Depuis août dernier, on entend ou lit
ici et là que le CD a 25 ans, à un moment de son existence où presque tout le
monde parie désormais sur sa fin. 25 ans de CD, ça fiche un coup de
vieux à tous ceux qui se souviennent avoir acheté tout ému leur première
platine et leur premier disque. A peine le temps de comprendre les nostalgiques
du vinyle qu'une nouvelle génération de "c'était mieux avant" pointe son nez.
Retour sur quelques émois fondateurs...
Mon premier CD acheté fut celui de Sting ...Nothing like the
sun, en 1987. Le boitier est assez lourd (normal, la galette a couté
dans les 150 francs) et sur le premier morceau, la batterie tranchante de Manu
Katché semble vous dire : « bienvenue dans l'ère numérique, plus de craquements
ni de kseksekse ».
Mais comme presque tout le monde à l'époque, le vrai choc fut
procuré par Brothers in arms, sorti
en 1985 et premier album entièrement réalisé en numérique (« DDD = utilisation
d'un magnétophone numérique pendant les séances d'enregistrement, le mixage
et/ou le montage et la gravure »). Après le rond et confortable So far
away (le numérique, une expérience digne d'un Bourbon dans un fauteuil
club), l'entêtant Money for nothing vous faisait décoller dès l'intro
dans laquelle on entend le même Sting sussurer « I want my... I want my MTV ».
Premiers tonnements et roulements de la batterie qui me filent encore des
frissons dans l'échine au moment où j'écris ces lignes... jusqu'au riff de la
mort.
Un riff de la mort pour la naissance du CD audio !
Un autre souvenir de l'époque d'avant fut ma première
découverte d'un radio-cassette-laser avec dedans le dernier opus de Madonna :-(
J'appuie sur « avance rapide » et là je passe de chanson en chanson,
directement depuis le début ! Faut se souvenir, pour ceusses qui ont eu
l'honneur de claquer presque tout leur argent de poche dans les 33 tours, quel
tour de force pouvait représenter la pose du saphir précisément au début d'une
chanson (particulièrement en soirée, après deux ou trois verres). Et les
craquements et autres rayures, qui pourrait les regretter ?
Autre révolution : la face unique. A l'époque du vinyl, chaque
face durait en moyenne vingt minutes et pas mal d'artistes jouaient de cette
dualité dans la composition de leur album (une face avec des vocaux, l'autre
avec des instrumentaux). Les doubles albums comptaient 4 faces (eh oui !), à
part
Big World, du génial mais parfois un peu mégalo Joe Jackson, qui n'en
comptait que 3 ! Ah oui, une autre anecdote me revient à l'esprit : 1987,
première édition en CD du mythique
Sergent Pepper's Lonely Heart Club Band. Je me souviens avoir lu
alors (dans Télérama ?) que grâce à la précision du numérique, on pouvait
désormais entendre en tendant l'oreille une chaise de l'orchestre craquer
légèrement à la fin de A Day in the Life, alors que ce bruit n'avais
jamais été discernable sur les pressages en vinyl (c'est vrai !). En revanche,
ce même album s'est vu amputer de sa chute lors de son passage en polycarbonate
: à la demande de John Lennon, une boucle psychédélique composée de dizaines de
voix et d'effets avait été placée à la toute fin du sillon afin que les
platines qui ne disposent pas du retour du bras automatique la joue à l'infini
(on imagine les cauchemars engendrés...). Avec le CD, il fallut trancher :
quelques secondes de délire, pas plus !
Pour des infos plus "factuelles"...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Compact_disc
L'histoire
du CD selon Philips
L'histoire du
CD selon Sony
Crédits photo : Sony et Philips.