Clint Eastwood (alias Walt) y plante un vétéran de la guerre de Corée hanté par les atrocités qu'il a commises. Walt est grincheux, associal, raciste, grossier, imbuvable mais aussi mauvais père, mauvais chrétien (shocking!) et mauvais voisin. Tellement méchant qu'il en est drôle.
Mais le vieux schnock a un bon fond - on s'en doutait. Qu'est-ce qui le fait bouger, se transformer ? Son jeune voisin (d'ethnie Hmong, peuple ayant combattu aux côtés des Américains) est pris à parti par un gang. Le papie se surprend à le prendre sous son aile et à se sacrifier pour le sauver. Le vétéran habité par ses crimes se rachète.
Il y a du bon larron dans le personnage, avec son cortège de bons sentiments hollywoodiens. Tout de même, je retire trois choses du film :
- La violence comme protection : Extérieurement, Walt est violent (insultes, racisme, misanthropie, sans compter la carabine à portée de main). Mais c'est un mur extérieur qui protège une personne blessée, honteuse, troublée dans l'intime par son passé. Plus il refuse de changer, plus il consolide ce mur de violence, et plus il lui est difficile de changer.
- L'action vaut mieux que l'intention : Au lieu de trouver une rédemption facile dans la confession (il n'y avoue que des fautes mineures), il choisit de se racheter en posant un acte personnel (il se laisse assassiner pour confondre le gang).
- La rédemption comme voie du changement : Walt voit dans la nécessité de tirer son jeune ami des griffes du gang l'opportunité de réparer sa blessure (il ne s'est jamais pardonné d'avoir tué un jeune Chinois qui se rendait). En changeant son comportement et son rapport aux autres, il trouve rien de moins que la rédemption : il ne renoue pas vraiment avec la religion mais il se transforme sur le plan spirituel en retrouvant ses valeurs perdues.