Magazine High tech

Caméra et libération "trois anneaux" pour casque

Publié le 11 janvier 2012 par Sid

Caméra libération

L

a prise de photo et/ou de vidéo en chute libre est soumise à quelques règles de sécurité et demande un minimum de préparation avant de prétendre à y être autorisé. On ne peut donc pas se contenter de fixer une GoPro un peu n'importe où et n'importe comment, pour ensuite monter dans l'avion. La caméra, ou l'appareil photo, doit être placé sur le casque d'une manière qui va limiter d'une part l'encombrement et d'autre part le risque de voir quelque chose s'y accrocher. Et comme on ne peut pas totalement annuler ce risque, le casque doit être impérativement équipé d'un système de libération rapide qui permettra, le cas échéant, de s'en débarrasser au plus vite.

Approchant le cap fatidique des cent sauts, et ayant pas mal réfléchi au problème, je me suis enfin décidé à passer à l'action en bricolant moi-même l'ensemble. Et tant qu'à faire les choses en grand, j'ai opté pour une libération inspirée du fameux système "trois anneaux", si cher au parachutiste...

La fixation de la caméra, une GoPro HD Hero en ce qui me concerne, se fait simplement. J'ai utilisé un support incurvé GoPro collé sur l'avant du casque. Même si l'adhésif fourni me semble bigrement efficace, j'ai rajouté quatre vis à tête conique. Il faut donc percer à la fois le support et le casque, ce qui n'est pas un gros problème. Il faut cependant faire attention à ne pas utiliser une vitesse de rotation trop rapide pour ne pas détériorer la fibre de carbone.

On termine le travail en pratiquant un léger chanfrein sur chaque trou coté support : ils permettent d'avoir des têtes de vis qui affleurent et ne bloquent pas la bonne utilisation du support. À l'intérieur du casque, on termine avec quatre rondelles et quatre écrous, puis quelques coups de Dremel pour couper les vis et poncer le travail, avant de replacer la garniture d'origine.

Pour la GoPro en elle même, j'utilise la fixation frontale avec le caisson tête en bas[1], ce qui permet de diminuer sensiblement la hauteur de l'ensemble au-dessus du casque par rapport à la fixation classique. Les vis d'origine étant pour le moins proéminentes, je les ai remplacées par des vis standards 5x20. J'ai opté pour des têtes cylindriques 6 pans parce qu'elles ne présentent aucune aspérité[2].

Dans un future proche, le caisson étanche cédera sa place à un caisson skeleton qui permet l'accès aux connecteurs et à la carte SD sans avoir à sortir la caméra. D'aucuns noteront que la prise de son s'en trouvera énormément impactée, ce qui n'est pas super grave puisqu'on refait systématiquement la bande sonore ;)

Le système de libération permet, comme son nom l'indique, la libération du casque au cas où le matériel supplémentaire monté sur ce dernier, ici la caméra, venait à gêner la bonne ouverture de la voile principale ou encore le déroulement de la procédure de secours en cas de soucis, en bloquant par exemple la libération de la voile principale par emmêlement dans une suspente. Sa réalisation ne doit pas être le fruit du hasard puisqu'elle se trouve encadrée par une directive technique détaillant les exigences à satisfaire.

Il peut sembler un peu présomptueux de se lancer dans un bricolage maison considérant d'une part la sévérité de la directive et d'autre part l'existence dans le commerce de nombreux systèmes ou kits plus ou moins prêts à monter. On pourra citer, en vrac[3] :

  • la mentonnière Cooky ;
  • la mentonnière Tonfly ;
  • la mentonnière Parasport ;
  • le système Airgun à bouton éjectable ;
  • un kit assez similaire au look un peu plus roots ;
  • un kit presque identique, mais en jaune ;
  • un kit un peu mieux fini à bouton éjectable également ;
  • les libérations SVX basés sur une languette en plastique ou, plus rare, un bouton pression.

Objectivement, les trois premiers me semblent très bien faits. Cependant, la mentonnière Cooky est super chère[4] et la boucle de libération Parasport un poil petite[5]. Pour les suivants, je suis plus que dubitatif sur leur efficacité. En effet, j'ai du mal à imaginer le bouton se faire éjecter par un pauvre ressort avec la force en porte-à-faux qui va s'exercer dessus lors d'une libération sous contrainte. C'est pour cela que, par exemple, l'usage du système Airgun est interdit en France pour la vidéo. Les systèmes SVX sont également interdits du fait de leur fragilité ou d'une difficulté trop importante à les actionner. On notera tout de même l'existence d'un kit d'une simplicité biblique conçu à Pau basé sur une simple boucle et deux rondelles. Facile à monter, et difficile de faire plus efficace...

Caméra libération

Mon montage maison vise à obtenir un résultat similaire à la mentonnière Cooky, mais pour un prix beaucoup plus acceptable. Pour cela, je me suis très largement inspiré de l'excellent tutoriel proposé sur Gravity Tutorials dont je reprends l'essentiel. Mon cas présente cependant quelques différences notables :

  • je n'ai pas eu à percer le moindre rivet car aussi bien le casque Airgun que la mentonnière GBBG que j'ai choisis sont équipés de vis simples à retirer et à replacer[6] ;
  • j'ai utilisé, selon les emplacements, soit un écrou Nylstop, soit une rondelle frein pour éviter tout desserrage ;
  • je n'ai pas fixé la poignée de libération sous la mentonnière, où elle me semble un peu trop accessible accidentellement, mais à l'arrière du casque au niveau de la nuque ;
  • j'ai fixé avec du duct tape un tube souple en plastique fin à l'intérieur du casque pour guider le jonc de libération jusqu'à la mentonnière et le protéger en cas de manipulation malencontreuse ;
  • enfin, parce que le casque Airgun possède un logement interne pour altison à droite, il a fallu penser à faire passer le jonc de l'autre côté[7].

Caméra libération

Une fois monté, j'ai appliqué en bon élève la procédure de vérification décrite dans la directive technique et procédé à quelques ajustement pour que mon montage réponde aux critères de sécurité. Il faudra encore que je fasse un test de libération du dynamomètre, mais dans la mesure où on arrive à déclencher une libération sous contrainte du bout du petit doigt, je ne me fais pas de soucis quant au résultat ;)
Me voilà donc paré pour ramener de belles images ;)

Le coût total de l'opération dépend directement du prix des pièces spéciales utilisées : casque, mentonnière, accessoires GoPro, etc. Pour le reste, vous vous en tirerez pour moins de dix euros dans tout magasin de bricolage qui se respecte, et il vous restera des pièces à gogo que vous pourrez refiler aux copains.

Ce qui me conduit à remercier chaleureusement la personne qui m'a fourni une partie non négligeable du matériel que j'ai utilisé et une foultitude des conseil forts utiles, Louis Bonnel pour les tutoriels qu'il partage, et mon père pour m'avoir filé un coup de main décisif.



PS: j'ai mis en ligne quelques quelques images des détails du montage.

Notes

[1] Il faut donc penser à configurer la GoPro en conséquence...

[2] Mais du coup, faut se traîner la clé qui va avec...

[3] Liste non exhautive...

[4] 150EUR quand même :(

[5] On n'y passe pas trois doigts.

[6] Et cerise sur le gâteau, elles ont le même diamètre et le même pas :)

[7] Histoire de ne pas déclencher la libération en jouant avec l'altison...


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Sid 341 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog