaine Sarkozy veut il faire voguer le bateau France? Nul ne le sait. Pour reprendre l'analogie marine, on pardonne, mieux on admire, le skipper d'un voilier qui sait tirer des bords afin de profiter au mieux, et de façon opportune et pragmatique , des vents dominants. Mais qui pourrait embarquer sur un bateau, aussi bond soit son skipper pour régler la voilure, qui ne connait pas sa destination. Bien sûr je force un peu le trait, mais c'est quand même l'impression que donne notre commandant de bord Sarko, au gouvernail de la goélette France.

J'ai pour ma part une profonde admiration pour Nicolas sarkozy, pour son intelligence, pour son pragmatisme, pour sa réactivité face aux événements, et surtout pour sa formidable énergie; je suis persuadé qu'il aurait fait un très grand Premier Ministre, et que cadré dans les rails d'une stratégie à Long Terme définie par un Président, il aurait fait des miracles. Le problème, c'est qu'il ne peut pas être cadré puisque c'est lui qui fixe lui même le cadre au sein duquel, on l'a bien vu dans ses errements de langage, il ne peut se contenir.

Georges Pompidou, qui fut sans conteste notre plus grand Président, avait su changer de costume lorsqu'il passa de Matignon à l'Elysée; Après avoir à Matignon mis en place l'intendance pour le Général de Gaulle, il sut éviter le chaos en mai 68, puis une fois à l'Elysée, c'est lui qui fixa la politique à Long Terme de la France et qui permit à notre pays de réaliser des succes formidables tels qu'Airbus, le TGV, Ariane et bien d'autres fleurons de notre industrie. Mais ce bon paysan amoureux d'art contemporain, d'une immense culture, et d'une simplicité majestueuse, avait une ambition pour la France et pas seulement des desseins politiciens. C'est l'immense différence entre cette époque et celle d'aujourd'hui où quasi l'ensemble des membres de la classe politique se conduisentt comme des ambitieux sans scrupules et sans morale, aux seules fins de se maintenir au pouvoir ou d'y accèder. Ah qu'il est loin le temps du Général, où désavoué par le peuple lors d'un référendum, il décidait illico de quitter ses fonctions. Cette époque avait de l'allure!...

L'élection présidentielle approchant, le brouhaha médiatique nous fait oublier que le pouvoir réel se trouve à Matignon, comme cela fut fort bien mis en évidence lors des phases de cohabitation. Ce qui est souhaitable pour le pays c'est que le Président qui sera élu soit un vrai Président et non pas un chef de clan: un Président et non pas unDirecteur Général; notre futur président doit dire à tout moment ce qu'il croit bon pour l'avenir  de notre pays sans se sourciller de pensées électoralistes; il est le garant de notre espérance; pour cela, il doit en quelque sorte jouer le rôle d'arbitre entre les deux camps qui s'opposent et trancher en faveur de la France.

Tout cela pour dire, que comme beaucoup d'autres Français vont le réaliser,je suis désormais convaincu que le meilleur postulant actuel pour le poste de Président est François BAYROU; c'est lui qui a la personnalité qui correspond le mieux au poste, et qui me parait le mieux à même de restaurer le prestige de la fonction Présidentielle. Nicolas Sarkozy a montré ses limites en tant que Président, il ne sera pas reconduit, j'en suis intimement convaincu. Quant à François Hollande, homme qui m'est plutôt sympathique, on voit bien qu'il ne convainc pas, en tous cas pour le poste suprème. Si François Bayrou sait résister à la tentation de se mettre au niveau de ses deux adversaires et qu'il sait garder de la hauteur et mettre en valeur sa stature d'homme d'Etat, je suis persuadé que c'est lui qui raflera la mise... et c'est tant mieux; cela venant de la plume d'un électeur de droite qui a voté Sarkozy en 2007.

J'ajouterai, que lors des législatives, je ne pense pas que sa victoire puisse donner au Modem une majorité parlementaire, leur parti est trop faible; en revanche, je me plais à réver d'une majorité combinée UMP-MODEM avec comme Premier Ministre un homme qui n'a plus d'autre ambition personnelle que de prouver enfin qu'il est le meilleur d'entre nous: je pense bien évidemment à cet homme honnête et courageux qu'est Alain JUPPE. Il est temps qu'il ait sa deuxième chance, la France ne le regrettera pas: d'autant que toutes ses épreuves lui ont donné l'épaisseur et le recul pour exceller dans un tel rôle.

Voila mon ticket gagnant: BAYROU - JUPPE; c'est le meilleur espoir pour la France.


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