Le 22 décembre, au beau milieu des préparatifs de Noël, la Commission européenne a décidé de faire un cadeau de bien mauvais goût aux ressortissants européens, autorisant la commercialisation de quatre variétés d'organismes génétiquement modifiés.
Ces autorisations portent sur des produits contenants trois variétés de maïs, commercialisés par Syngenta, et une variété de coton, produite par Dow AgroSciences. Celles-ci pourront désormais être importées et transformées en Europe, à des fins d'alimentation humaine et animale, tout en étant soumises aux règles d'étiquetage et de traçabilité des OGM mises en place par l'Union européenne. Ces variétés ne seront cependant pas autorisées à la culture.
D'après la Commission européenne, cette décision quelque peu sournoise, est la suite logique du Conseil des ministres de l'Agriculture qui s'est tenu les 15 et 16 décembre dernier et durant lequel aucune majorité qualifiée n'a été obtenue en faveur ou contre ces nouvelles autorisations...
Les OGM semblent donc bien partis pour coloniser les rayons de supermarchés européens. Et ce, en dépit d'une actualité transgénique bien chargée, entre les débats en cours sur le miel contenant du pollen d'origine transgénique et l'annulation par le Conseil d'Etat français de la loi interdisant la culture du maïs OGM de Monsanto.
Les ministres de l'agriculture européens devraient peut-être aller faire un tour dans la province indienne de Chattisgarh, où les paysans se suicident par milliers, trop endettés par leur dépendance aux semences Monsanto. Quand la logique de l'argent triomphe sur celle de la nature, et la liberté d'entreprendre.
Célia Garcin