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réussir son effondrement

Publié le 10 janvier 2012 par Hoplite

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"(...) Un élément important de la préparation à l'effondrement est de s'assurer que l'on n'a pas besoin d'une économie en fonctionnement pour garder un toit au dessus de sa tête. En Union soviétique, tous les logements appartenaient au gouvernement, qui les mettait directement à disposition des gens. Comme tous les logements étaient aussi construits par le gouvernement, ils n'étaient construits que dans des lieux que le gouvernement pouvait desservir en utilisant les transports publics. Après l'effondrement, presque tout le monde a réussi à garder son logement.

Aux États-Unis, très peu de gens possèdent leur lieu de résidence pour de bon, et même alors ils ont besoin d'un revenu pour payer les taxes foncières. Les gens sans revenu se retrouvent à la rue. Quand l'économie s'effondrera, très peu de gens continueront d'avoir un revenu, alors la clochardisation va devenir endémique. Ajoutez à cela la nature dépendante de l'automobile de la plupart des banlieues, et ce que vous obtiendrez est une migration en masse des sans-logis vers les centres urbains.

 URSS  USA

Public Privé, principalement des automobiles et des camions

Continue de fonctionner En panne à cause des pénuries de carburant

Villes compactes le long des lignes de chemin de fer Étalement, centre-villes morts

Infrastructure pouvant être entretenue Davantage de nids de poule que de route

Tous les passagers, en voiture ! À pied, pédalant à bicyclette, poussant des chariots de supermarché

Les transports publics soviétiques étaient plus ou moins tout ce qu'il y avait, mais il y en avait beaucoup. Il y avait aussi quelques automobiles particulières, mais si peu que le rationnement de l'essence et les pénuries étaient quasiment sans conséquence. Toutes ces infrastructures publiques étaient conçues pour être presque indéfiniment réparables, et elles ont continué de marcher alors même que le reste de l'économie s'effondrait.

La population des États-Unis est presque entièrement dépendante de l'automobile, et se fie aux marchés qui contrôlent l'importation de pétrole, le raffinement et la distribution. Elle compte aussi sur des investissements publics continus dans la construction de routes et leur réparation. Les automobiles elles-mêmes requièrent un flux continu de pièces importées, et elles ne sont pas conçues pour durer très longtemps. Quand ces systèmes tortueusement interconnectés cesseront de fonctionner, une grande partie de la population se trouvera isolée.

(...) Certains types de comportements économiques dominants ne sont pas prudents à un niveau personnel, et sont aussi contre-productifs pour combler le retard d'effondrement. N'importe quel comportement qui pourrait résulter en une croissance économique continue et de la prospérité est contre-productif : plus on saute haut, plus l'atterrissage est dur. Il est traumatisant de passer d'un gros fond de pension à pas de fond de pension à cause d'un écrasement du marché. Il est aussi traumatisant de passer d'un revenu élevé à pas de revenu. Si, par dessus cela, vous avez toujours été très occupé, et que soudainement vous n'avez plus rien à faire, alors vous serez vraiment en mauvaise forme.

L'effondrement économique est à peu près le pire moment possible pour souffrir d'une dépression nerveuse, pourtant c'est souvent ce qui arrive. Les gens qui courent le plus de risque psychologiquement sont les hommes d'âge mûr couronnés de succès. Quand leur carrière est soudainement finie, leurs économies disparues et leurs biens sans valeur, une grande part de leur estime personnelle s'en va aussi. Ils ont tendance à se saouler à mort et à se suicider en nombre disproportionné. Comme ils ont tendance à être les gens les plus expérimentés et capables, c'est une perte vertigineuse pour la société.

Si l'économie, et votre place en son sein, est vraiment importante pour vous, vous souffrirez vraiment quand elle fichera le camp. Vous pouvez cultiver une attitude d'indifférence étudiée, mais il faut que ce soit plus que de la prétention. Il faut développer le style de vie, les habitudes et l'endurance physique pour la soutenir. Il faut beaucoup de créativité et d'effort pour construire une existence épanouissante aux marges de la société. Après l'effondrement, ces marges pourraient s'avérer être certains des meilleurs endroits pour vivre."

Orlov


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