Prier, ça marche? (surtout quand la vie est nase)

    Cette semaine, sur le blog de Frère Adrien de « Chronique dans la ville » (cf mon post sur Carême), une grande discussion a eu lieu sur « Je prie mais ça sert à rien parce que je souffre toujours ». Si vous avez du temps, je vous encourage a lire les commentaires parce que «c’est du lourd ».

    Peut-être que l’on a au moins ça de commun avec les athées de croire que Dieu est une invention de l’homme pour nous soulager de vivre parfois des moments insolemment ignobles dans la vie. On peut ainsi se tourner vers Dieu et « prier », lui demander de guérir, lui demander un miracle, faire du troc : si je réussis mon permis que je passe pour la 10^e fois, je rentre dans les ordres.

    Sauf que justement, si Dieu existe c’est pour ne pas être Superman ou Chuck Norris. Comme ça on a rien à troquer avec lui, rien à marchander, rien à acheter (à part les indulgences, mais il va falloir que je règle ça avec Benoît parce que cette histoire ne passe toujours pas et ça m’énerve…)

    D’un autre côté, les miracles existent…alors que penser ? On est sensé ne rien attendre de matériel de Dieu (genre une guérison, la réussite à un exam) et en même temps notre foi est confrontée à des miracles…que ce soit par Jésus ou par ceux de Lourdes par exemple. Du coup, on va pas faire les débiles non plus, c’est comme au loto : 100% des gagnants ont tenté leur chance et donc on prie…et on demande…

    Il n’est pas facile de croire qu’un Dieu existe quand la vie n’a pas de sens. Se tourner vers Dieu pour que tout cela ait un sens ? pourquoi pas….encore que….

    Je n’ai pas de réponses. Ceci dit je ne suis pas convaincue qu’il y ait des réponses à tout ça. La vie est parfois très conne, très absurde, très méchante. Je n’ai pas de réponses, mais je mets tout ça devant Dieu, en hurlant au cas où il ne m’entendrait pas trop (il faut parfois savoir capter son attention, il est un peu débordé le pauvre vieux avec tout un monde à gérer). Bref, un peu comme Vercingétorix jetant les armes aux pieds de César, je mets tout ça sur les pieds de Dieu, le bon et le mauvais ; les défaites et les petites victoires. Je n’attends rien. Mais c’est ma façon de lui dire « Salut c’est moi, si t’as 5mn à me consacrer, faut qu’on parle tous les deux… », bref, prier.

PS : ce dimanche, c’est le texte de Jean 9 1-41 qui est proposé à la lecture…où Jésus qui rend la vue à un aveugle de naissance. Tout un programme pour le thème « au bout des ténèbres ya toujours de la lumière » !!!