Ils forment un quatuor atypique baptisé A Call at Nausicaa :Elisa Mary Dignac au violoncelle, Marjorie Dumerc au violon alto, Christophe Brun à la batterie et aux percussions et Jean Grillet à la guitare et au chant. Pas de basse donc. Ils sont déjà à la tête d’une dizaine de morceaux folk teintés de rock et se produiront demain soir dans la cave du Chicho.
Des mélodies tout en retenues, aériennes, une pincée de mélancolie et de légèreté, des textes en anglais, une communauté de sons proches les uns des autres parcourent les compositions de ce jeune groupe bordelais créé en octobre 2010. Ils sont encore trois à étudier au conservatoire. Les garçons en section musiques actuelles et Marjorie Dumerc en section musique classique. Élisa Mary Dignac, 23 ans, a déjà son diplôme en poche. « C’est une formation peu commune. Nous n’avons pas souhaité la présence d’une basse parce que c’est un instrument qui ancre trop le son dans le sol. L’idée, c’est de tout garder à l’échelle de la voix. Le violoncelle et le violon alto sont très proches de la voix humaine. La guitare, la batterie, le violon alto, les percussions, le violoncelle forment une chorale d’instruments » explique Jean Grillet. « La présence d’un violon alto est surprenante dans une formation folk, mais il y a une certaine harmonie avec le violoncelle » précise Marjorie. Qu’ils aient choisi le folk, la musique du peuple, dont la transmission est plutôt orale qu’écrite, est un joli pied de nez à leur formation. Jean Grillet, 26 ans, travaille dans son coin le squelette guitare/chant des morceaux, plus rarement les parties cordes. En mai dernier, ils ont organisé un concert au Château Monichot situé sur les terres des Côtes de Bourg afin d’enregistrer dans les conditions du live leur premier EP sous la forme d’un DVD. Deux jours de sessions ont été nécessaires pour faire aboutir ce projet. Au final, les morceaux ont été remixés, mais pas retouchés. Le résultat est désarmant et restitue un moment de sincérité. La vidéo du concert donne à voir les musiciens qui forment un cercle resserré dans une mise en scène modeste, quelques tapis disposés au sol ainsi que deux, trois lampes, un tas de bûches et une bibliothèque en arrière plan. Cinq titres sont à l’écoute sur cet EP dont « Waiting for the sun » ou encore « My sweet old friend » qui fait entendre la belle harmonie légère et profonde du violoncelle, du violon et de la voix de Jean Grillet.
De Bach aux Beach Boys
À propos de leurs références, ils évoquent ensemble Bach, l’indéboulonnable. Viennent immédiatement derrière Radiohead, Andrew Brown, les Beach Boys, les Beatles ou encore Nick Drake. Depuis plusieurs mois, ils se sont inscrits sur la plateforme http://www.noomiz.com/ qui édite un classement mensuel par styles musicaux en fonction du nombre d’écoutes, de partages et d’exports vers les réseaux sociaux. Selon Jean, en novembre 2011, A Call at Nausicaa occupait la 91e place du top 100 national et la 4e place du top 5 régional. L’association de développement culturel Catalyse spécialisée dans la promotion et l’accompagnement de jeunes groupes musicaux les a pris sous son aile. Elle a eu du nez. En attendant le premier album de ce jeune groupe talentueux et prometteur, le quatuor sera aux côtés du groupe blues/rock Tulsa demain au bar El Chicho sur la place des Capucins. À vos agendas, si vous êtes désireux de commencer l’année par une belle découverte.•
Cyril Vergès
A Call at Nausicaa : demain à 21h au Chicho. Participation libre. www.elchicho.fr et www.noomiz.com/acallatnausicaa