A peine plus de trois jours passés ici et déjà, la question se pose dans toute son acuité : fait il beau parfois à Hong-Kong ? Oh, je ne demande pas l’impossible... Juste de quoi voir le sommet des gratte-ciel quand je regarde en l’air et de quoi apercevoir la rive d’en face lorsque je contemple au loin. Ca arrive, je le reconnais, mais il faut être présent à l’instant t pour prendre la bonne « fenêtre »... Je suis monté hier au sommet du Peak, LE point de vue de la ville d’où sont prises toutes les cartes postales de HK et, oh surprise, on ne voyait même pas… le gratte-ciel censé se trouver au sommet. L’an dernier, j’avais raté le mont Fuji au Japon à cause du brouillard. Cette année, je sens que j’ai bien fait de rester 9 jours : d‘après la météo, il devrait faire beau ce WE.
Tous ces nuages ont au moins un avantage : ils amènent quelques gouttes de pluies bien agréables quand on trempe en permanence dans une moiteur torride. 25 degrés le matin, 30 en pleine après-midi... Dès que l’on pose le pied ici, cette chaleur vous enveloppe, comme une seconde peau, et ne vous sert de « costume » permanent jusqu a l’avion du retour. On a l’impression étrange d’être recouvert d’un mince film plastique collant, donnant a chaque mouvement l’impression d’être plus pesant qu’ailleurs. A Hong-Kong, la gravité n'est pas la même...
Pour me remettre de toutes ces émotions, j’avale un repas végétarien au monastère, en me méfiant néanmoins des légumes, ayant senti le matin même quelques alertes digestives (Merci Pat pour ta trousse de médicaments finalement bien utile...). Je me suis donc contente de riz, de Tofu, de quelques champignons et carottes, le tout assez délicieux. Ensuite, nouveau bus, assez poussif, pour se rendre à Tai Ho, un village de pêcheur dont les habitants descendent, parait-il, des premiers habitants de HK. Un vrai choc, cet endroit : des dizaines de maisons sur pilotis, en bois ou en tôle, entassées pêle-mêle, comme si on était la sur le départ. On se demande même comment elles tiennent debout. Au milieu de la crique, quelques bateaux de pêche ou des pêcheurs au filet.
Et au milieu de tout ça, des gens plutôt pauvres, qui semblent vivre ici depuis la nuit des temps. En circulant dans le dédale de petites rues étroites, dont certaines mènent a la mer, des vieux restent impassibles toute la journée, semblant ne plus se soucier du temps qui passe. A l’intérieur des habitations (toutes les portes sont évidemment ouvertes), des hommes jouent au Mah Jong comme si leur vie en dépendait, en faisant claquer les pions de façon bruyante sur la table, des étals de poisson séchés semblent attendre d’improbables clients et le soleil (enfin revenu) allie au chant des cigales donnent à tout cela un parfum méditerranéen en pleine mer de Chine. Un lieu vraiment à part, pourtant ouvert au tourisme, mais qui ne semble pas avoir bougé d’un poil depuis des décennies. Même l’aéroport ultra moderne de HK, que l’on aperçoit au loin, ne semble pas avoir perturbé cette population qu'on sent prête a déménager dans un nouvel endroit, quand les immeubles HLM qu’on découvre un peu plus loin prendront possession des lieux. Tai Ho, un confetti de moyen âge, au pied de l’une des plus grande métropole du monde...
Le soir, retour en bateau et nouvelle pause contemplative devant la baie illuminé de HK, me demandant si j avais bien vécu cette petite plongée hors du temps... surtout ici.
Merci a tous pour vos messages.
Bon courage a tous
Lionel