Le Réseau Mille-Pattes reprend des couleurs

En novembre, le Réseau adressait un communiqué comme on jette une bouteille à la mer, avec la force du désespoir. Et le besoin de signaler sa position aussi. L’intitulé du mail est éloquent : Chronique d’une mort annoncée. « On a voulu frapper fort », confirme Alexandra Pamies, la coordinatrice du Réseau Mille-Pattes. Faute de nouveaux partenaires, la Fédération, créée en 2008, confrontée à des problèmes financiers récurrents, avait peur de mettre la clé sous la porte en fin d’année dernière.
La Région à son secours ?
Pourtant, ce réseau qui développe les modes de déplacement doux pour acheminer les enfants dans les écoles est en pleine expansion : de 4 structures en 2008 (Ambarès-et-Lagrave, Canéjan, Bassens et La Teste), il en compte aujourd’hui 32 en Gironde, dont 20 dans 16 communes de la seule agglomération bordelaise. Environ 200 enfants en bénéficient sur la CUB. Dans les faits, il articule la prise en charge d’élèves par les parents qui les encadrent et les amènent à pied, à vélo ou en voiture entre leur domicile et l’établissement scolaire. Outre l’aspect écolo de la démarche, « les parents se sont rendus compte que s’ils se réunissaient pour effectuer ces trajets, ils allaient gagner du temps à terme », confie Alexandra Pamies, seule salariée d’une structure qui repose sur le bénévolat des parents. Hélas, « le réseau est confronté à une difficulté majeure : il n’y a pas d’autofinancement car la 1re matière avec laquelle on travaille c’est le bénévolat des parents ». Alors, malgré le soutien du Fond social européen lors de sa création, l’appui du Conseil Général et l’aide continue de la Communauté Urbaine de Bordeaux, les limites financières pointaient le bout de leur nez. D’où la nécessité pour le Réseau d’informer le plus grand nombre sur l’urgence de la situation d’une structure qui annonçait tout de même dans son communiqué « sa dissolution au 1er janvier 2012 » si aucun nouveau partenaire ne venait les épauler pour financer une partie d’un budget qui atteint 50 000 € par an. « Il s’agissait d’un courrier pour alerter les pouvoirs publics, confirme Alexandra Pamies, car dans cette situation, je ne sais pas si cela aurait pu perdurer très longtemps ». L’aide qu’il manque pourrait bien venir du Conseil régional avec lequel les dernières discussions ont été fructueuses, à condition toutefois que la Fédération « étende le réseau en Aquitaine et qu’elle fasse la promotion de l’écomobilité auprès des agents territoriaux et dans les collèges et lycées ». Si tout se déroule comme prévu, la subvention pourrait être confirmée en mars prochain. « Tout est engagé mais rien n’est encore signé », relativise Alexandra Pamies. Mais si les échanges se concrétisent, le Conseil régional serait « l’aide qui nous manquait pour pouvoir s’implanter et pérenniser notre projet ». Cet appel au secours aura eu finalement l’effet escompté. « Même si le Conseil Régional ne pouvait subvenir à la totalité de nos besoins, on trouverait d’autres solutions qui se sont présentées à nous. Aujourd’hui on sait que l’on n’est pas tout seul ». C’est bien là l’essentiel.•
Nicolas Bochereau
www.reseaumillepattes.org

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