Des résultats très encourageants pour cet essai clinique de phase I d'un vaccin expérimental contre l'hépatite C constitué de petits morceaux d'ADN du virus de l'hépatite C insérés dans une forme rare du virus qui cause le rhume. Car, un an après la vaccination, des anticorps sont toujours présents chez les personnes immunisées. L'étude, cofinancée par l'UE, le Medical Research Council britannique, le Welcome Trust et les NIH, a été publiée dans l'édition du 4 janvier de la revue Science Translational Medicine.
Le VHC affecte principalement le foie, provoquant une inflammation et des lésions hépatiques pouvant conduire à la cirrhose et au cancer du foie. Il n'existe actuellement aucun vaccin disponible pour protéger contre l'infection par l'hépatite C, et l'efficacité des traitements disponibles est variable en fonction de la souche responsable. Environ 20% des personnes infectées par le virus ont une immunité naturelle et se débarrassent du virus dans les 6 mois qui suivent l'infection. Selon l'Organisation Mondiale de la santé (OMS), 130 à 170 millions de personnes à travers le monde développent une forme chronique de la maladie. Le développement d'un vaccin efficace serait donc inestimable.
L'essai clinique, de phase I, mené par des chercheurs des universités d'Oxford et de Birmingham et d'institutions italiennes a testé la posologie et vérifié l'innocuité du vaccin expérimental, son efficacité étant un critère secondaire. Le vaccin a été développé en insérant de petits morceaux de l'ADN du virus de l'hépatite C dans une forme rare du virus qui cause le rhume. 41 volontaires sains ont reçu deux doses de ce vaccin, et l'ampleur et la durée de leur réponse immunitaire ont été mesurées. Les participants étaient divisés en plusieurs groupes pour pouvoir tester des doses progressives et déterminer la dose correspondant à une réponse immunitaire optimale. Les chercheurs ont également évalué, en laboratoire, les réponses immunitaires contre les différentes souches du virus de l'hépatite C.
Pas d'effets secondaires graves associés au vaccin, constatent les chercheurs. De plus, la réponse immunitaire induite par la dose optimale déterminée pour le vaccin s'avère similaire à celle observée chez les personnes qui ont une immunité naturelle au virus de l'hépatite C. Cette réponse immunitaire subsiste jusqu'à un an après la vaccination. Le vaccin induit une réponse immunitaire à de multiples souches hépatite C, dont la souche la plus courante pour les usagers européens de drogues injectables. Mais la réponse immunitaire à cette souche reste encore un peu faible soit environ 20% de la réponse observée à la souche utilisée dans le vaccin. Malgré ce niveau de réponse plus faible, la réponse observée reste plus élevée que chez les sujets témoins qui n'ont pas reçu le vaccin montrant qu'il induit bien une réponse immunitaire contre une souche commune européenne du virus.
Selon les auteurs, ce candidat-vaccin, prometteur, pourrait protéger, de manière durable contre le VHC. La prochaine étape sont des essais de phase II visant à préciser l'efficacité du vaccin contre les différentes souches du virus.
Source:Science Translational Medicine, January 4 2012: Vol. 4, Issue 115, p115ra1 Novel Adenovirus-Based Vaccines Induce Broad and Sustained T Cell Responses to HCV in Man. (Vignette NHS, visuel CDC)
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