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Melancholia

Par Wolvy128 @Wolvy128

Melancholia

Melancholia
Il aura fallu le temps mais j’ai enfin vu Melancholia, le dernier film de Lars Von Trier. J’avais malheureusement loupé le film à sa sortie en salle et je me suis rattrapé récemment avec le DVD. Pour rappel, le film s’intéresse à une immense planète bleue appelée Melancholia qui se rapproche dangereusement de la Terre, menaçant l’ensemble de l’humanité. Quant au casting, il est plutôt somptueux puisqu’il réunit notamment Kirsten Dunst (Justine), Charlotte Gainsbourg (Claire), Kiefer Sutherland (John), Alexander Skarsgard (Michael), John Hurt (Dexter) ou encore Charlotte Rampling (Gaby).

Comme vous vous en doutez certainement au vu de ma note, je fais partie de ceux qui ont bien aimé le film, pour ne pas dire adoré. Et pourtant ce n’était pas gagné d’avance. D’une part car j’avais été franchement déçu par le film précédent de Lars Von Trier, à savoir Antichrist. Et d’autre part car on comparait beaucoup le film à The Tree of Life, que j’ai personnellement détesté. J’appréhendais donc le pire mais je dois dire que j’ai très vite été rassuré, dès l’intro en fait. Une intro techniquement magnifique qui nous offre plusieurs minutes de toute beauté et qui règle une question d’entrée, celle de la fin du film. En effet, on apprend dès le début que la Terre va être percutée par cette étrange planète bleue du nom de Melancholia. Un choix scénaristique très judicieux car une fois cette question évacuée, on peut apprécier à sa juste valeur l’évolution des comportements de chacun. Et en cela, je trouve le film très réussi car il met l’accent davantage sur les personnages que sur cette pseudo fin du monde. Ce qui est extrêmement intéressant car le cinéma contemporain ne nous a pas habitué à ce genre de traitement subtil pour un événement tragique tel que la fin du monde.

Melancholia
Comme beaucoup je pense, j’ai préféré la seconde partie du film (centrée sur Claire) que j’estime plus profonde et plus intéressante à bien des égards. Néanmoins la première partie (centrée sur Justine) n’est pas ennuyeuse pour autant et même si elle est un peu moins intéressante en terme de contenu, elle a au moins le mérite de poser les bases de l’histoire et de décrire les principaux personnages. On découvre ainsi la personnalité tourmentée de Justine et le sentiment de dépression qui l’anime. Un sentiment certainement pas étranger à l’environnement qui l’entoure. En effet, si on caricature un peu, on s’aperçoit que son entourage n’est quand même pas franchement génial, avec notamment un patron sadique, une mère on ne peut plus désagréable et un père complètement paumé. On prend donc progressivement conscience de sa détresse intérieure et celle-ci contraste avec la force et la vigueur de Claire. Cette dernière est d’ailleurs assez violente avec sa sœur, notamment quand elle lui dit “Sometimes I hate you so much” après le mariage. C’est une phrase qui m’a beaucoup marqué car elle revient une seconde fois à la fin du film mais la situation est alors radicalement inversée. Effectivement, la fébrilité de Justine a laissé place à une force nouvelle alors que, de son côté, Claire est complètement perturbée et n’arrive pas à appréhender ce qui va arriver. Pour moi, cette réplique et surtout la manière dont elle est dite illustrent parfaitement l’idée de chaque parties et montre l’évolution psychologique des personnages face à un événement aussi exceptionnel que la fin du monde.

Melancholia
Mais au-delà de tous ces aspects, si j’ai tant apprécié ce film, c’est avant tout grâce aux magnifiques interprétations de Kirsten Dunst et de Charlotte Gainsbourg. Des interprétations qui paraissent simples à première vue mais qui ne le sont pas du tout car des sentiments tels que la mélancolie ou la dépression sont très difficiles à jouer. Et elles le font avec tellement de naturel que ça en devient juste touchant et crédible. Il est vrai que je suis un grand fan de Kirsten Dunst depuis toujours mais honnêtement, ça faisait longtemps que je ne l’avais pas vu livrer une performance d’un tel niveau (depuis Virgin Suicide peut-être). Le genre de performance qui vous fait parfaitement ressentir ce qu’elle peut vivre sans qu’elle ait besoin de dire un seul mot. D’ailleurs elle ne parle pas énormément dans le film et pourtant son jeu n’en est pas moins intense. En tout cas, j’avoue que la voir souffrir en silence comme ça pendant une bonne partie du film m’a pas mal bouleversé. Et c’est là que la fin du film est vraiment magistrale car on ne ressent plus ce sentiment de détresse perpétuelle mais plutôt un soulagement, comme si elle était enfin en paix. Et si on ajoute à cela le sublime visuel en arrière-plan, ça donne un dénouement absolument mémorable.

Bref, le style est vraiment remarquable, le fond est plutôt intéressant et les actrices sont juste formidables. Pour toutes ses raisons, je pense donc que Melancholia est définitivement un film à voir. Même si je ne suis pas sûr qu’il ravira forcément tout le monde car il faut quand même rentrer dedans pour véritablement l’apprécier. Et vu la relative lenteur du film, ça pourrait bloquer certains. Mais bon il faut se lancer car ça ne veut finalement pas dire grand chose. En effet, j’avais personnellement été beaucoup dérangé par la lenteur et les plans un peu saccadés de The Tree of Life et ça m’a semblé tout à fait naturel et justifié ici. Une très belle expérience cinématographique en définitive !



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