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le FN n'est pas une fatalité

Publié le 12 janvier 2012 par Despasperdus

Depuis plus de 20 ans, le Front National pourrit le débat politique, comme d'ailleurs l'extrême droite dans presque toute l'Union européenne.

En 2007, les médias dominants ont salué la performance de Sarkozy qui avait réduit l'influence électorale du FN. Une victoire à la pyrrhus puisqu'en pillant l'idéologie frontiste et en appliquant la préférence nationale, la droite classique a renoncé au gaullisme.

L'expérience sarkoziste prouve que le FN ne peut être durablement et efficacement combattu en légitimant la préférence nationale.

Il ne peut l'être non plus comme l'a fait la gauche, une partie de la gauche, en s'appuyant sur les bons sentiments et la morale pour culpabiliser les électeurs du Front national.

Bien-sûr, l'extrême droite s'appuie sur le racisme qui est un sentiment barbare. Bien-sûr, l'idéal serait que personne ne soit raciste. Mais nul n'est parfait. Chacun à sa compréhension du monde, sa part d'ombre.

Et puis...

Il y a des périodes historiques.

Il y a des instincts humains primaires.

Il y a des situations sociales.

Il y a un manque de réflexion ou de recul.

Il y a un manque de connaissances.

Il y a un climat politico-médiatique.

Et d'autres éléments propices à la montée du FN.

Ce dernier représente, pour une partie non négligeable de la population, non pas la solution ou le recours pour améliorer le quotidien et préparer l'avenir, mais le moyen d'exprimer le ras-le-bol, de pousser dans le secret de l'isoloir, un peu honteusement, un coup de gueule.



De trop nombreux citoyens issus des classes populaires ou déclassés socialement se fourvoient en pensant voter contre le système ou tout au moins lui faire peur.

Et, c'est bien là le paradoxe : l'extrême droite a toujours été l'ultime recours du système capitaliste et de l'oligarchie.

Les électeurs du Front National se tirent une balle dans le pied, parce que la préférence nationale n'a jamais apporté le moindre progrès social. Elle favorise même la régression sociale en divisant les travailleurs puisqu'elle offre aux classes possédantes un rapport de forces favorable à leurs intérêts.

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Le progrès social, c'est là tout l'enjeu de la lutte politique pour un citoyen de gauche. Quand la gauche, ou plutôt une partie de la gauche, a renoncé à ses idéaux en se soumettant à l'idéologie dominante, le Front National a progressé...

Quand la gauche n'est plus la gauche, quand elle se préoccupe davantage du remboursement d'une dette illégitime plutôt que des conditions de vie des classes populaires, quand elle n'offre aucun dessein pour transformer socialement la société, quand elle se soumet à l'idéologie néo-libérale et à l'oligarchie, quand elle se notabilise en adoptant les codes des classes dominantes, quand elle préfère satisfaire les marchés plutôt que de les combattre, elle permet au Front National prospérer sur le terreau fertile de la crise sociale.

Pour faire reculer le Front National, il faut une gauche décomplexée avec un programme de gauche. [1]

Notes

[1] Si ce visuel - qui fait suite à un précédent sur le même thème - peut dissuader au moins un-e citoyen-ne de ne plus voter FN, notre travail n'aura pas été vain. Il peut également apporter des arguments pour contrer les formules chocs et simplistes des frontistes et de leurs sympathisants. Nous nous sommes essentiellement appuyés sur une intervention d'Alexis Corbière lors d'une Réunion publique à Besançon, comment lutter contre le Front national ?.


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