Le terme paraît barbare, en réalité c’est la pratique qui l’est. Un taxomaniaque (à ne pas confondre avec un taxidermiste, empailleur patenté) est un homme ou une femme politique français dont la fonction est de trouver de nouvelles taxes saupoudrées de niches et d’exemptions pour satisfaire les corporatismes qui enrayent la démocratie et entretiennent leur conservatisme mortifère.
Avec des finances exsangues et un Etat incapable de se réformer, nos dirigeants cherchent par tous les moyens des sous à piquer aux contribuables déjà largement essorés par un système qui fuit par tous les bouts.
Avant les très électoralistes et illusoires taxes sur les transactions financières et sociales censés enrayer les délocalisations, le ministère de l’économie a décidé de relevé la TVA de 5,5% à 7%. Soit, mais attention, un document de 30 pages détaille l’imbroglio de cette hausse.
Les Echos du 4 janvier nous rapporte par exemple la savoureuse subtilité de cette taxe sur les produits alimentaires dans le cas des « ventes à consommation immédiate » : ainsi, les esquimaux, la glace en pots individuels et les glaces italiennes (sic !) subissent la hausse, pas les glaces en cornets ??? Les boissons servis dans des gobelets, des verres ou des tasses en plastique ou en carton prennent la hausse, pas les canettes ni les bouteilles (ne sont-ce pas aussi des contenants ?). A l'inverse, pour ce qui concernent, les frites, les sushis, les pizzas et les quiches, leur taux demeurera à 5,5% s’ils sont emballés, mais la présence de vinaigrette et de couverts impose une TVA à 7% aux salades et aux sandwichs. Par contre un yaourt avec ou sans cuillère, n’est pas frappé de la hausse… Les viennoiseries, les pâtisseries, les fruits et… les chips ! qu’ils soient ou non immédiatement consommés après leur achat sont aussi exemptés…
On imagine le vaste bordel de gestion pour les commerçants et les contestations possibles de la part des consommateurs qui n’hésiteront pas à chipoter, à venir avec leurs propres couverts, verre et vinaigrette pour payer 5,5 et non 7% de taxes…
Voilà la grandiose exception française et le génie imbécile des technocrates de la finance étatique.
On ne résoudra pas la médiocrité politique par des taxes, mais par la volonté de réduire drastiquement l’interventionnisme d’un système ubuesque, en cessant de créer un climat d’instabilité fiscale désastreux pour l’économie et pour l’emploi. Hélas, avec les piètres candidats qui défilent à la Star’Ac présidentielle, la France va poursuivre sa lente et régulière descente dans les bas-fonds de la régression économique rehaussée par des taxes et des taxes et des taxes, encore des taxes et des taxes et des taxes…