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Ishtar

Publié le 04 mars 2008 par Sarhanne

undefinedVoici le printemps qui revient. Les pousses verdissent dans les jardins, le ciel commence à se dégager (enfin, presque) et surtout, les jours s’allongent. Fini la photo-dépression!

Pour illustrer l’alternance des saisons, nous nous référons souvent au mythe grec de Déméter, mère possessive et déesse de la Nature, qui partage sa fille, la belle Perséphone, avec Hadès.

Nous avons dégoté un autre mythe, qui se déroule cette fois ci dans la lointaine Babylone. Une occasion de parler d’une Déesse de la fertilité : Ishtar. Ishtar est la Déesse de l’amour physique, de la fécondité et de la guerre. C’est elle que l’on retrouvera plus tard dans les traits d’Astarté puis de Vénus. Le temple d’Ishtar s’élevait à Erech, que l’on nommait alors « la citée des courtisanes sacrées ». Loin de l’image lascive et soumise, Ishtar est impitoyable, capable de colères féroces, allant jusqu’à tuer ses amants.

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Ainsi, Ishtar descend aux Enfers, le domaine de sa sœur, Ereshkigal.

Certains disent que c’est pour aller chercher Tammuz, qui règne sur la végétation. Pour d’autres, c’est amalgamer Ishtar et sa version Sumérienne, Inanna. Nous raconterons peut être plus tard les histoires de triangle amoureux entre Inanna, son mari, un berger répondant au nom de Dummuzi et son amant, Tammuz. N’étant pas spécialiste, je ne statuerai pas sur les motivations de la Déesse.  

Quoi qu’il en soit, Ishtar se trouve face aux portes des Enfers et ordonne à son gardien de lui en ouvrir l’accès. Le gardien prévient sa maîtresse et finalement accompagne Ishtar. A chaque porte, il la démet d’un de ces atours : couronne, boucles d’oreilles, collier de perle, ornements de poitrine, ceinture de pierres fines, bracelets de poignets et de chevilles… jusqu’à ses vêtements intimes. A chaque fois elle demande « Gardien, pourquoi emportes tu cette parure ? » et il lui répond « Entrez Madame, tel est la règle posée par la Reine des Enfers ». A la septième porte, elle est nue. Cet épisode pourrait être à l’origine de la danse des 7 voiles.

Nue, Ishtar parvient enfin au pays sans retour. C’est là qu’Ereshkigal envoi un serviteur pour la faire prisonnière et lui jeter 60 maladies, pour la faire mourir. On retrouve le combat sans trêve entre la Déesse de la Vie et celle de la Mort. Quand Ishtar belle et orgueilleuse, empiète sur le territoire de sa sœur, elle en est paye les conséquences : elle est démise de tous ses biens atours qui la protégeaient puis elle perd la vie.

Mais Ishtar morte, tout périclite sur Terre, plus de reproduction.

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« Et depuis qu'elle est ainsi partie
Au Pays-sans-retour,
Voici que nul taureau ne monte plus de vache,
Nul baudet ne féconde plus d'ânesse,
Nul homme n'engrosse plus de femme, à son gré :
Chacun dort seul en sa chambre,
Et chacune s'en va coucher à part! »

Les autres Dieux ne peuvent pas laisser faire çà. Ea, le roi des Dieux, envoi aux Enfers un bel eunuque Asu-shu-namir. Ce dernier séduit Erehskigal et parvient à ressusciter Ishtar. Elle remonte donc du pays sans retour, récupérant à chaque porte ses ornements et la vie revient sur Terre. Cette histoire trouve peut être plus sa place à Beltaine, mais ce mythe peut s’associer au retour de la nature opulente…

Dessin de Sélina Fenech

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