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[France Nucléaire] BURE – Stockage de déchets radioactifs en Champagne Ardenne -Gaia dans la piscine – LeMonde.fr

Publié le 09 janvier 2012 par Yes

On imagine les intenses cogitations des communicants chargés de trouver le nom. Au bout de nombreuses et épuisantes réunions… “GAIA ! – Ah oui, c’est chouette, le nom grec de la déesse Terre. – Et puis, ça sonne vraiment écolo. – Impeccable. Adopté ! – Euh… justement, ça fait un peu trop écolo, non ? Les Khmers verts vont nous tomber dessus. – Oui, mais ça sonne bien. – Hum… et si on rajoutait une lettre ? Par exemple, un Y, ça s’écrit Gaiya, c’est pas Gaia, mais ça se prononce pareil. – Ouah, top cool ! GAIYA is born !”

Ainsi donc, les sociétés d’ingénierie Technip et Ingérop ont créé le groupement Gaiya. Qui s’est vu accorder le 4 janvier un contrat par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) afin de concevoir le Cigéo : cette autre trouvaille marketing signifie Centre industriel de stockage géologique. Il s’agit d’un site d’enfouissement pour plusieurs dizaines de milliers d’années des déchets nucléaires.

Naguère, d’autres communicants avaient trouvé une formule pour minimiser le volume de ceux-ci. Selon Anne Lauvergeon, qui ne reculait devant aucune plaisanterie, les déchets produits par 58 réacteurs pendant quarante ans tiendraient dans “une piscine olympique”

En fait, le Cigéo est censé couvrir 300 ha en surface, et plus de 1 500 ha en souterrain pour enfouir 100 000 m3 de déchets – soit le volume de près de 400 piscines olympiques. A prévoir aussi : des millions de mètres cubes de béton, une consommation d’eau de 500 m3 par jour, et… des rejets dans l’atmosphère de gaz radioactifs (tritium, carbone 14 et krypton 85).

Un détail amusant, qui colle si bien avec l’esprit de “notre démocratie”, le contrat de Cigéo est conclu alors qu’un débat public doit avoir lieu en 2013 pour en discuter. Mais bon… on ne va pas prendre au sérieux l’avis des gens, quand même ! D’ailleurs, le lieu est lui aussi fixé, ce sera autour de Bure, en Lorraine, où l’Andra a déjà acheté plus de 600 hectares. Autre détail amusant : on ne sait pas combien cela coûtera. En 2005, on annonçait 15 milliards d’euros. Fin 2010, la directrice de l’Andra parlait de 25 milliards d’euros.

Ah, encore un détail pour rire, car on rit, n’est-ce pas : cette magnifique installation n’accueillera pas tous les déchets nucléaires, car il y a plein de combustibles usés du type mox qu’Areva ne retraite pas, cela coûte trop cher. Ils sont très chauds et très radioactifs. Il faudra les stocker à part. Dans une piscine ? On pourrait l’appeler Hadès.

Gaia dans la piscine – LeMonde.fr.


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