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Dette : oui, on a le droit de s'interroger sur la "loi Rotschild" de 1973 !

Publié le 07 janvier 2012 par Plusnet
Dette oui, droit s'interroger

L'économie n’est pas une science, sauf à considérer que l’astrologie en soit une aussi. La plupart de ceux qui se proclament économistes ne sont que des charlatans qui ne comprennent rien à leur sujet, et sont parfaitement incapables de prédire ce qui va se passer demain, encore moins dans six mois. Dans dix ans, je ne vous raconte même pas.
Qui avait prédit la bulle internet ? La crise des subprimes ? La crise de la dette publique ? Personne, sinon
quelques marginaux dont on a découvert le nom bien plus tard : tous ceux qui ramènent leur fraise sur les ondes sont des baratineurs, pas des devins…
Vous voulez rire un peu ? Marc Touati, l’un des téléconomistes les plus assidus à polluer nos écrans, avait prédit en juin 2011 (même pas en janvier, hein, en juin !) que le sacro-saint CAC 40 finirait l’année vers les 4500 points.

La preuve en image...

EDIT 31/12 Désolé, cette vidéo date de fin 2010, la vraie se trouve [ici ]
Comme il était alors vers les 4000, peut-être quelques gogos se sont-ils dit que c’était le moment d’acheter des actions, ou même, pour les plus téméraires, un petit warrant call sur le CAC 40 à 4500 et maturité de 6 mois… Résultat des courses : c’est officiel, le CAC 40 finit l’année à… 3159.81 points.
Marc Touati va-t-il passer les années à venir à cuver sa honte, refusant de sortir de sous son lit ? Que nenni, il reviendra, tout aussi péremptoire, vous raconter ses salades en 2012, tout en rappelant les principes de base : le public, c’est mal, le privé, c’est bien ; la croissance, y’a que ça de vrai ; il faut rembourser la dette, etc… etc…
Je me moque de Marc Touati, mais le problème est qu’ils sont tous les mêmes ! Retenez une chose : il ne faut pas investir en bourse. Non seulement parce que c’est philosophiquement et éthiquement indéfendable, mais aussi, même si vous êtes un cynique de droite décomplexé et que vous vous foutez totalement de l’éthique et de la philosophie tant que ça vous rapporte du pognon, sachez qu’un particulier, avec les moyens d’information et les moyens financiers dont il dispose, se fera systématiquement repasser.
Et si vous êtes têtu au point de vouloir essayer quand même, le seul conseil à suivre est de ne jamais suivre les conseils des économistes : ils n’y connaissent rien. Même s’ils ont l’air sérieux et compétents. Mieux, plus ils ont l’air sérieux et compétents, moins il faut les écouter.
Bon, ce n’était qu’une introduction à la suite.

La suffisance et la haine d'Alain Beitone

C’est un professeur d’économie, Alain Beitone, qui a signé hier dans Le Monde un article plein de suffisance et de haine contre les « blogueurs » et l’extrême droite qui ont fait de la loi de janvier 1973 la cause principale de notre crise de la dette.
Il se trouve que les candidats qualifiés de « sérieux » par les médias-aux-ordres (c’est-à-dire Sarkozy, Hollande et Bayrou), comme par hasard tous ouiouistes, désavoués par le peuple en 2005, (mais on s’en fout, du peuple, il n’y connaît rien…) n’envisagent pas un instant que l’on pût se poser des questions sur la légitimité de cette dette, et émettre par exemple l’hypothèse de ne pas en rembourser une grande partie, après l’avoir faite dûment auditer par des citoyens indépendants…
De la même manière, pas l’un d’entre eux ne remet en question le mécanisme initié par la loi de janvier 1973, et qui désormais nous étrangle pour le plus grand profit de nos créanciers.
Alain Beitone a donc publié sa prose dans Le Monde qui mérite plus que jamais son sobriquet de « Quotidien Vespéral des Marchés ». Je vous laisse lire ce salmigondis d’inepties, ainsi que la réponse immédiate d’Étienne Chouard (autre professeur d’économie, toute règle étant confirmée par des exceptions !). J’imagine que sa tension est montée à 47 quand il a lu ça, et les réponses circonstanciées qu’il a faites dans ce document sont parfaites.
Je veux juste ajouter quelques grains de sel.
D’abord la démarche de Monsieur Beitone est parfaitement détestable. Il disqualifie d’emblée nos idées avant même de les énoncer, les traitant de « rumeurs », et prétendant (faussement, de surcroît) qu’elles proviendraient de l’extrême droite, et plus précisément d’Alain Soral et de Marine Le Pen.

Antisémitisme ou racisme ordinaire

D’une part, il est clair que le Front National, un peu comme une pie voleuse, récupère des trucs de bric et de broc pour y faire son nid. D’autre part, si Marine Le Pen constate, un jour d’été, qu’il fait beau ou alors qu’il y a de plus en plus de monde à Pôle Emploi ou aux Restos du Cœur, faudrait-il disqualifier comme fascistes et antisémites tous ceux qui ne font que constater des évidences ?
Il a néanmoins raison sur un point. Il ne faut pas donner de bâtons pour se faire battre. Je trouve par exemple contre-productif d’appeler la loi du 3 janvier 1973 « Loi Pompidou-Giscard-Rothschild », voire carrément « Loi Rothschild ». Les pitres qui défendent cette loi contre toute évidence ont alors beau jeu de nous discréditer.
C’est d’autant plus idiot que l’antisémitisme est en France un phénomène marginal. Même les électeurs du FHaine ne sont plus obnubilés par le sujet. Mais on parle toujours bien plus d’antisémitisme que du racisme ordinaire, dont l’exemple vient pourtant de tout en haut de l’État, et qui lui est généralisé.
Bref. Si comme le souligne Etienne Chouard, Pompidou a bien fait partie de la direction de la banque Rothschild et se trouvait donc en position de conflit d’intérêt, à ma connaissance il n’y a pas de preuve que la banque Rothschild soit intervenue dans l’élaboration de cette loi. Si je me trompe, merci de me le prouver ! On a néanmoins le droit de s’interroger sur les raisons qui ont poussé les politiciens de l’époque à nous trahir ainsi. Comment ne pas penser à de la corruption ?

Les ignares et les bouffons de la loi Rotschild

La loi de 1973 n’a pas besoin du nom de Rothschild. La saloperie de sa substance se suffit à elle-même : c’est un sabordage, une trahison, un suicide financier. Point d’antisémitisme là-dedans, un simple constat, accablant.
L’essentiel de l’argumentation du sieur Beitone tient dans le fait que la « loi de 1973 » n’existe plus depuis 1994, et que par conséquent, tous ceux qui en parlent sont forcément des ignares et des bouffons. La belle blague ! Comme Etienne Chouard le précise, cette saleté a été généralisée à l’Europe par le traité de Maastricht (article 104) puis celui de Lisbonne (article 123). Le sabordage initial se poursuit donc, il a simplement changé de nom…
Le reste de l’argumentation est tellement minable que cela ne vaut pas la peine de l’évoquer en détail. Quelques perles, comme celle-ci, taille XXL « le passage au financement de marché était lié à la volonté d’obtenir des crédits à moindre coûts sur un marché plus profond et plus liquide » : y’a vraiment de quoi se la mordre ! La Banque Centrale Européenne prête à 1%, la Fed américaine à 0.25%, mais grâce à cette magnifique loi de 1973, la France doit emprunter à 3 ou 4%, et bientôt beaucoup plus quand nous aurons perdu notre « Triple A » ! Ce ne sont plus 50 milliards d’intérêts que nous devrons rembourser tous les ans, mais peut-être le double !
Pas un mot sur le fait que notre dette de 1700 milliards correspond peu ou prou au total des intérêts payés aux banksters depuis 1973 ! Drôle de coïncidence, n’est-ce pas ?
Rien non plus sur le fait que c’est justement depuis 1973 que tous les budgets sont déficitaires… Non pas par une hausse des dépenses publiques, mais par une baisse éhontée des impôts des riches et des sociétés, un sabotage des prestations sociales par la baisse des cotisations… Et puis, la dette grossissant, par l’énormité des intérêts indûment servis aux banksters…
Tordons le cou à cette légende selon laquelle la création de l’argent par l’État s’appellerait de l’inflation (beurk ! dit le rentier…) alors que si c’est une banque privée, ce serait au contraire une opération vertueuse… Pitrerie ! Escroquerie intellectuelle !
L’inflation, c’est quand l’État imprime des billets comme ça, sans compter, sans mesure, sans limite. Mais il ne s’agit pas de cela ! Il s’agit simplement d’obtenir que les banques centrales puissent prêter de l’argent aux États, comme le font les banques privées ! L’opération est exactement de même nature ! L’argent aussi, qui doit également être restitué. Et comme le remboursement de la dette provoque dans les deux cas la destruction de l’argent créé, il n’y a pas d’inflation. Ceux qui utilisent cet argument sont des menteurs et des escrocs intellectuels.
La différence elle est simple : si c’est la banque centrale qui prête, le taux sera de 0 ou 1%, si c’est une banque privée, ce sera 2, 3, 7, voire 30%, ce sont elles qui décident ! Et, cerise sur le gâteau, les banques privées, où elles le prennent, le pognon ? À la banque centrale, pardi ! Elles l’empruntent à 0.25 ou 1%, et nous le reprêtent au taux qu’elles veulent. Du parasitisme à l’état pur.

« Une illusion dangereuse »

« Croire que l’on peut répondre aux besoins sociaux en finançant par la création monétaire la construction d’écoles et d’hôpitaux ou la recherche scientifique, c’est entretenir une illusion dangereuse. »
Mais putain de bordel, il insiste ! Il n’y a pas plus de « création monétaire » dans le cas d’une banque centrale que dans celui d’une banque privée !
Et la meilleure manière que je connaisse pour construire des écoles, des hôpitaux et financer la recherche scientifique, c’est de ne pas être étranglé par le remboursement d’une dette monstrueuse, indue et illégitime, fruit de la trahison de nos dirigeants et du lobbyisme d’économistes incompétents et bornés.
« Ce qui est en jeu, c’est d’abord la relance de la croissance et l’abandon des politiques de rigueur qui ne peuvent qu’accroître la gravité de la situation économique. »
C’est pathétique, mais presque. D’abord les politiques de rigueur ont deux buts : l’un, officiel et terre à terre : rembourser une dette impossible à rembourser, saigner le peuple pour arrondir la panse des banksters. L’autre, présent en filigrane dans toutes les politiques menées depuis 30 ans : accroître la conformité aux dogmes du libéralisme, par la suppression du secteur public.
Enfin, vous connaissez forcément le célèbre dicton qui dit que celui qui croit à la possibilité d’une croissance infinie dans un monde fini… est soit un fou, soit un économiste (l’un n’empêchant manifestement pas l’autre)… Nous en avons ici une nouvelle preuve.

Source : Marianne2.fr


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