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7 mesures pour une meilleure contribution de la finance et des banques à la collectivité

Publié le 09 janvier 2012 par Albert @albertRicchi

7 mesures pour une meilleure contribution de la finance et des banques à la collectivitéUn nombre toujours plus important d’économistes et d’intellectuels proposent des solutions pour refonder le système économique et éviter une grave dépression en Europe et dans le monde.

Mais si de vraies solutions existent pour sortir définitivement de la crise, les gouvernements des plus grands pays ne sont pas prêts à prendre toutes les mesures nécessaires pour enlever le pouvoir aux acteurs financiers afin de satisfaire les besoins fondamentaux de la société…
L’aventure désastreuse de la banque franco-belge Dexia est un bon résumé des effets de la déréglementation financière actuelle : de la privatisation du Crédit Local de France en 1996 au démantèlement de Dexia en 2011, en passant par la création de Dexia, sa plongée à corps perdu dans la spéculation, son refinancement sans contrepartie par les Etats français, belge et luxembourgeois en 2008, la continuation de ses activités spéculatives jusqu’au naufrage final en octobre 2011.
Ce seul exemple montre que l’espace économique européen et plus généralement le marché mondial exigeraient que l’on prenne enfin des mesures nouvelles strictes pour assurer une meilleure contribution du monde de la finance à la collectivité.
- Confier à nouveau la création monétaire à l’Etat
Il n’est pas normal que les banques privées puissent aujourd’hui emprunter à 1% auprès des banques centrales pour prêter ensuite aux Etats entre 3 et 7%. L’Etat doit reprendre le contrôle de la création monétaire et retrouver la possibilité de monétiser sa dette en revenant sur la loi de 1973.
- Créer un grand pôle public bancaire
Les immenses profits des activités de détail des banques montrent que cette activité est un oligopole non concurrentiel qui vit, telle une sangsue, sur le dos de l’économie réelle et de ses clients. L’Etat pourrait donc instaurer une plus grande concurrence en créant une grande banque publique (autour de LCL ?) qui proposerait ses services à des tarifs raisonnables.
- L’Etat doit devenir actionnaire des banques aidées
En cas de problème, quand une banque aide un individu ou une entreprise, ce n'est jamais gratuitement qu'elle le fait : elle consent un prêt ou un placement…Aujourd'hui, pourquoi devrait-on traiter les banques différemment ? Au lieu de dilapider l'argent, les états devraient devenir actionnaires et faire des placements dans les banques. C'est ce qu'ont fait Gordon Brown au Royaume-Uni et Barack Obama aux Etats-Unis quand les banques étaient menacées de faillite. Ils ne les ont pas renflouées gratuitement, ils ont investi dans ces banques avec des actions et placements. Et seulement un an après, les contribuables ont tiré profit de cet accord !
- Séparer à nouveau les banques de dépôt et d’affaires
Pour protéger les banques de dépôt des excès des marchés, la Grande Dépression avait enfanté le Glass Steagall Act en 1933, du nom d'un sénateur démocrate de Virginie. Celui-ci a instauré une incompatibilité entre les métiers de banque de dépôt et de banque d'investissement, créé le système fédéral d'assurance des dépôts bancaires et introduit le plafonnement des taux d'intérêt sur les dépôts bancaires. Son abrogation en 1999 par l’administration Clinton porte une lourde part de responsabilité dans la crise actuelle et il faut donc revenir dessus.
- Encadrer strictement les bonus
Quand tout va bien, les banquiers touchent des bonus colossaux et quand tout va mal, ils sont aidés par l’Etat et si leurs bonus sont réduits, ils restent néanmoins très confortables. Il faut donc instaurer une nouvelle tranche d’IR pour les très hauts salaires (au-delà de 500 000 euros par exemple) et systématiser l’étalement du paiement des bonus ainsi que la possibilité de bonus négatifs.
- Instaurer une taxe significative (0.1 à 1%) sur toutes les transactions financières
Cela permettrait de réduire la spéculation à court terme et le fardeau des dettes contractées par les Etats. La taxe Tobin représente avant tout un moyen d’affronter des intérêts économiques et financiers qui sont hostiles à toute politique de contrôle des mouvements de capitaux. Ces intérêts, favorisés depuis vingt ans par des politiques néolibérales, ont été privilégiés au détriment des revenus du travail. Contrairement aux remèdes appliqués d’ordinaire lorsqu’éclatent les crises financières, la taxe Tobin aurait un rôle préventif.
Dans une sorte de frénésie
propositionnelle en vue de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy multiplie les annonces comme celle d’une taxe Tobin française avant la fin 2O12. Mais c’est se moquer du monde car Il y a à peine un mois le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Pierre Lellouche, s’opposait au vote par le Sénat d’une telle taxe, estimant que la France "ne peut légiférer seule" car ce serait "contre-productif" et cela "nuirait à la place financière de Paris"…
- Instaurer une taxe sur les fusions et acquisitions
Les rachats d’entreprise sont souvent l’occasion pour les actionnaires d’extraire toujours plus de valeur sous la forme de licenciements. Ce coût pour la collectivité devrait être compensé par une taxe exceptionnelle en fonction du montant de la transaction, ce qui limiterait également les rachats d’entreprise à l’utilité douteuse.
Toutes ces mesures, peu ou prou, sont proposées par des intellectuels venus de toutes les familles de pensée, de la gauche (Frédéric Lordon, Jacques Généreux, Emmanuel Todd) du centre (Jean-François Kahn), du libéralisme humaniste (Jean-Luc Gréau, Maurice Allais), du libéralisme étasunien (Paul Krugman, Joseph Stiglitz, Robert Reich) ou d’ailleurs (Jacques Sapir, Paul Jorion).
Si elles étaient toutes adoptées par le couple Merkozy mais aussi par la social-démocratie européenne, elles changeraient sans doute la face de l’Europe et du monde…
Photo Creative Commons : chiffre 7 par THEfunkyman (http://www.flickr.com/photos/djou/295471609/)


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